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Tereos - profil d’entreprise

23 juillet 2014

Structure de la propriété

Tereos, coopérative détenue par 12 000 producteurs de betterave à sucre français, a vu le jour après une période de consolidation parmi les coopératives agricoles sucrières, culminant avec la fusion de deux coopératives majeures, USDA et UBS, qui disposent respectivement de 40 % et 60 % des droits de vote. Le nom de « Tereos » a été adopté en 2003.

S’agissant de la structure du management, « Tereos est pilotée par un Conseil de surveillance, chargé de définir les orientations stratégiques du Groupe, et un Comité exécutif, qui assure le respect des intérêts des associés coopérateurs ». Les statuts coopératifs de Tereos obligent l’entreprise à « garantir la croissance industrielle et commerciale des opérations de ses associés coopérateurs, afin d’améliorer leur profitabilité et de contribuer ainsi à la viabilité de leurs activités agricoles »1.

Dans le secteur du sucre, les producteurs de Tereos bénéficient :

  • d’un prix contractuel ;
  • d’un montant additionnel fixé par un accord interprofessionnel ;
  • d’un dividende indexé aux performances de l’entreprise 1.

La betterave à sucre et les céréales étant des cultures complémentaires mises en rotation pour augmenter les rendements, Tereos a un double objectif, servir à la fois ses 12 000 producteurs/actionnaires et quelque 40 000 producteurs céréaliers regroupés en coopératives associées cultivant environ 460 000 hectares. Ce double objectif met Tereos en bonne place pour répondre aux besoins de ses propriétaires agricoles « mixtes ».

Les opérations céréalières sont regroupées sous « Tereos Syral », qui exploite neuf usines de production, dans cinq pays membres de l’UE, produisant un éventail de produits à base de céréales. Tereos est ainsi devenue le troisième plus gros producteur de produits à base d’amidon en Europe et le deuxième plus gros producteur d’édulcorants à base d’amidon et de protéines de blé. Tereos Syral exploite aussi une usine de transformation de céréales au Brésil.

D’après le site de l’entreprise, Tereos est également le plus gros distributeur d’éthanol et d’alcool en Europe.

Du fait de ses intérêts dans la production de sucre de canne mondiale et dans le secteur céréalier, la production de betterave à sucre compte désormais pour moins de 25 % de la surface totale cultivée par les coopératives et entreprises agricoles affiliées à Tereos.

Présence mondiale

Au début des années 2000, Tereos a commencé à investir de façon extensive au Brésil, à travers une joint venture avec l’entreprise brésilienne Cosin et l’opérateur français Sucden. Faisant suite à ses investissements initiaux, en 2011, Tereos a lancé un programme d’investissement de 330 millions € afin d’augmenter sa capacité de production au Brésil. Entre 2003/04 et 2013/14, sa capacité de transformation de la canne à sucre est passée de 3,8 millions de tonnes à environ 20 millions de tonnes2, la production totale de sucre de Tereos au Brésil atteignant, selon l’International Sugar Organization (ISO), environ 1 235 000 tonnes3.

En 2010, les investissements brésiliens et les autres investissements réalisés en dehors de l’UE ont été regroupés dans Tereos Internacional, enregistrée au Brésil. Le site de l’entreprise indique que « Tereos Internacional (…) comprend Tereos UE (actifs céréaliers européens et actifs de sucre de canne de l’océan Indien) et Guarani (actifs de sucre de canne du Brésil) »4. L’année 2010 a aussi vu Tereos lancer un partenariat avec Petrobras dans l’objectif de consolider sa position sur le marché de l’éthanol et réduire sa dépendance sur le marché du sucre. Les opérations de Tereos Internacional en font le troisième plus gros producteur de sucre et le sixième plus gros producteur d’éthanol au Brésil. Tereos Internacional est aussi un important producteur d’électricité pour son usage propre et pour la vente au réseau.

Pour la coopérative de producteurs Tereos, Tereos Internacional a été créé en tant que « centre de profit »1. En termes de revenus (y compris les opérations sucrières au Brésil), la transformation des céréales et des tubercules compte pour 60,5 % des revenus consolidés de Tereos Internacional. Les opérations liées à la canne à sucre au Brésil, en revanche, représentent 27,2 % des revenus consolidés, tandis que les opérations à la Réunion et au Mozambique comptent pour 12,3 %. Étant donné sa présence au Brésil, Tereos est bien placée pour bénéficier de la libéralisation totale du régime commercial du sucre de l’UE.

Dans le secteur céréalier, Tereos Internacional a lancé un partenariat pour la production d’amidon avec le groupe Wilmar en Chine en 20125. En outre, en janvier 2014, il a été annoncé que Tereos Internacional allait s’installer en Indonésie avec l’acquisition d’une participation de 50 % dans Redwood Industries, en partenariat avec le groupe FKS, « l’un des principaux groupes agro-industriels en Indonésie »6. Alors que Redwood Industries est une entreprise de transformation de l’amidon, le copropriétaire, FKS, occupe une position solide dans les secteurs des céréales et du sucre.

Depuis 2011, plus de 70 % du chiffre d’affaires de Tereos a été généré hors de France.

Capacité de production installée de l’UE

L’imminence des réformes du secteur sucrier de l’UE a encouragé Tereos à se diversifier géographiquement. Le processus a commencé relativement tôt après l’échec des propositions de réforme du secteur sucrier en 2000 et l’adoption ultérieure, en 2001, de l’initiative TSA (Tout sauf les armes). L’introduction progressive de l’accès en franchise de droits pour les exportations de sucre des pays les moins avancés (PMA) a implicitement établi un calendrier pour la conception et la mise en œuvre des réformes du secteur sucrier de l’UE.

Tereos s’est appuyé sur une stratégie de diversification qui est en cours depuis 1992, impliquant à la fois une diversification dans le secteur du sucre (alcool, bioéthanol, produits chimiques, électricité cogénérée) et au-delà. Tereos est maintenant un plus vaste « groupe agro-industriel coopératif spécialisé dans la première transformation de la betterave, de la canne à sucre et des céréales en sucre, alcool et amidon, bioéthanol et coproduits pour l’alimentation animale et l’énergie électrique ».

Parmi ses réformes effectuées en 2006, Tereos a abandonné 13 % de ses quotas et fermé trois raffineries de sucre. Tereos est néanmoins demeuré le plus gros producteur de sucre en France (40,2 % de la production de betterave). Tandis que Tereos maintient ses lignes de production de sucre à la raffinerie de Nantes, l’usine a arrêté de raffiner le sucre de canne en 20097.

En novembre 2008, Tereos et la coopérative sucrière agricole espagnole ACOR ont créé une entreprise industrielle conjointe. dans le cadre de cet accord, une unité de raffinage a été mise en place au sein de l’usine ACOR d’Olmedo pour raffiner 120 000 tonnes de sucre de canne brut par an. D’après le président de Tereos, le sucre brut livré à la raffinerie d’Olmedo peut être « raffiné dans des conditions hautement compétitives sur un site stratégique situé dans l’une des principales aires de consommation en Espagne, un pays qui manque clairement de production sucrière » (cela faisait suite à l’abandon de 50 % des quotas de production de betterave sucrière en Espagne). Tandis que cette implantation fournit potentiellement un débouché proche pour les ventes de sucre en provenance des opérations de Tereos au Mozambique et même en Tanzanie, la priorité devrait toujours être donnée aux fournisseurs de la Réunion, qui font partie intégrante de la production nationale française de sucre.

Tereos dispose désormais de neuf installations sucrières en France, parmi lesquelles cinq ont des usines de distillation qui leur sont rattachées. Aucun de ces centres cependant n’est équipé pour le co-raffinage du sucre de canne. Tereos gère également deux établissements en République tchèque, où elle a commencé à opérer suite au rachat, en 1992, d’une participation de 80 % dans le producteur de sucre tchèque TTD.

Tereos TTD est le leader du marché en matière de production de sucre et d’alcool en République tchèque. à travers ses opérations tchèques, Tereos produit « 450 000 tonnes de sucre polarisable » par an8. En février 2012, Tereos a annoncé l’acquisition de Moravský lihovar Kojetína, un producteur tchèque d’« alcool très raffiné pour les industries de la production alimentaire et des cosmétiques ».9

En octobre 2012, Tereos a repris l’usine de sucre de Ludus en Roumanie, d’une capacité de production de 34 000 tonnes de sucre de betterave par an. La raffinerie est située dans l’une des meilleures régions de production sucrière de Roumanie. Cette acquisition est considérée comme donnant à Tereos un accès à « un marché où la consommation de sucre devrait augmenter de façon significative dans les années à venir ». Tereos vise à développer la production de betterave en Roumanie en déployant des méthodes de production betteravière plus efficaces, conférant à l’entreprise « une position plus forte dans l’une des principales régions d’Europe important encore de gros volumes de sucre »10.

Derniers développements : opérations de raffinage et développements de marché

L’usine de British Sugar à Newark possède actuellement la capacité de transformer 30 000 tonnes de sucre de canne brut « en dehors de la campagne de commercialisation »4. Cependant, une évaluation de l’impact des réformes sucrières, commandée par la CE en 2011, a suggéré que la capacité de transformation de sucre de canne brut de l’usine de Newark pourrait atteindre 120 000 tonnes par an. Cette évaluation a également indiqué que la capacité pourrait être développée pour transformer jusqu’à 230 000 tonnes de sucre de canne brut à l’usine de Cantley, située à 18 km du port de Lowestoft5. L’usine de Bury St Edmunds, par ailleurs, a développé une ligne d’ensachage de sucre commerce équitable parallèlement à sa ligne d’ensachage de sucre biologique.

D’après ABF, en 2012/13, « les cultivateurs de betterave espagnols ont atteint un rendement moyen de 108 tonnes/ha de betterave, un nouveau record européen ». Au cours de la même année, les trois usines de transformation de la betterave au nord de l’Espagne auraient transformé 95 000 tonnes de sucre de canne brut, tandis que la raffinerie de Guadelete traitait 242 000 tonnes de sucre de canne brut, en dessous de sa capacité de raffinage installée de 300 000 tonnes1. L’évaluation de la CE de 2011 a estimé la capacité potentielle de raffinage de sucre de canne brut à 420 000 tonnes5.

D’après le rapport annuel d’ABF pour 2013, British Sugar a produit 1,15 million de tonnes de sucre en 2012/2013. Ce volume était inférieur aux 1,32 million de tonnes obtenues en 2011/12, essentiellement en raison des mauvaises conditions de culture durant l’année 20121. Cependant, en 2013/14, l’entreprise s’attend à une reprise de 11 % de la production de betterave sucrière de British Sugar, celle-ci devant atteindre 1,28 million de tonnes.

La production de sucre de British Sugar varie en fonction des surfaces consacrées à la culture de la betterave sucrière et de l’impact du climat sur les rendements. Les chiffres officiels de l’UE, tenant compte des stocks reportés (c’est-à-dire la production hors quota reportée sur le quota de l’année suivante), indiquent que la production hors quota a atteint un niveau record de 19,6 % du quota officiel (en 2011/12). Bien que cette tendance ne se soit pas maintenue, il apparaît que la production pourrait être supérieure de 14,8 % au quota lors de la saison 2013/14. Cela peut être le signe d’une augmentation potentielle de la production de sucre après l’abolition des quotas de production de sucre de l’UE6.

Tendances de la capacité de raffinage de sucre de canne brut d’ABS : capacité actuelle et potentielle (en tonnes)

Usine Actuelle Potentielle
Royaume-Uni    
Newark 30 000 120 000*
Cantley - 230 000*
Espagne    
Raffineries de betterave du nord de l’Espagne 95 000 -
Guadelete 242 000 420 000*
Total 367 000                  770 000  

* Agrosynergie/EC, « Evaluation of CAP measures applied to the sugar sector », décembre 20115.

Cette stratégie de positionnement de marché doit être envisagée dans le contexte de la stratégie de marché européenne plus générale de British Sugar et dans la perspective d’exportations de sucre de l’UE plus élevées lorsque les contraintes de l’OMC sur les exportations seront abolies. Les niveaux des exportations, cependant, dépendront des opportunités disponibles sur les marchés mondiaux, où la demande de sucre se déplace vers l’Asie. Les investissements réalisés par ABS dans le co-raffinage (terme utilisé lorsque les raffineurs de betterave sucrière produisent du sucre à partir du sucre de canne brut ainsi que de la betterave sucrière) de sucre de canne brut  doivent être envisagés sous cet angle.

En 2011/12, des prix élevés ont entraîné une hausse des recettes de British Sugar de 25 % et une augmentation des bénéfices d’exploitation de 62 %. Plus récemment cependant, une intensification de la concurrence est apparue sur le marché britannique7. D’après ABF, « les négociations en matière de prix avec nos clients de l’UE pour la campagne de commercialisation 2013/14 ont été difficiles »8. Il y a eu plus de sucre disponible dans l’UE du fait de la conversion de sucre hors quota en sucre sous quota, des contingents tarifaires supplémentaires pour les sucres importés, et des faibles prix du sucre mondial. En outre, la concurrence s’est accrue, à mesure que d’autres producteurs européens ont commencé à rechercher de nouvelles opportunités de marché après l’abolition des quotas de production. Cela a généré une pression baissière sur les prix de l’UE, le marché s’ajustant rapidement aux réalités post-20171.

Liens avec les secteurs sucriers ACP

L’accent mis sur la diversification géographique et de la production a été renforcé par la décision de mettre fin aux quotas sucriers de l’UE. Depuis 2011, Tereos produit et commercialise également « SteviaSucres », considérés comme étant des alternatives au sucre faciles à utiliser, qui offriraient « un excellent potentiel de dissolution »11.

En 2010, Tereos a acquis « les actifs sucriers du groupe Quartier Français », en en faisant l’unique producteur de sucre de la Réunion, étant donné qu’il était déjà propriétaire de la sucrerie de Bois-Rouge. L’acquisition des actifs sucriers du groupe Quartier Français a apporté à l’entreprise 4 500 producteurs cultivant 24 000 hectares et produisant 150 000 tonnes de sucre de canne brut. Au moment de l’accord de 2008 avec ACOR, Tereos a garanti la fourniture de sucre de canne à raffiner à Olmedo, principalement en provenance de la Réunion (total de la production sucrière en 2009, 210 000 tonnes)12.

Contrairement aux autres entreprises de production de betterave comme Suiker Unie, British Sugar et Südzucker, Tereos ne semble pas envisager de lancer le co-raffinage dans ses usines de transformation de betterave en France étant donné ses capacités installées en Espagne et les lignes spécialisées sur le sucre dans son usine de Nantes.

D’une bien plus grande importance est l’expansion des opérations de culture de canne au Brésil, qui met Tereos en très bonne position pour bénéficier de toute libéralisation du commerce qui pourrait faire suite à l’abolition des quotas de production de l’UE. Tereos dispose désormais de plus de 50 % de terres produisant de la canne par rapport à la surface consacrée à la production de betterave (330 000 hectares, contre 210 000 hectares).

En termes de développements de marché, un certain nombre de tendances peuvent être identifiées. Tout d’abord, il y a eu dans des zones déficitaires en sucre de l’UE des investissements dans des entreprises, ou la création de joint ventures avec elles, avec l’objectif de positionner Tereos pour approvisionner ces marchés déficitaires (Espagne) ou pour répondre à une demande croissante (Roumanie), soit en augmentant la production locale, comme c’est le cas en Roumanie, soit en distribuant le sucre Tereos produit au sein du groupe d’entreprises plus large, comme c’est le cas en Espagne.

Une seconde tendance est l’expansion du marché en concurrence avec les fournisseurs en position de monopole/oligopole, dans des marchés où les entreprises établies font face à des difficultés. Cette tendance est particulièrement notable au Royaume-Uni où, en septembre 2013, Tereos a cherché à gagner des parts de marché « de façon agressive » alors que les négociations annuelles de contrat de fourniture de sucre industriel étaient en cours13. Cependant, il n’apparaissait pas clairement s’il s ‘agissait d’une stratégie permanente de long terme ou  simplement d’un mouvement tactique pour prendre l’avantage sur des opportunités de marché à court terme.

Au total, avec la perspective d’une contraction de la demande en sucre de l’UE dans les années à venir, le principal intérêt pour Tereos est de développer les activités sucrières et céréalières en Asie, où la demande en produits à base de sucre et de céréales est en croissance rapide. Cela représente le principal objectif pour les activités de Tereos, au-delà de la consolidation de sa position sur les marchés du sucre et des céréales de l’UE, dans l’intérêt de ses producteurs/actionnaires et des coopératives alliées dans le secteur des céréales.

Tereos est considérée comme étant bien placée pour accroître sa présence sur le marché européen du sucre à la suite de l’abolition des quotas. Cela est lié d’une part aux possibilités d’amélioration de la productivité et des rendements dans les entreprises nouvellement acquises en Roumanie, et d’autre part aux rendements élevés en betterave autour de ses usines françaises et aux partenariats stratégiques établis pour que l’entreprise accède aux marchés déficitaires.

Liens avec les secteurs sucriers ACP

Tereos a deux principaux domaines d’engagement en tant qu’entreprise dans la production de sucre ACP. Tout d’abord à travers l’acquisition, en 2006, d’une participation de 67 % dans la Companhia de Sena au Mozambique14 et ensuite à travers sa participation de 30 % dans l’entreprise Tanganyika Plantation Company (TPC), après le rachat, en 2010, du groupe Quartier Français.

à travers ses opérations au Mozambique et en Tanzanie, Tereos est partenaire de la compagnie sucrière de Maurice, Alteo Ltd (qui a rassemblé Deep River-Beau Champ Ltd et Flacq United Estates Ltd, produisant 160 000 tonnes de sucre à Maurice). Selon l’ISO, TPC a « d’ores et déjà accompli une partie substantielle de ses plans de réhabilitation et de développement de capacité »15, avec une production de 90 000 tonnes de sucre. Tout investissement complémentaire dans l’extension des capacités de production sucrière de la Tanzanie devra être axé sur l’objectif de combler le déficit en sucre des marchés de la CAE, peut-être en tandem avec les opérations de raffinage à Maurice.

Au Mozambique, la Companhia de Sena gère la plantation et le moulin de Marromeu, avec une installation d’une capacité de 100 000 tonnes de production sucrière. Cependant, selon des informations de l’agence de presse mozambicaine AIM, la production de 2012 n’avait été que de 75 000 tonnes, tombant à 50 000 tonnes en 2013. La Companhia de Sena prévoit de reprendre la production de sucre à Luabo dans le district de Cinde, sur la rive nord du Zambèze, à partir de 2015, avec quelque 300 millions $US investis dans « l’installation de machines de pointe entièrement nouvelles »16. Une stratégie cohérente avec les projets d’Alteo Ltd d’accroître la production annuelle de sucre de l’entreprise en dehors de Maurice de 400 000 tonnes15.

Questions et perspectives

Bien que, depuis 2011, Tereos n’ait pas tiré l’essentiel de ses revenus de la betterave à sucre française, l’entreprise n’a qu’un intérêt commercial et productif limité pour les secteurs sucriers ACP. Les opérations de raffinage du sucre de canne de Tereos sont prioritairement axées sur ses opérations à la Réunion.

Les principaux intérêts de Tereos pour le sucre de canne outre-mer se situent au Brésil, qui représente, pour Tereos, un enjeu majeur dans toute libéralisation du régime des importations de sucre de l’UE. Le Brésil est déjà le principal fournisseur de sucre de canne brut vers le marché de l’UE au titre de l’accord sur les importations CXL17. Cela suggère que Tereos a peu d’intérêt pour étendre le raffinage du sucre de canne brut ACP au-delà de ses opérations limitées au Mozambique et en Tanzanie. Même là, il semble probable que les opérations de raffinage pourraient être menées à Maurice avec le partenaire de Tereos dans ces deux pays, Alteo Ltd. Le sucre raffiné ainsi produit pourrait bien être dirigé vers les marchés régionaux africains ou d’autres marchés de l’océan Indien.

Pour Tereos, le marché de l’UE semble être une destination peu probable pour les produits issus de l’expansion de la production de sucre au Mozambique ou en Tanzanie.

Autre lecture :

Introduction aux profils d'entreprise de l'industrie sucrière

Tate & Lyle/American Sugar Refining

Suiker Unie/Royal Cosun

British Sugar/Associated British Foods

Südzucker

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