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L’importante contribution du secteur du café à la sécurité alimentaire des ménages potentiellement compromise par la volatilité des prix

24 juillet 2014

Un rapport du Centre de recherche sur les politiques économiques (EPRC) de l’université de Makerere en Ouganda, intitulé « Le potentiel du café pour sortir les gens de la pauvreté dans le nord de l’Ouganda », affirme que « les foyers producteurs de café du nord de l’Ouganda sont relativement plus à l’aise économiquement que les foyers non producteurs de café ». Le rapport confirmait les résultats d’une étude menée en 2009/10 par le Bureau des statistiques d’Ouganda (UBOS), qui avait trouvé que 56 % des ménages producteurs de café pouvaient s’offrir trois repas par jour, comparé à 48 % parmi les non-producteurs de café.

Le rapport a recommandé que le gouvernement « intensifie le programme d’expansion du café dans la sous-région pour accentuer l’effet de réduction de la pauvreté du café », résolve les contraintes à la production et développe « des infrastructures de transformation pour la valeur ajoutée », y compris l’évolution vers des produits de café prêt-à-boire, pour les marchés domestiques et d’exportation, étant donné la facture en hausse des importations de café instantané.

L’accent actuel mis sur les exportations de fèves brutes est attribué aux « difficultés à accéder aux marchés étrangers pour le café transformé », selon des acteurs du secteur. Le rapport de l’EPRC identifie également « les fluctuation de prix, les sécheresses qui affectent les récoltes, les lacunes en termes de commercialisation et de connaissances » comme étant des défis majeurs.

Joshua Nkandu, directeur exécutif de l’Union nationale de l’agrobusiness et des entreprises agricoles de café d’Ouganda (National Union of Coffee Agribusiness and Farm Enterprises, NUCAFE), s’exprimant lors d’un forum national sur l’agriculture et la sécurité alimentaire, a affirmé qu’améliorer la qualité du café ougandais faisait partie des efforts pour aller vers une transformation à valeur ajoutée. La NUCAFE a aussi demandé au gouvernement de collaborer avec le secteur privé pour promouvoir la consommation de café local afin d’« encourager les acteurs à la transformation ».

Dans l’ensemble, l’Autorité de développement du café estime qu’« environ 1,3 million de ménages » dans le pays produisent du café. Le gouvernement appuie un programme pour « planter 300 millions de caféiers d’ici 2016 », élément d‘une Politique nationale du café plus large que le gouvernement cherche à mettre en œuvre. Le café « demeure la principale exportation agricole de l’Ouganda », contribuant en moyenne à 20 % du total des revenus d’exportation dans la dernière décennie.

Des articles de la presse locale notent que l’Ouganda « produit actuellement 2-3 millions de sacs de 60 kg de café chaque année », comparé à 6,5 millions en Éthiopie, 11 millions en Colombie, 15 millions au Vietnam et 42 millions pour le premier producteur mondial, le Brésil. L’Ouganda, cependant, est le quatrième producteur mondial de fèves de café robusta.

En 2013/14, les prix du café ont chuté et l’expansion de 23 % du volume des exportations de l’Ouganda ne s’est traduite que par une hausse de 5,4 % de la valeur des exportations sur l’année jusque mars 2014. Les exportations vers l’UE ont représenté 71,13 % du total des volumes d’exportation, soit une baisse de 5 000 sacs par rapport à l’année précédente. Les exportations vers le Soudan ont baissé de 6 174 sacs (à 11,35 % des exportations, comparé à 12,74 % en 2013) tandis que les exportations vers l’Inde augmentaient de 7 361 sacs (jusqu’à 4,54 % des exportations, comparé à 2,27 % en 2013).

En Tanzanie, pendant ce temps, des préoccupations ont été exprimées sur le manque de « copyright » pour le café tanzanien, considéré comme nuisant aux efforts pour obtenir des primes sur les prix à travers la commercialisation de cafés d’origine unique et de qualité garantie.

Commentaire éditorial

Pour que le secteur du café contribue pleinement à la sécurité alimentaire des ménages, il semble que des stratégies pour gérer la volatilité des prix du marché mondial devront être élaborées dans le cadre de la Politique nationale ougandaise du café. Les différentes expériences en Éthiopie et au Rwanda suggèrent qu’établir une capacité de stockage de grande qualité, parallèlement à une meilleure connaissance du marché, pourrait aider à réduire l’impact de la volatilité des prix sur les gains totaux des exportations de café au bénéfice des producteurs (voir articles Agritrade «  Le secteur du café d’Éthiopie pris au dépourvu par la baisse des prix mo... » et «  Investir dans le stockage réduit la vulnérabilité du secteur du café du... », à paraître en 2014).

Le développement d’une transformation à valeur ajoutée et le ciblage de segments de marché pour des cafés de haute qualité et d’origine unique pourraient également aider à réduire les effets de la volatilité des prix sur les gains totaux des exportations du secteur du café.

Étant donné qu’un certain nombre d’exportateurs ACP font face à des défis similaires, il semblerait que des avantages pourraient être tirés du partage des expériences et des connaissances entre les pays ACP producteurs de café. En effet, il pourrait même être possible de développer des programmes conjoints de promotion de marques de cafés d’origine unique, particulièrement en ciblant les marchés non traditionnels (par ex. l’Inde et la Chine). Cela pourrait s’appuyer sur l’expérience de programmes comme le label Rhum authentique des Caraïbes géré par l’Association des producteurs de rhum et spiritueux des Antilles (voir article Agritrade «  Leçons du programme d’appui à la restructuration du secteur caribéen du..., 4 juillet 2010).

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