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Tendances et perspectives dans le secteur des céréales de l’UE

15 avril 2013

Dans son rapport « Prospects for agricultural markets and income in the EU 2012-2020 » (Perspectives pour les marchés et revenus agricoles dans l’UE 2012-2020) publié en décembre 2012, la CE note qu’en 2011 la production de céréales de l’UE a atteint 285,7 millions de tonnes grâce à des rendements favorables, en particulier pour le maïs (+ 8,9 %). En 2012, les chiffres de la production céréalière de l’UE devraient être de 3 % inférieurs (276,3 millions de tonnes), avec un net déclin de 15,5 % pour la production de maïs. Sous réserve des variations liées au climat, la production céréalière de l’UE devrait augmenter régulièrement entre 2011 et 2022 (+ 7,1 %), mais avec une croissance moyenne plus marquée pour la production de maïs (10,4 %). La consommation de céréales de l’UE devrait s’accroître de 8 %, mais ce chiffre n’atteint plus que 4 % si l’on exclut l’utilisation des céréales dans la production bioénergétique.

Pour la campagne de commercialisation 2012/13, les importations devraient être inférieures à celles de 2011/12, du fait de la baisse de la demande d’alimentation animale consécutive à la hausse des prix. Jusqu’en 2022, les importations devraient osciller entre 11 et 15,2 millions de tonnes, mais avec environ le même niveau d’importations en 2022 qu’en 2011. Les importations de blé sont sensiblement inférieures à celles de 2011, mais pratiquement équivalentes à la moyenne pour 2009-2011.

De la même manière, les exportations totales de céréales de l’UE devraient fluctuer entre 21,6 et 26,5 millions de tonnes, les exportations à partir de 2016 étant systématiquement inférieures à celles de 2011. Les exportations de blé devraient être systématiquement plus élevées que celles de 2011 tout au long de la période, mais bien inférieures aux niveaux élevés des exportations de blé de la période 2009/10.

D’après la CE, « une production agricole légèrement inférieure conjuguée à une demande stagnante devrait maintenir un équilibre céréalier assez serré, le déclin des stocks menant à un ratio stocks-utilisation de 12 % ». Compte tenu des niveaux des stocks assez bas, le rapport prévoit des prix supérieurs à la moyenne de la dernière décennie, avec une extrême volatilité des prix.

La demande d’alimentation animale « représente actuellement 80 % de l’utilisation de maïs de l’UE ». En 2022, celle-ci devrait chuter à 76,6 %, l’utilisation de maïs dans la production de bioénergie augmentant de plus de 167 %. Ceci est en partie lié à l’hypothèse d’une augmentation spectaculaire de l’utilisation de céréales dans les biocarburants. Dans ce contexte, il convient de noter que les prévisions de la CE ne tiennent pas compte des effets possibles des propositions de la Commission d’octobre 2012 de modifier les critères de durabilité applicables au titre de la directive sur les énergies renouvelables (DER). L’approbation de ces propositions de la CE, qui exigent que la moitié des énergies renouvelables proviennent d’intrants non alimentaires, réduirait les prévisions relatives à la demande.

En excluant tout changement à la DER, la CE affirme que, même si l’UE restera bel et bien un importateur net de céréales, cet écart se rétrécira.

Céréales : production, consommation, exportations et stocks finaux de l’UE pour 2009-2022 (en millions de tonnes)

  Production Importations Exportations Consommation totale Consommation de bioénergie Stocks finaux
2009 294,1 8,0 27,7 280,1 8,0 54,4
2010 277,5 13,3 31,9 276,8 9,5 36,6
2011 288,4 14,4 25,7 276,8 9,8 36,9
2012 279,3 14,0 21,6 276,2 10,3 32,4
2013 294,5 12,1 25,8 277,2 10,5 36,1
2014 296,9 11,7 26,5 280,1 10,9 38,0
2015 297,7 11,5 25,7 282,4 11,5 39,1
2016 299,5 12,3 24,5 286,2 12,4 40,2
2017 300,7 12,4 24,4 289,7 13,7 39,1
2018 302,0 14,2 22,8 294,0 14,8 38,4
2019 303,6 15,0 22,8 296,3 17,0 38,0
2020 305,5 15,2 22,7 298,4 19,0 37,8
2021 307,5 14,6 23,7 298,3 20,1 37,8
2022 309,0 14,1 24,0 299,1 21,4 37,9

Source : CE, « Prospects for agricultural markets…», décembre 2012, tableau 7.1, « Total cereals balance sheet in the EU, 2009-2022 ».

Commentaire éditorial

L’hypothèse de la CE concernant une situation de marché tendue suppose une augmentation de 167 % de l’utilisation de maïs dans la production de bioénergie. Toutefois, si les propositions de la CE visant à modifier les critères de durabilité appliqués au titre de la DER sont adoptées, alors cela ralentira le taux d’expansion de la demande et augmentera les exportations européennes de maïs (triplant les exportations, en fonction des opportunités de marché et des mouvements de taux de change) ou les stocks finaux de l’UE (d’un tiers pour le maïs et de 13 % pour les stocks céréaliers globaux).

L’avenir de la politique de l’UE en matière de biocarburants reste par conséquent un domaine majeur d’incertitude quant aux futures prévisions relatives au secteur des céréales de l’UE. On peut cependant présumer que toute baisse de la demande de céréales pour la production de biocarburants conduirait à ce que l’UE devienne un importateur net de céréales encore plus important que prévu actuellement.

Toutefois, l’effet net de tout changement par l’UE de la politique en matière de biocarburants sur les marchés mondiaux est susceptible d’être bien moins important que les changements politiques aux États-Unis, étant donné l’utilisation relativement moindre de céréales dans la production de biocarburants de l’UE, comparé aux États-Unis. 

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