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L’investissement régional dans la transformation des oléagineux au Rwanda

01 octobre 2012

Le lancement d’un projet d’huile comestible et d’alimentation animale au Rwanda, grâce à la collaboration entre l’entreprise tanzanienne de transformation d’huile comestible Mt Meru Group et la Clinton Foundation, devrait promouvoir voir la signature de contrats avec « environ 30 000 agriculteurs locaux pour cultiver du soja ». L’entreprise de transformation, Mt Meru Soyco, en association avec l’Alliance pour une révolution verte en Afrique, fournira des intrants à 20 000 petits agriculteurs à travers le Rwanda sur les 3 trois prochaines années, pour compléter la production de sa propre exploitation commerciale. L’usine devrait avoir une « capacité de broyage de 45 000 tonnes de graines oléagineuses par an », la pleine capacité devant être atteinte dans les 5 cinq ans. D’après Mt Meru Soyco, « le Projet vise à rendre le Rwanda autosuffisant en termes de consommation d’huile comestible de qualité ».

Bien que Mt Meru Soyco dispose mène des ’opérations similaires en Tanzanie, en Ouganda et en Zambie, le directeur général Arvind Mital a souligné le caractère unique de l’initiative rwandaise, qu’il a décrite comme étant « l’incarnation d’un partenariat public-privé durable bénéficiant à la communauté au sens large ».

Créée par un homme d’affaires indien en 1978 en tant que société de vente au détail de pétrole,   Mt Meru s’est lancée dans la production d’huile de cuisson comestible en 1993 avec une unité de broyage à Arusha, Tanzanie. La production est assurée maintenant par trois usines en Tanzanie et une en Ouganda, des unités de production devant être lancées à la fois en Zambie et au Rwanda d’ici mars 2013.

D’après l’Institut international de l’agriculture tropicale (IITA), les graines de soja rwandaises sont actuellement produites sur 42 160 ha, ce qui fait du pays le 6ème sixième plus grand producteur africain   de soja après le Nigeria (601 000 ha), l’Afrique du Sud (150 000 ha), l’Ouganda (144 000 ha), le Malawi (68 000 ha), et le Zimbabwe (61 000 ha). En Afrique tropicale, le rendement moyen du soja est faible (moins de 1 tonne/ha). L’IITA affirme que « la production et la distribution de graines oléagineuses représentent également un obstacle majeur » à la production de soja en Afrique. La garantie d’un débouché commercial tout prêt pour la transformation de la production des graines de soja est une contrainte supplémentaire pesant sur le développement de la production de cette source de haute qualité et bon marché d’d’une huile et d’une source de protéines de qualité et peu coûteuse.

Dans une évaluation des opportunités post-récolte au Rwanda publiée en 2010, l’USAID n’avait pas inclus le soja en tant que filière présentant un potentiel de développement au Rwanda, « en raison des niveaux plutôt faibles et déclinants de la production au Rwanda », de l’absence de graines capables de fournir de bons rendements et de la capacité limitée de transformation. L’investissement dans la capacité de transformation a été jugé comme étant la clé du développement de la production de soja au Rwanda.

Commentaire éditorial

En cas de réussite, l’investissement consenti par le groupe Mt Meru pourrait ouvrir de nouvelles opportunités pour le développement de la filière du soja au Rwanda, inversant ainsi le déclin de la production souligné par l’USAID dans son rapport de 2010. Cet investissement peut être considéré comme faisant partie des efforts visant à promouvoir une plus grande autosuffisance dans le contexte de la hausse des cours mondiaux des denrées alimentaires.

La production d’alimentation animale au niveau local pourrait également offrir un incitant àencouragement pour une production commerciale de bétail plus efficace, de la production de produits laitiers à la production de bœuf et de volaille. Le développement de la production locale d’alimentation animale peut être considéré comme une des principales contraintes à l’amélioration de formes de production de bétail commercialement durables en Afrique orientale.

Actuellement, dans l’Ouganda voisin, certains se plaignent que les importations de volaille bon marché en provenance du Brésil, d’Europe et d’Afrique du Sud sont en train de miner la production locale, la viande de volaille importée étant vendue à un prix de 19 % à 35 % inférieur au prix de la volaille produite au niveau local. Bien que cela ait mené à l’imposition de mesures compensatoires pour protéger les entreprises locales, à plus long terme, la réduction des coûts de production et l’amélioration de la productivité constitueront des domaines qu’il conviendra absolument d’aborder. Le développement de la production et de la transformation du soja offre de réelles opportunités de réduire les coûts de l’alimentation animale pour les producteurs commerciaux de volaille au Rwanda et dans les pays est-africains voisins.

Par le passé, sur l’ensemble de la région COMESA, les problèmes des règles d’origine ainsi que les exigences de 35 % d’ajout de valeur ont entravé le développement d’un commerce intra-régional d’huile comestible (par exemple ex. les plaintes de la Zambie sur le statut non originaire des exportations kényanes d’huile de palme comestible). Ceci pourrait en partie expliquer les décisions récentes d’établir des usines de transformation d’huile comestible en Zambie et au Rwanda, étant donné la disponibilité des ressources naturelles au niveau local. 

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