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La chute des prix du café arabica pourrait doper la demande des mélangeurs de café dans les marchés émergents

16 novembre 2013

En septembre 2013, le site web de denrées alimentaires Agrimoney.com indiquait que les prix du café arabica dans les contrats à terme « [continuaient] de rester très bas pour la quatrième année consécutive », le meilleur contrat de décembre chutant à « 115,25 cents la livre ». Ceci fait suite à une production record au Brésil. La faiblesse continue de la valeur du real brésilien a pour effet de faire baisser plus encore les prix du café arabica, puisqu’elle « augmente les incitations pour les agriculteurs brésiliens à commercialiser leur production à l’étranger ».

D’après ce qui est rapporté, les faibles prix du café arabica devraient amener les acheteurs de café à amorcer un retour aux fèves d’arabica en 2013/14. Cela pourrait doper la demande d’arabica à 2 millions de sacs, d’après Marex Spectron, le plus grand courtier privé de produits financiers dans le secteur des denrées alimentaires.

Récemment, certains types de café arabica se négociaient au même prix, voire à un prix inférieur, que la variété de robusta Conilon. Cela suscite une tendance au retour aux fèves d’arabica dans les marchés des pays en développement. Cependant, les grandes multinationales du café desservant les marchés occidentaux sont réticentes à l’idée de changer leurs mélanges et de risquer de perdre « la loyauté des consommateurs durement acquise ».

En conséquence de l’excédent des fèves de café arabica en 2012/13 (estimé par Marex Spectron à environ 7,25 millions de sacs), l’augmentation de la demande stimulée par certains mélangeurs revenant à l’arabica ne devrait pas avoir un impact sérieux sur les prix. D’après Marex Spectron, il pourrait y avoir quelques hausses de prix à court terme pour le café arabica, mais « la tendance à plus long terme est toujours à la baisse ». Une récolte vietnamienne record de café robusta de pas moins de 30 millions de sacs pourrait également exercer une pression baissière sur les prix du café robusta, en particulier au vu du retour probable à l’arabica par certains transformateurs.

Certains cafés différenciés en termes de qualité s’en sont mieux sortis que ce que les évolutions mondiales des prix ne laissaient présager. Reuters rapporte que les agriculteurs kényans ont obtenu des prix supérieurs de 15 % aux prix du café de catégorie AA à la mi-septembre par rapport au début du mois, même si le volume des ventes était inférieur. Les prix pour le café de catégorie AB ont quant à eux atteint « 257-142 dollars par sac, contre 234-96 dollars la semaine précédente », soit une augmentation entre 10 % et 48 %. Ceci doit être envisagé dans un contexte où « le café de catégorie AA se vendait à plus de 500 dollars le sac à la fin mars et au début du mois d’avril ». Les prévisions de « production de café et de recettes d’exportation pour la campagne 2012/13 de production de café » ont ainsi été revues à la baisse au Kenya. 

Commentaire éditorial

Une récolte record de robusta étant imminente au Vietnam, les prix du café au 21 octobre 2013 avaient chuté à 1,58 $US par kg (1 580 $US/tonne), soit le niveau le plus bas depuis novembre 2010. Sur le marché à terme Liffe, les prix du café robusta pour janvier 2014 ont chuté à 1 582 $US/tonne, le prix le plus bas depuis septembre 2010. La disponibilité de la récolte vietnamienne devrait s’accélérer en novembre, générant une augmentation prévue à 10 % au cours de l’année 2012/13, à un niveau proche de 28 millions de sacs de 60 kg. Ceci devrait exercer une pression supplémentaire sur les prix, ceux-ci étant déjà tombés de 106,26 cents/livre en mars 2013 (environ 2 342 $US/tonne) à un prix indicatif OIC de 87,78 cents en septembre (environ 1 935 $US).

Dans ce contexte, la perspective que les grands torréfacteurs internationaux reviennent à l’utilisation de plus grandes quantités d’arabica dans leurs mélanges semble moins probable. Si retour à l’arabica il y a, celui-ci devrait privilégier essentiellement les variétés d’arabica moins chères telles que Brazilian Naturals. D’après l’OIC, la différence de prix entre un Brazilian Naturals et un robusta est passée de 45,48 cents/livre au début de 2013 à 24,87 cents/livre en septembre 2013, soit une diminution de 45 % de l’écart de prix. Pour d’autres cafés, l’écart s’est réduit de 23 % et 27 % (Doux de Colombie et d’autres arabicas doux, respectivement).

Les ventes de café au détail en Chine ont augmenté de plus de 90 % entre 2007 et 2012, et celles-ci devraient encore progresser, les prix étant ainsi susceptibles de devenir une préoccupation de plus en plus importante. Starbucks, qui s’attend à ce que la Chine s’impose comme le deuxième plus grand marché après les États-Unis d’ici 2014, a été récemment critiqué à la télévision chinoise comme pratiquant des prix du café plus élevés en Chine que partout ailleurs (des prix supérieurs de 30 % pour des produits comparables vendus à Chicago, par exemple). L’entreprise, qui utilise exclusivement du café arabica dans ses produits, explique cette différence par les coûts d’exploitation plus élevés en Chine.

Le facteur « qualité de vie » implicite dans les cafés de marque fait que certains segments de la société chinoise sont prêts à payer des prix plus élevés pour ces produits. Cependant, ce facteur est susceptible de s’user avec le temps, et l’augmentation escomptée de la base des consommateurs pourrait générer des modèles de consommation plus attentifs aux prix. Ceci pourrait alors affecter la structure de la demande chinoise.

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