CTA
Petite police
Polic moyenne
Grande police
English |
Passer à l'anglais
Français
Passer au français
Filtrer par Questions agricoles
Produits de base
Régions
Type de publication
Filtrer par date

Les cours mondiaux de la viande, des produits laitiers et du poisson vont augmenter plus vite que ceux des céréales – mais les pays ACP pourraient rater le coche

28 septembre 2014

D’après le dernier rapport annuel OCDE-FAO Perspectives agricoles, la croissance des cours mondiaux de la viande, des produits laitiers et du poisson (avec les biocarburants) dépassera celle des céréales au cours de la prochaine décennie. Ceci s’explique par une demande mondiale qui s’oriente vers une plus grande consommation de protéines, graisses et sucres du fait de la hausse des revenus dans les nouvelles économies émergentes.

À plus court terme, il est prévu que les cours mondiaux des céréales et d’autres cultures continuent de chuter pendant les deux ou trois prochaines années, « avant de se stabiliser à des prix encore supérieurs à la période avant 2008, mais bien inférieurs aux niveaux records atteints récemment ». Ce niveau de prix « inférieur au plateau de 2008 » représente une baisse en termes de prix réels mais aussi une volatilité des prix bien moindre. La croissance de la demande mondiale de viande devrait entraîner une évolution de la production dans le secteur des céréales, avec l’abandon du blé et du riz au profit de céréales secondaires ainsi que d’autres intrants utilisés pour l’alimentation animale tels les oléagineux.

Le rapport n’identifie pas spécifiquement les Caraïbes et le Pacifique mais inclut des prévisions pour l’Afrique continentale. Il prévoit une augmentation des importations nettes de l’Afrique pour satisfaire la demande croissante.

Pour l’année à venir, le rapport souligne des perspectives de production favorables en Afrique du Sud pour les céréales secondaires et à Madagascar pour le riz, mais pointe des problèmes liés à la sécheresse pour le riz en Tanzanie. Pour l’ensemble de la décennie, la chute de prix escomptée se traduit par une révision à la baisse de la croissance de la production de riz africaine par rapport aux chiffres annoncés dans les Perspectives de 2013. Étant donné que la demande africaine de riz devrait dépasser l’offre, la part du continent dans les importations mondiales de riz devrait augmenter de 31 % à 38 % d’ici 2023.

La production de viande de l’Afrique devrait augmenter – mais moins qu’en Asie, en Amérique latine et en Amérique du Nord. La croissance de la production de bœuf en Afrique sera particulièrement importante dans les pays pastoraux moins développés, et l’Afrique contribuera à la hausse de la production de viande ovine. Du fait de la croissance démographique, la consommation de viande devrait dépasser la production. Dans ce contexte, l’Afrique devrait représenter une « part importante des importations de viande supplémentaires ». La viande de volaille devrait dépasser la viande de bœuf en tant que principale viande consommée en Afrique. 

Commentaire éditorial

La production de certaines céréales et de viande en Afrique devrait augmenter au cours de la prochaine décennie – mais la consommation devrait s’accroître plus rapidement. Ceci, cependant, ne sous-entend pas une hausse majeure de la consommation par habitant mais plutôt une augmentation globale de la consommation basée largement sur la croissance démographique. D’après les prévisions de l’OCDE-FAO, « la croissance de la consommation par habitant dans la région reste marginale ».

Ces tendances aboutiront cependant à une dépendance plus marquée à l’égard des importations, ce qui peut être vu comme une occasion manquée pour les producteurs africains. Cette occasion manquée met en lumière l’importance d’augmenter l’investissement dans la production agricole (en atteignant les objectifs du Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine/PDDAA pour une mobilisation des investissements et une augmentation de la production – 6 % par an d’ici 2015) et de renforcer la formulation des politiques pour s’assurer que les marchés locaux travaillent plus efficacement en termes de liaison des zones de production rurales aux zones de consommation urbaines.

Sans une orientation de la production agricole vers le chemin de la croissance, les possibilités pour les pays déficitaires de répondre à la consommation au travers du commerce intra-régional seront limitées.

Un autre enseignement, par conséquent, est que le commerce international restera vital pour nourrir une grande majorité de la population africaine, au moins jusqu’à ce que les fruits des investissements du style du PDDAA dans la production agricole engendrent des niveaux de production plus élevés. Des exportations dynamiques – dont certaines de produits agricoles – seront requises pour financer l’augmentation des importations alimentaires. Si les prévisions s’avèrent globalement exactes, le déclin prévu des prix réels des céréales serait une bonne nouvelle pour les pays déficitaires nets en céréales, tandis que la hausse prévue des prix de la viande devrait bénéficier de manière considérable aux économies d’Afrique basées sur l’élevage, à condition de relever avec succès les défis de la production, de la transformation et de la commercialisation.

Commenter

Termes et conditions