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Les exportateurs de riz du Guyana sont priés de ne pas négliger les marchés traditionnels

23 novembre 2011

Après la conclusion d’un accord avec le gouvernement vénézuélien pour la fourniture de 50 000 tonnes de riz paddy à 520 $US/tonne et de 20 000 tonnes de riz à 800 $US/tonne, le gouvernement du Guyana a exhorté les exportateurs de riz à ne pas négliger les marchés traditionnels. Le ministre de l’Agriculture Robert Persaud a noté que le Venezuela « connaissait quelques problèmes » et par conséquent il a demandé aux exportateurs de « continuer à cibler les marchés d’exportation du riz traditionnels ».

Le ministre de l’Agriculture envisage « d’accorder la préférence des exportations vers le marché vénézuélien aux usines de riz et exportateurs qui continuent à cibler et développer les marchés traditionnels ». Le gouvernement du Guyana utilise également l’émission de licences d’exportation en tant que moyen de s’assurer que les usines de riz paient rapidement les agriculteurs pour leur riz. Le ministre Persaud a dit aux usiniers que « seuls les exportateurs honorant leurs engagements vis-à-vis des agriculteurs et autres parties prenantes seront autorisés à accéder au nouveau marché ».

La production de riz au Guyana au cours des six premiers mois de 2011 a augmenté de 23 % par rapport à la période correspondante en 2010. En termes de commerce, les rapports de juin 2011 suggèrent que les exportations vers les marchés de l’UE et de la CARICOM diminuent, le déclin des exportations vers le marché de l’UE étant le plus prononcé, tandis que les exportations vers les marchés latino-américains, essentiellement vers le Venezuela, augmentent fortement.

Prix internationaux du riz (en $US/tonne)

  Avril-juin 2010 Juillet-septembre 2010 Octobre-décembre 2010 Janvier-mars 2011 Avril 2011 Mai   2011 Juin 2011
Thaïlande 452,4 457 510,8 511,2 484,3 481,4 513,8
Vietnam 366,1 411,1 504,7 479,8 484,3 479,6 475,9

Source : http://www.agriculture.gov.gy/Commodities%20Update/CMU%20Q2%202011.pdf.

Au même moment, de graves inondations en Thaïlande ont provoqué une hausse des prix internationaux du riz, lesquels ont atteint leur niveau le plus haut en trois ans, oscillant entre 580 et 590 $US par tonne. Cela a été aggravé par la pire récolte de riz en 31 ans en Corée du Sud.

En octobre 2011, le Guyana Rice Development Board « a lancé deux nouvelles variétés de riz destinées à être cultivées au Guyana : le GRDB11 (FG06-98) et le GRDB12 (FG07-35) ». Les nouvelles variétés présentent un haut rendement et sont adaptées aux conditions climatiques changeantes rencontrées dans les zones de production de riz du Guyana. Les nouvelles variétés devraient augmenter les rendements du riz jusqu’à concurrence de 75 %.

Commentaire éditorial

Les prix négociés dans le cadre des contrats vénézuéliens semblent favorables, comparés à la moyenne des prix mondiaux de l’année 2011. Toutefois, avec les terribles inondations en Thaïlande, les prix du riz ont commencé à fortement augmenter (pour atteindre 580-590 $US/tonne en octobre 2011, contre une moyenne de 513,6 $US en juin 2011).

L’expérience du secteur du riz du Guyana met en lumière les difficultés à maintenir un équilibre dans les efforts de diversification pour les exportations de denrées alimentaires traditionnelles des ACP vers le marché de l’UE. Dans le cas du riz au Guyana, les efforts se sont concentrés sur la diversification des marchés plutôt que sur la diversification des produits, dans le cadre d’efforts plus généraux visant à améliorer la productivité et à répondre aux défis posés par le changement climatique.

L’accord avec le Venezuela peut être considéré comme un effort de diversification de marché plutôt réussi, basé sur le développement du commerce Sud-Sud. Il a contribué à une réduction de la dépendance excessive à l’égard du marché du riz de l’UE (passant de 80 % de toutes les exportations du Guyana en 1996 à 54 % en 2010). Toutefois, des leçons semblent avoir été tirées des impacts sur le marché des troubles politiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, l’accent étant placé sur le maintien de marchés d’exportation diversifiés de façon à promouvoir une plus grande stabilité des échanges commerciaux, en tant que base de la croissance de la production.

Tout le monde s’accorde à dire que la diversification sans stabilité peut engendrer de nouveaux problèmes. Cela explique l’utilisation active par le ministère de l’Agriculture des licences d’exportation pour encourager le maintien de relations commerciales diversifiées dans le secteur du riz. Ceci est en partie fondé sur une expérience régionale précédente : bien que les efforts de diversification du marché aient été poursuivis, les exportateurs du Guyana, « en quête de bénéfices », ont réorienté le riz vers les marchés mieux cotés, laissant les pays caribéens voisins en proie à des pénuries de riz et portant ainsi préjudice au développement de relations d’approvisionnement à plus long terme. Cette mesure à court terme a contribué à la décision des gouvernements de Jamaïque et de Trinité-et-Tobago de reconstituer leur capacité de production de riz.

Cela souligne l’importance de l’utilisation active des instruments de politique commerciale pour encourager une diversification de marché équilibrée en tant que base pour le développement commercialement durable de la production de riz.

L’utilisation active des instruments de politique commerciale tels que les licences d’exportation doit également être envisagée dans le contexte national, les licences d’exportation octroyées étant également utilisées pour rééquilibrer les relations de pouvoir le long des chaînes d’approvisionnement du riz, en les conditionnant au paiement en temps et en heure des agriculteurs par les usines de riz (les paiements tardifs ont souvent nui aux efforts visant à développer la production de riz au Guyana). Les licences d’exportation constituent par conséquent une forme d’action gouvernementale visant à renforcer le fonctionnement de la chaîne d’approvisionnement du riz locale.

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