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Le Bénin est confronté à de sérieux défis pour relancer le secteur du coton

15 juin 2014

Un examen de l’USDA de la situation agricole au Bénin a mis en lumière les défis rencontrés dans le secteur du coton, qui représente « près de 40 % du PIB et environ 80 % des recettes d’exportation officielles ». D’après l’USDA, le Bénin, qui était le principal producteur mondial de coton entre 2004 et 2006, a connu depuis « une chute très nette de sa production et de ses exportations et n’a pas été en mesure de revenir à ses anciens niveaux de production ». La production en 2010/11 a atteint « moins d’un tiers de la capacité de filage installée de 620 000 tonnes », tandis que « la production de fibre de coton s’élevait à moins de la moitié du niveau enregistré en 2004/2005 ».

D’après l’USDA, la production de coton en 2011/2012 a atteint 174 052 tonnes. En 2012/13, « le gouvernement a fixé le prix du coton payé aux producteurs à 260 francs CFA (0,51 $US) par kg (…), soit une hausse par rapport aux 250 CFA/kg de la dernière saison et 200 CFA/kg la saison d’avant, dans l’objectif de stimuler davantage la plantation ». Le développement des plantations lors de la campagne 2012/13 devait générer une augmentation de 50 % de la production. Cependant, le début de la campagne 2012/13 a été retardé par des problèmes d’approvisionnement en intrants. D’après l’USDA, « les premiers rapports annonçaient 225 000 tonnes de coton (…) égrené à partir de la production de coton estimée pour la campagne 2012/2013 », soit une augmentation de 29,3 % par rapport à la production de 2011/12. Les problèmes d’approvisionnement en intrants ont persisté durant la campagne 2013/14, incitant le FMI à attirer l’attention du gouvernement sur « la nécessité d’un système de gestion de la transformation du coton qui soit plus réactif aux conditions de marché ».

Le Bénin est maintenant en voie d’établir un nouveau cadre politique pour le secteur du coton. Dans ce contexte, à la mi-2013, l’Association interprofessionnelle du coton a perdu son rôle de principal fournisseur d’intrants et de facilitateur de crédit. Le nouveau cadre cherche à établir « de nouvelles conditions pour les partenariats public-privé ». À ce jour, les réformes engagées ont « veillé à ce que les producteurs/agriculteurs soient totalement rémunérés pour la récolte de l’année précédente, en consolidant les organisations [d’agriculteurs], en créant des coopératives de village, en renforçant la capacité des petits producteurs, et en fortifiant les comités d’intrants pour atteindre l’objectif de 600 000 tonnes de production de graines de coton dans les cinq prochaines années ».

Le gouvernement du Bénin a également repris l’exportation de coton et de graines de coton et paie maintenant aux égreneurs « un prix fixe de 50 CFA/kg pour transformation ». Toutefois, comme les égreneurs souhaitaient le double de ce montant et qu’ils traitaient précédemment toutes les exportations, cela a perturbé le fonctionnement normal des relations commerciales dans ce secteur. En conséquence, d’après l’USDA, « le gouvernement doit maintenant relever le défi de la relance de la production et des exportations avec une industrie de l’égrenage mécontente ».

Les craintes que ces difficultés puissent être aggravées par les développements dans les marchés mondiaux du coton commencent peut-être à s’apaiser aujourd’hui. On s’attendait à ce que l’annonce tant attendue faite en janvier 2014 par les autorités chinoises que « l’État ne soutiendra plus une réserve stratégique de coton » ait des répercussions sur les marchés mondiaux du coton. Cependant, les autorités chinoises sont fermement déterminées à introduire un changement politique ordonné, et aucune chute drastique des prix n’est survenue à ce jour. En effet, il semble que les gains de prix depuis novembre 2012 se sont poursuivis en 2014, malgré une contraction de 4 % prévue du commerce mondial de coton du fait de la baisse de la demande chinoise à l’importation. 

Commentaire éditorial

Garantir un fonctionnement efficace de la chaîne d’approvisionnement du secteur du coton au Bénin s’est avéré être un défi considérable ces dernières années. Le contrat-cadre, qui a délégué au secteur privé une série de fonctions liées à l’approvisionnement en intrants, à la transformation et à la commercialisation, a maintenant été suspendu, l’État assumant à nouveau ces fonctions.

La suspension du contrat-cadre a perturbé à la fois le fonctionnement des chaînes d’approvisionnement des intrants et le début des activités d’égrenage. Le mécontentement des égreneurs face aux modalités de paiement proposées par le gouvernement a retardé la transformation, ce dernier intervenant en réquisitionnant un certain nombre d’usines/unités de transformation et le personnel de la Sodeco. Cela pourrait engendrer des pertes de production considérables, étant donné les sérieuses lacunes du pays en termes d’infrastructures de stockage, et devrait en outre décourager tout investissement futur dans l’égrenage du coton.

Après une période difficile, la production a maintenant repris mais les résultats seront probablement inférieurs aux niveaux escomptés. Cela est regrettable, étant donné l’expansion de la production, qui est passée de 175 000 tonnes en 2011/12 à 250 000 tonnes en 2012/13, avec 300 000 tonnes prévues pour 2013/14. Ces résultats sont partiellement dus au prix payé aux producteurs, l’un des plus attractifs de la région (265 FCFA/kg pour 2013/2014). Cela a réellement motivé les agriculteurs à augmenter les surfaces consacrées à la culture du coton.

Les perturbations organisationnelles récentes dans le secteur, cependant, font que la production de coton au Bénin reste inférieure à son potentiel.

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