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Le second déficit successif de la production de cacao soutient les prix

04 mai 2014

En mars 2014, l’Organisation internationale du cacao (ICCO) prévoit un déficit de la production de cacao pour la saison 2013/14 de 115 000 tonnes par rapport à la consommation, qui lui-même fait suite à un déficit de 174 000 tonnes en 2012/13. Alors que la production mondiale de cacao devrait augmenter (+ 4,1 %, soit 4,10 millions de tonnes), cette croissance ne suit pas le rythme d’une demande en constante expansion (dont on prévoit qu’elle va atteindre des niveaux records de consommation avec 4,18 millions de tonnes en 2013/14).

En mars, de nouvelles menaces d’un possible phénomène météorologique El Niño et d’une sécheresse potentielle en Afrique de l’Ouest et en Asie du Sud-Est ont contribué à soutenir encore davantage les prix du cacao qui, comme l’a écrit le Financial Times, « ont repris 8 % depuis le début de l’année, à des niveaux que l’on n’avait pas vus depuis septembre 2011 ». Une hausse qui venait après une augmentation de 21 % des prix du cacao en 2013. Mais, malgré un bon démarrage de la saison du cacao ivoirien et la libération des stocks détenus par les producteurs et les commerçants (dans l’attente de prix plus élevés), la production n’a pas augmenté autant qu’attendu, avec des problèmes dans des pays comme l’Indonésie et le Cameroun, et l’extension de la maladie de la pourriture brune du Cameroun au Nigeria.

En Afrique de l’Ouest, le prix minimum établi pour les fèves de cacao en Côte d’Ivoire, couplé avec la baisse de la valeur du cedi ghanéen depuis novembre 2013, attiserait la contrebande vers la Côte d’Ivoire, avec 40 000 tonnes de fèves impliquées, d’après Reuters. Cela inverse une tendance précédente de la contrebande en 2010/11, 200 000 tonnes de cacao étant passées illégalement de la Côte d’ivoire au Ghana. L’autorité ivoirienne du cacao « a annoncé, lors du lancement de la saison 2013/14, qu’elle allait entamer des discussions avec les autorités ghanéennes sur la question de savoir comment les deux pays peuvent combattre ensemble le trafic illégal ». 

Au Ghana, au 19 décembre 2013, les achats de cacao étaient supérieurs de 37 % par rapport à la même période en 2012, suggérant un bon début pour la saison dans ce pays. L’ICCO prévoit également une hausse des broyages en Indonésie, portant les broyages asiatiques à 275 000 tonnes. La Côte d’Ivoire, dans le même temps, devrait renforcer sa position en tant que « second plus gros pays transformateur, derrière les Pays-Bas ». En 2012/13, le broyage du cacao en Côte d’Ivoire a atteint « un niveau sans précédent avec 471 000 tonnes », et on attend une poursuite de la croissance cette année avec l’ouverture d’une usine de transformation à San Pedro.

Au Cameroun, malgré des difficultés de production, l’investissement est en passe d’étendre les capacités de transformation du pays en beurre et poudre de cacao, avec une nouvelle installation de 16 000 tonnes qui viendra compléter celle existante d’une capacité de 25 000 tonnes. Le gouvernement espère transformer « environ 50 000 tonnes de cacao en 2014 », sur une production nationale totale de 230 000 tonnes. 

Commentaire éditorial

Il est entendu, entre les responsables gouvernementaux et les industriels du cacao, qu’une coopération accrue entre la Côte d’Ivoire et le Ghana est nécessaire. Alors que deux rencontres ont eu lieu au cours de la saison 2012/13, une troisième, programmée en décembre, a été reportée. Cependant, le directeur général adjoint du Conseil du café-cacao de Côte d’Ivoire (CCC), Edouard N’guessan Kouassi, a indiqué que, selon lui, une structure formelle pour le dialogue n’était pas nécessaire.

Quatre sujets principaux figurent actuellement à l’agenda des discussions entre le CCC et le Conseil du cacao du Ghana (Cocobod). Deux d’entre eux ont trait aux règles et normes de qualité, et à la coordination d’une position en réponse aux évolutions des normes à l’importation de l’UE.

Le troisième thème de discussion concerne la certification durable et la promotion d’une approche commune vis-à-vis de Rainforest Alliance, Fairtrade Foundation et UTZ Certified sur la manière dont ces dernières traitent avec les producteurs ivoiriens et ghanéens. Actuellement, alors que les principes appliqués sont assez semblables, leur traduction sur le terrain est assez variable. Le Cocobod, qui a une longue expérience du cacao certifié, garde un œil sur l’ensemble de la chaîne du cacao certifié, tandis que le CCC a une approche moins claire. Le CCC aimerait s’appuyer sur l’expérience du Cocobod pour établir un cadre réglementaire plus rigoureux pour le cacao certifié.

Les quatre principaux sujets ont trait à l’objectif commun aux deux pays de réduire la contrebande de cacao. Le Cocobod a lancé une enquête, mais une plus grande coopération est nécessaire. La récente convergence des prix a réduit les bénéfices, et une plus grande harmonisation des processus de normes et certifications devrait permettre d’éviter que la contrebande n’entache la réputation de la production cacaoyère des deux pays. Mais une harmonisation des politiques beaucoup plus étroite pourrait être nécessaire afin d’éviter que la contrebande ne ruine les efforts nationaux pour renforcer le fonctionnement des chaînes d’approvisionnement du cacao. 

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