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Forte croissance des exportations de volaille du Brésil vers l’Afrique

29 juillet 2012

D’après l’analyse publiée en mai par l’USDA dans son examen du secteur des œufs et de la volaille du Brésil, « la production de volaille du Brésil devrait atteindre 13,3 millions de tonnes métriques en 2012, principalement sous l’impulsion de la demande intérieure et d’une légère reprise des exportations ». Entre 2009 et 2012, la production de volaille du Brésil devrait enregistrer une hausse de 20 %. Avec une augmentation de la consommation par habitant de 19,5 %, les exportations devraient s’accroître de 11 % sur la période.

Trois des 25 plus grandes destinations des exportations du Brésil se trouvent en Afrique (Afrique du Sud, Angola et Ghana). En 2010, ces trois destinations représentaient 280 990 tonnes d’exportations de viande de volaille du Brésil, soit presque le même volume que l’UE (281 878 tonnes). En 2011, les exportations brésiliennes vers l’Afrique du Sud, l’Angola et le Ghana ont augmenté de 8 %, 38 % et 35 % respectivement, ces trois marchés africains absorbant 12 % de plus en volume que l’UE. Seules les exportations de volaille du Brésil vers l’Arabie saoudite (622 643 tonnes), le Japon (444 346 tonnes) et Hong Kong (339 364 tonnes) ont dépassé celles vers ces trois destinations africaines.

Le Brésil représente 31,7 % des exportations mondiales de volaille. Toutefois, on peut présumer que la réémergence de la Thaïlande en tant qu’exportateur de viande de volaille après la levée des restrictions d’importation liées aux normes SPS imposées par l’UE intensifiera la concurrence des prix pour les exportateurs brésiliens sur le marché de l’UE.

Parmi les trois principales destinations africaines, l’Afrique du Sud est de loin la plus importante, absorbant 59 % du total combiné des trois pays. C’est pour cette raison que le Brésil a intenté une action à l’OMC contre la décision du gouvernement sud-africain d’imposer des droits d’importation supplémentaires (allant de 46,6 à 62,9 %) sur la viande de volaille du Brésil, après les accusations sud-africaines de « dumping » par les exportateurs brésiliens (voir article Agritrade «  Le débat sur la politique tarifaire applicable à la volaille sud-africai... », 3 mars 2012).

Le Brésil représente 73 % des importations de volaille de l’Afrique du Sud et environ 15 % de la volaille consommée en Afrique du Sud. À défaut de trouver une solution de commun accord dans les 60 jours du dépôt de la plainte, l’affaire sera soumise à un panel de résolution des différends de l’OMC.

D’après les chiffres de l’USDA publiés fin mai, la production de volaille africaine devrait augmenter de 1,4 % entre 2011 et 2012, tandis que les importations devraient progresser de 6,1 %, avec une croissance particulièrement forte des importations en Angola, au Bénin et au Ghana. Les importations africaines de viande de volaille atteindront ainsi un volume équivalent à 32,1 % de la production nationale (contre 30,7 % en 2011). D’après l’USDA, les importations représentent maintenant 24 % de la demande intérieure africaine, contre 18 % en 2009.

L’USDA est d’avis que « les droits de douane anti-dumping de l’Afrique du Sud sur la volaille brésilienne devraient influencer négativement les importations de volaille du Brésil ».

Au niveau mondial, les prix de la volaille devraient rester élevés au moins jusqu’en octobre 2012, selon un conseiller de Rabobank, du fait de la demande mondiale soutenue, même si la hausse des coûts des intrants devrait exercer une pression sur les marges bénéficiaires des producteurs. Néanmoins, au cours de la période jusqu’en 2020, la production de viande de volaille devrait augmenter plus rapidement que jamais, en réponse à la « rareté structurelle » émergente de protéines animales. 

Commentaire éditorial

Alors que les exportations de viande de volaille du Brésil ont augmenté de 3 % entre 2010 et 2011, la croissance des exportations brésiliennes de volaille vers les trois principales destinations africaines a été bien plus forte. La chute de 58 % des exportations brésiliennes vers la Russie et de 42 % vers l’Égypte (une baisse totale de 136 338 tonnes) pourrait en partie expliquer l’attention accrue portée aux marchés africains par les exportateurs brésiliens. L’imposition de droits de douane anti-dumping par l’Afrique du Sud est susceptible d’intensifier la pression des exportations brésiliennes sur d’autres marchés africains, en particulier d’Afrique de l’Ouest et centrale. Cependant, cette pression pourrait être allégée par les exigences posées par l’OMC dans le cadre de l’acte d’adhésion de la Russie concernant l’ouverture de ses marchés de la volaille.

L’action sud-africaine met en exergue l’importance de l’utilisation des instruments de politique commerciale dans le commerce de la viande de volaille.

L’importance croissante des importations pour répondre à la demande intérieure de volaille en Afrique (passant de 19 à 24 % de la demande) pourrait bien focaliser l’attention au cours des prochaines années, étant donné les priorités de la politique nationale visant à augmenter la production alimentaire nationale, et l’émergence de ce que Rabobank a qualifié de « rareté structurelle » de protéines animales.

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