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Les exportations de volaille vers l’Afrique en hausse

09 décembre 2012

Le rapport intitulé « Global poultry trends 2012 » (Tendances mondiales de la volaille en 2012) a été préparé pour le site web Thepoultrysite.com et publié en octobre 2012. Le rapport note que « les pays africains deviennent des participants de plus en plus actifs » dans le commerce mondial de la volaille : en 2000, les importations de volaille africaines représentaient seulement 260 000 tonnes sur des échanges mondiaux totalisant 6,9 millions de tonnes (3,77 % du commerce mondial total), mais en 2009 ce chiffre avait augmenté à 763 000 tonnes sur un total de 10,7 millions de tonnes (environ 7,1 % du commerce mondial total).

Les données disponibles pour 2011 et les estimations pour 2012 suggèrent que les importations totales de volaille africaines ont encore augmenté, pour atteindre 1 233 000 tonnes en 2011, et 1 300 000 tonnes prévues pour 2012, soit 11 % du commerce mondial (d’environ 12 millions de tonnes).

D’après l’USDA, l’Afrique subsaharienne « était le quatrième marché le plus important pour les exportations américaines de poulet et de dinde » en 2011, les importations vers cette région ayant augmenté de « 500 000 tonnes en 2001 à un peu plus d’un million de tonnes en 2011 ». L’Angola et l’Afrique du Sud sont les marchés les plus importants, et devraient représenter jusqu’à 60 % des importations totales de volaille d’Afrique subsaharienne en 2012.

Entre 2009 et 2011, les importations de volaille vers l’Afrique du Sud ont augmenté de 58 % avant de retomber à 8 % en 2012, après l’introduction de nouvelles restrictions de sauvegarde contre les importations du Brésil. Les importations de « viande mécaniquement désossée et congelée » et de « morceaux avec os congelés » représentent ensemble environ 39 % des importations sud-africaines en 2011, tandis que les « morceaux sans os congelés » et les « oiseaux entiers ou les demi-oiseaux congelés » ne représentaient que 8 % des importations. Comparé à 2010, la plus grosse augmentation en 2011 a été enregistrée par les « morceaux avec os congelés » (+ 81 %) et « la viande mécaniquement désossée et congelée » (+ 52 %).

En 2011, quelque 200 000 tonnes de volaille importée en Afrique du Sud provenaient du Brésil.

Le rapport note que les prévisions de l’USDA relatives aux importations sud-africaines en 2012 ont été remises en question, puisque « les importations de l’Afrique du Sud au premier trimestre 2012 étaient de 36 pour cent supérieures à celles enregistrées au cours de la même période il y a un an », 55 % de ces importations étant originaires du Brésil, 15 % des Pays-Bas, 7 % du Royaume-Uni, 6 % de l’Allemagne et près de 5 % d’Argentine.

Les importations de volaille vers l’Angola n’ont cessé d’augmenter depuis 2009, progressant de 86 % entre 2009 et les estimations de 2012. Les exportations vers l’Angola et l’Afrique du Sud devraient atteindre, dans les deux cas, 300 000 tonnes en 2012.

Les chiffres prévus pour 2012 montrent que cinq pays subsahariens devraient représenter 70 % des importations totales de volaille africaines.

Principaux importateurs de viande de volaille en Afrique (en milliers de tonnes)

  2000 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011E 2012P
Angola 49 103 130 138 171 161 239 288 300
Bénin 40 29 29 46 67 77 98 104 114
RDC 15 38 43 51 39 47 60 68 75
Ghana 12 51 57 75 72 79 109 139 120
Afrique du Sud 72 189 214 239 191 206 240 326 300
Afrique 259 513 612 680 705 763 995 1 233 1 300

E = estimation ; P = prévision.

Source : Thepoultrysite.com, « Global poultry trends 2012 », octobre 2012, tableau 2, chiffres de l’USDA et estimations de l’auteur.

Le rapport note également que, « bien que les volumes annuels ne soient pas importants comparé aux principaux acheteurs, (…) les achats de quasiment tous les autres pays africains ont considérablement augmenté depuis 2000 ».

Au même moment, d’après le rapport sur les perspectives à court terme de la CE de septembre 2012, le développement des exportations de viande de volaille de l’UE-27, qui a commencé en 2009, va se poursuivre en 2012 et 2013, ces exportations devant atteindre un volume de 47,3 % supérieur en 2013 par rapport à 2009. Ceci sera soutenu par un développement supplémentaire de la production de volaille de l’UE.

Bilan de la viande de volaille de l’UE (en milliers de tonnes en poids carcasse, à l’exclusion du commerce d’animaux vivants)

  2009 2010 2011 2012 2013
Consommation 11 544 11 774 11 895 12 072 12 237
Production nette 11 624 12 140 12 362 12 603 12 800
Importations de viande 849 784 820 820 805
Exportations de viande 929 1 149 1 287 1 352 1 368

Source : CE, « Short term Outlook », septembre 2012, extrait du tableau 2.4.

Commentaire éditorial

Bien que le Brésil jouisse d’une forte présence sur les marchés sud-africain et angolais et que celle-ci devienne de plus en plus importante sur les marchés ouest-africains, les exportations européennes de viande de volaille vers les marchés africains ont elles aussi augmenté (voir article Agritrade «  Les exportations de volaille de l’UE continuent d’augmenter au sein d’un... », 9 septembre 2012). Si les exportations de viande de volaille de l’UE-27 continuent d’augmenter jusqu’en 2013, les développements sur le marché russe pourraient commencer à avoir un effet important sur les exportations de volaille de l’UE.

L’analyse de l’USDA suggère que l’augmentation de la production russe de volaille, les contingents tarifaires existants et les importations des pays de l’union douanière pourraient transformer la Russie en exportateur net de viande de volaille. Les exportateurs de volaille européens seraient ainsi contraints de chercher d’autres marchés, plus particulièrement dans les régions d’Afrique occidentale et australe, vers lesquelles les exportations ont déjà commencé à augmenter.

L‘expansion continue de la production européenne pourrait poser de nouveaux défis aux producteurs de volaille subsahariens, et les flux commerciaux sont fortement influencés par les instruments de politique commerciale déployés par les gouvernements nationaux. Par exemple, à la lumière des restrictions d’importation du Nigeria, il apparaît que le gros des exportations de volaille vers le Bénin est destiné au marché nigérian. La viande est transportée clandestinement et ce transport soulève des craintes sérieuses en matière de santé publique (voir article Agritrade «  Le Bénin : un marché important pour les exportations italiennes de... », 9 août 2011).

L’impact de l’utilisation des instruments de politique commerciale sur le commerce est également illustré par la chute sensible des exportations de volaille d’Afrique du Sud vers la Namibie au cours du premier trimestre de 2012, après l’introduction de la protection des industries naissantes pour le secteur namibien de la volaille industrielle nouvellement établi.

L’importance de l’utilisation de la politique commerciale dans le secteur de la volaille est mise en lumière par la propre expérience de l’UE, les parties prenantes du secteur européen de la volaille affirmant qu’« en l’absence de droits d’importation (…) le marché de l’UE serait rapidement influencé par les produits importés, les producteurs de l’UE étant de plus en plus contraints d’approvisionner des marchés de niche » (voir Agritrade Note de synthèse – Mise à jour sur le secteur de la volaille », 1er août 2012). L’UE applique un régime tarifaire extrêmement désagrégé, renforcé par un mécanisme de sauvegarde spéciale basé sur les prix qui a été invoqué de manière permanente (voir rapport spécial Agritrade «  La boîte à outils de la politique agricole européenne : un examen s... », 13 décembre 2011).

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