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Les exportations de bananes de l’Amérique centrale et du Sud vers l’UE boostées par les accords de libre-échange malgré une performance variable

10 mai 2014

D’après des articles de presse, les exportations de bananes du Panama ont augmenté de 8,63 % en 2013 et atteint 14,3 millions de caisses, pour une valeur de 90,4 millions $US. Durant cette même période, les exportations de bananes vers les pays européens ont progressé de 44,89 %, soit 14,1 millions de caisses. Les exportations nationales de 2013 vers les États-Unis ont chuté de 96 %, à simplement 144 996 caisses, faisant ainsi des pays européens la destination de loin la plus importante des exportations de bananes du Panama.

Les marchés allemand et belge représentent respectivement 45,4 % et 14,9 % des exportations panaméennes vers les pays européens, tandis que la Géorgie, État non membre de l'UE, compte pour 9,9 %. Les statistiques de l’UE montrent que, dans l’ensemble, les importations de bananes du Panama ont affiché une hausse de 32,4 % en 2013 par rapport à 2012 (cette dernière étant, avec des importations de 19,4 % inférieures aux niveaux de 2010, une mauvaise année). En 2013, les importations de bananes étaient de 6,7 % supérieures aux niveaux de 2010. D’après la Direction nationale pour la banane du Panama, cette hausse est attribuable aux « préférences tarifaires » obtenues sur les marchés européens. Il semblerait que les multinationales portent un intérêt croissant à l’investissement dans la production de bananes au Panama, Del Monte, Dole et même « des producteurs de bananes des îles Canaries » s‘étant montrés intéressés.

Sur les cinq autres pays exportant des bananes et qui bénéficient de réductions tarifaires additionnelles dans le cadre d’un accord de libre-échange (voir tableau), le Guatemala et le Pérou ont connu la plus forte hausse en pourcentage des exportations vers les États de l’UE-28 (de 312,5 % et 178,1 % respectivement). Le Pérou a également enregistré la plus grosse augmentation en valeur absolue (+ 91 891 tonnes). La presse rapporte que les principaux exportateurs péruviens ont vu leurs volumes de ventes de bananes biologiques croître de 20 % sur les marchés de destination comme la France, l’Italie et l’Allemagne.

Les pays de la zone dollar n’ayant pas obtenu de préférences tarifaires par le biais d’accords de libre-échange présentent une situation moins positive. L’Équateur affiche, depuis 2010, une hausse de ses exportations de bananes sur le marché européen, mais avec une progression de 4,5 % seulement, alors que les exportations brésiliennes ont chuté de quasiment 32,7 %, à environ 21 000 tonnes. Les exportateurs équatoriens se sont plaints que les tarifs d’importation imposés en 2014 ne seront que de 117 $US pour les pays dont les gouvernements ont conclu un ALE avec l’UE alors qu’ils s’élèveront à 179 $US sur les importations de bananes en provenance de l’Équateur.

Entre 2010 et 2013, le volume global des importations de bananes de la zone dollar s’est accru de 6,4 % (passant de 3 541 760 à 3 767 328 tonnes).

Les importations de bananes provenant des pays ACP ont reculé de 4,4 % en 2011, avant de remonter à un niveau de 3,5% supérieur à celui de 2010. Les importations européennes en provenance de six pays ACP ont augmenté entre 2o10 et 2013, mais elles ont baissé pour quatre autres pays ACP : ce sont les exportateurs traditionnels des îles du Vent des Caraïbes qui ont été le plus touchés mais les exportations ghanéennes ont également chuté.

Au cours de la même période, les approvisionnements de l’UE en bananes ont enregistré une baisse de 6,8 %, selon une tendance variable.

Évolution des exportations de bananes vers les pays de l’UE-28 (en tonnes)*

Pays 2010 2011 2012 2013 Variation 2010-2013 (%)
Pays de l’Amérique latine bénéficiant d’ALE récents
Colombie 1 166 658 1 143 202 1 136 523 1 159 287 – 0,6
Costa Rica 779 987 849 268 774 733 827 538 + 6,1
Panama 184 714 161 124 148 832 197 088 + 6,7
Pérou 51 598 64 646 80 699 143 489 + 178,1
Guatemala 3 315 3 002 5 215 13 673 + 312,5
Honduras 15 084 17 459 5 749 6 472 – 57
Sous-total 2 201 356 2 238 701 2 151 751 2 347 547 + 6,6
États ACP
République dominicaine 303 655 326 851 294 589 322 658 + 6,3
Côte d’Ivoire 244 313 224 140 224 944 252 175 + 3,2
Cameroun 242 981 235 216 213 868 249 239 + 2,6
Belize 78 817 71 064 99 288 96 763 + 22,8
Suriname 70 437 62 912 83 126 80 956 + 14,9
Ghana 52 357 47 155 50 691 42 612 – 18,6
Sainte-Lucie 23 154 6 159 12 145 12 367 – 46,6
Dominique 3 729 4 066 2 268 1 443 – 61,3
Mozambique 36 106 601 563 + 1 463,9
Saint-Vincent-et-les-Grenadines 4 054 764 710 191 – 95,3
Autres pays ACP 134 110 107 118 + 12
Sous-total 1 023 665 978 540 982 335 1 059 085 + 3,5
Total des importations européennes 4 565 425 4 658 711 4 540 556 4 826 413 + 5,7

* Liste des pays par ordre de volume d’exportations vers l’UE en 2013.

Source : extrait de CE, « Banana supply in the EU », tableau 4, 12 mars 2014

http://ec,europa,eu/agriculture/fruit-and-vegetables/product-reports/ban...

Commentaire éditorial

La réduction tarifaire a été appliquée plus rapidement dans le cadre des accords de libre-échange signés avec l’UE depuis 2010 que dans celui de l’Accord de Genève sur le commerce des bananes (AGCB). Les droits de douane résultant de l’ALE sont actuellement de 14,5 % inférieurs à ceux de 2010 et de 8 € de moins par tonne que sous l’AGCB, tandis que le contingent à droit réduit prévu pour les importations a augmenté de 15 % depuis 2010 (voir article Agritrade «  Signature des accords d’association d’Amérique centrale et du Pacte andin », 12 août 2012). Alors que certains exportateurs des États ACP perdent rapidement des parts de marché, d’autres étendent leurs ventes à l’Union européenne et élargissent ainsi leur marché.

Toutefois, la préoccupation est que, avec la réduction tarifaire qui s’étend progressivement dans le cadre des accords existants de libre-échange de l’UE, la zone dollar, désormais très compétitive, deviendra un centre d’investissement de plus en plus attractif. Cela pose de véritables défis même pour les exportateurs de bananes les plus compétitifs des pays ACP, qui devront faire face à une concurrence accrue s’agissant de l’investissement dans le secteur de la banane, dans le contexte d’une concentration de plus en plus forte du marché (voir article Agritrade «  Du Suriname aux leaders mondiaux, fusions et acquisitions dans le secteu... », 11 May 2014) et du dépouillement d’une partie de la valeur dans certaines des chaînes d’approvisionnement européennes de la banane, résultant de la politique des prix pratiquée par des supermarchés de l’UE.

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