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La répartition des nouvelles sources de revenus critiquée par les producteurs de canne mauriciens

20 juillet 2014

Les représentants de 17 000 petits producteurs de sucre mauriciens – qui contribuent à 28 % de la production de sucre nationale – ont exprimé leurs inquiétudes concernant le fait qu’ils ne profitent pas de la diversification des revenus qui a eu lieu à partir de la transformation de la canne à sucre mauricienne. D’après un article d’IPS, un agriculteur d’une coopérative mauricienne a déclaré : « nous sommes payés pour le volume de sucre produit (…) et touchons des cacahuètes pour la bagasse utilisée pour produire de l’électricité », mais il a ajouté que les agriculteurs ne reçoivent aucun bénéfice des revenus générés par le processus de restructuration du secteur sucrier, par la vente d’électricité, d’éthanol et de bioplastiques produits à partir des mélasses.

Les représentants des agriculteurs affirment que, à moins que les agriculteurs obtiennent un meilleur accord, les petits agriculteurs fuiront en masse le secteur sucrier et les jeunes agriculteurs ne seront pas tentés par cette culture. La question de la diversification des revenus au niveau des producteurs de canne à sucre est devenue plus important, les changements de la politique de l’UE ayant eu un impact sur les prix reçus sur ce marché d’exportation. Afin de doper les revenus, 5 000 petits agriculteurs mauriciens se sont tournés vers la certification commerce équitable, produisant quelque 21 000 tonnes de sucre commerce équitable en 2013.

Au Swaziland, un article de la presse locale note que les surfaces consacrées à la culture de la canne à sucre « ont augmenté de près de 12 % au cours des cinq dernières années, puisque davantage de petits agriculteurs se sont engagés dans la culture de la canne à sucre et que l’accès à l’irrigation s’est accru grâce à des investissements conséquents du gouvernement du Swaziland, de l’UE et d’autres organisations de bailleurs de fonds ». Ces développements ont permis à la production de canne à sucre d’atteindre 5,6 millions de tonnes en 2012/12, un niveau record à ce jour, une augmentation supplémentaire à 6,5 millions de tonnes étant prévue pour 2016/17.

Entre 2012/13 et 2014/15, la production de sucre du Swaziland devrait passer de 679 934 tonnes à 725 000 tonnes (+ 6,6 %). Les exportations vers l’UE devraient augmenter de 3 % à 385 000 tonnes en 2014/15, alors que les exportations vers le marché de la SACU devraient rester inchangées (340 286 tonnes en 2013/14). Bien que les États-Unis « accordent un accès préférentiel au sucre du Swaziland en vertu de son contingent tarifaire », les exportations sont concentrées sur le marché de l’UE du fait de la meilleure rentabilité actuellement dégagée. 

Commentaire éditorial

Si le nombre de petits producteurs de sucre est en baisse à Maurice, il est en hausse au Swaziland. Les petits producteurs de Maurice et du Swaziland pourraient être confrontés à une chute de 35 % des prix du sucre de l’UE entre 2013 et 2017 (voir article Agritrade «  Des perspectives de marché plus limitées prévues pour les importations d... », 3 mars 2014). Les revenus des producteurs de canne provenant essentiellement des revenus tirés de la vente de sucre brut, et l’UE étant le principal marché, la question des bénéfices financiers obtenus par les producteurs de canne à sucre de la production de nouveaux produits de la canne à sucre qu’ils fournissent aux entreprises de broyage gagnera en importance au cours des prochaines années.

Cet aspect devrait être particulièrement important au Swaziland, où les nouveaux agriculteurs ont contracté des crédits conséquents pour s’engager dans la production de sucre. Par le passé, la baisse des revenus de la vente de sucre avait entraîné des difficultés financières sérieuses pour les petits agriculteurs du Swaziland, obligeant le gouvernement à intervenir et à prendre la responsabilité financière de certains coûts d’investissement, initialement supportés par les agriculteurs nouvellement établis.

La mise en œuvre de politiques dans le cadre des programmes de restructuration du secteur sucrier, afin de répondre à la question de la répartition des revenus provenant de nouvelles sources entre les agriculteurs et les usines de broyage, semble donc revêtir une importance croissante dans les pays ACP où les petits producteurs jouent un rôle significatif dans la production de canne à sucre. 

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