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Inquiétudes croissantes concernant les importations de volaille vers la PNG

02 février 2013

En novembre 2012, l’Association de l’industrie de la volaille (PIA) de la Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG) a affirmé que l’industrie locale de la volaille pourrait satisfaire les besoins de consommation nationaux de viande de volaille sans devoir recourir aux importations de viande de volaille. La PIA réclame une interdiction des importations de viande de volaille afin de protéger et de favoriser la production de volaille locale. L’appel de la PIA fait suite aux plaintes formulées en juillet 2012 selon lesquelles le secteur de la volaille de la PNG était « sérieusement menacé par les importations de volaille bon marché d’Australie » (voir article Agritrade «  Les importations de volaille affectent les producteurs de Papouasie-Nouv... », 9 septembre 2012).

Le président de la PIA s’est également dit inquiet du refus de l’Autorité nationale agricole de quarantaine et d’inspection (NAQIA) « de mettre en œuvre des politiques adéquates », qu’il considère comme « menaçant directement la plus grande industrie d’élevage de la PNG ». Le président de la PIA affirme que l’approche actuelle de la NAQIA pourrait menacer le développement majeur actuel dans le secteur de la volaille de la PNG, et a appelé à l’application d’une politique d’importation de volaille « cuite uniquement » en PNG, conformément à la pratique en vigueur en Australie, en Nouvelle-Zélande et à Fidji.

Ces craintes font suite à une épidémie de « grippe aviaire hautement pathogène connue sous le nom de type H7 » en Nouvelle-Galles du Sud, Australie, et à l’annonce à la mi-novembre de restrictions d’importation de volaille non cuite en provenance de cette région. À l’époque, le directeur général de la NAQIA a reconnu le caractère isolé de l’épidémie et a affirmé qu’elle « ne devait pas avoir d’effet sur les importations de volaille de Nouvelle-Galles du Sud et de l’Australie en général ». Cependant, étant donné que la législation en matière de biosécurité de la PNG comporte une exigence statutaire selon laquelle tous les produits de la volaille doivent être certifiés comme originaires de zones non infectées, des restrictions d’importation ont néanmoins été imposées. Les importations d’autres pays vers l’Australie n’ont pas été affectées, étant donné les systèmes de traçabilité mis en place pour la volaille.

Les restrictions d’importation ont fait suite aux préoccupations exprimées par la PIA concernant la sécurité des importations de volaille d’Australie. En août 2012, la vente d’œufs australiens en PNG a été décrite comme « une véritable honte » par le président de la PIA, qui a accusé la NAQIA d’ignorer le principe de précaution « en ne prononçant pas une interdiction temporaire lors de l’évaluation des risques ». La PIA affirme que les « réticences de la NAQIA à reconnaître les preuves scientifiques incontestables reliant la maladie virulente aux importations de volaille non cuite sont déconcertantes ». De craintes particulières ont été exprimées à propos des importations provenant de régions présentant un risque élevé de la maladie de Newcastle ou pseudo-peste aviaire.

À l’époque, la NAQIA a décrit la menace des importations de volaille d’Australie comme « négligeable », affirmant que le commerce illégal constituait une menace bien plus grande. 

Commentaire éditorial

Comme dans de nombreux pays, les questions de protection contre la propagation internationale de maladies animales (dans ce cas, la grippe aviaire et la maladie de Newcastle) et de protection commerciale conventionnelle sont brouillées. L’industrie et les organes gouvernementaux de la PNG semblent ne pas être d’accord sur l’interprétation des exigences SPS. Les déclarations faites par les représentants de la NAQIA selon lesquelles la NAQIA est une « organisation facilitant le commerce », qui « ne peut inutilement empêcher/entraver le commerce », semblent susciter des craintes particulières, étant donné l’application commune du principe de précaution dans le secteur de la volaille ailleurs dans le monde. Cependant, les actions prises par la NAQIA dans le courant de la troisième semaine de novembre étaient totalement conformes à l’application du principe de précaution, couvrant les importations de volaille non cuite de Nouvelle-Galles du Sud.

Dans ce contexte, l’action de la NAQIA a mis en avant son double rôle de facilitateur des échanges commerciaux et d’organisme de réglementation des échanges dans le domaine des mesures SPS. L’équilibre est fermement ancré dans l’application du principe de précaution universellement accepté pour les questions SPS. Pour l’heure, la durée de la suspension n’est pas claire. La charge de la preuve pour la levée des mesures incombe aux autorités australiennes, qui doivent démontrer sans équivoque qu’il n’y a pas de risque de propagation de la maladie à la PNG.

La position adoptée par la NAQIA est peu susceptible de satisfaire les membres de la PIA, qui cherchent une protection commerciale plus large pour leur industrie, afin de développer pleinement la capacité de production locale de la volaille pour répondre à la demande locale (en créant 4 000 emplois dans le secteur de la transformation et en soutenant 40 000 petits producteurs de volaille).

Les appels protectionnistes des membres de la PIA semblent aller à l’encontre des politiques d’ouverture de marché plus générales de la PNG (voir article Agritrade «  L’avenir de l’industrie sucrière de la Papouasie-Nouvelle-Guinée pose qu... », 21 janvier 2013).

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