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Réformer la fiscalité interne et limiter la production est considéré comme essentiel pour mettre fin à la baisse des prix du thé kényan

25 juillet 2014

Face à la baisse des gains aux enchères du thé de Mombasa (qui en juin 2014 on atteint des niveaux inférieurs de 17 % à ceux de juin 2013), les négociants kényans de thé ont demandé au gouvernement de « traiter en urgence les question fiscales afin de promouvoir les exportations », tandis que les conditionneurs de thé appelaient le gouvernement à augmenter les taxes à l’importation sur les thés à valeur ajoutée de 25 % à 100 %.

Début juin 2014, après une réunion avec des acteurs de l’industrie du thé, le président kényan a « enjoint au Trésor de se pencher sur la taxe à la valeur ajoutée (TVA) et les [taxes] aux importations prélevées sur le thé qui, a-t-il dit, empêchaient la croissance du secteur ». Sous le régime actuel, le thé acheté en dehors du système des enchères est assujetti à une TVA de 16 %. Les acteurs considèrent que cela décourage la transformation locale, et font valoir que l’abolition de la TVA sur les achats faits en dehors des accords des enchères pourrait encourager les transformateurs locaux à investir pour répondre à « la demande croissante pour des thés spéciaux dans des marchés de niche tels que le Japon, l’Allemagne, les États-Unis et la France ».

Les prix bas actuels du thé sont attribués à la surproduction, qui a réduit la demande sur les marchés traditionnels d’exportation. Des analystes ont souligné qu’en 2009 le secrétaire général du groupe intergouvernemental sur le thé de la FAO avait averti les producteurs de « ne pas réagir de façon excessive aux prix élevés en cours du thé en plantant davantage », car il y avait un risque d’inonder le marché.

Des sources de presse du Kenya ont indiqué que, « bien que le premier trimestre 2014 ait enregistré une chute de 4 % de la production par rapport à la même période en 2013, de plus fortes précipitations au cours du deuxième trimestre risquent de réduire ce petit déficit, et la production dépassera probablement celle de 2013 ». Dans le même temps, les producteurs de thé ont demandé à l’Agence de développement du thé du Kenya (KTDA) d’annuler les contrats pour l’importation d’engrais en gros, qui ne servirait qu’à stimuler la production et exacerber la baisse des prix. 

Commentaire éditorial

Alors que le Kenya ne représente que 8 % de la production mondiale, il compte pour environ un quart des exportations. (L’Afrique de l’Est dans son ensemble fournit 11 % de la production mondiale et 31 % des exportations mondiales.) Le Kenya est donc un acteur majeur sur les marchés mondiaux. En 2013, après deux années de production de thé en baisse, celle-ci a repris, atteignant 494,4 millions de kg. Les volumes d’exportation ont augmenté de 15 % par rapport aux niveaux de 2012, à 494,4 millions de kg, le plus haut niveau en dix ans. Cependant, la forte production a coïncidé avec des achats réduits de l’Égypte, dus à l’instabilité politique du pays. Par le passé, l’Égypte représentait 20 % des exportations du Kenya. Les prix moyens ont chuté de 13 %, de 3,09 $US/kg en 2012 à 2,68 $US en 2013, les gains totaux issus des exportations n’augmentant que de 1,9 %.

La tendance à des volumes d’exportation élevés s’est poursuivie en 2014, avec des volumes d’exportation atteignant 207 millions de kg dans les cinq premiers mois de 2014, comparé à 204 millions de kg en 2013. Cela a conduit les prix des enchères à baisser encore, tombant à 1,86 $US en juin 2014, et n’a pas seulement touché les producteurs mais aussi amené les principaux négociants de thé à lancer des avertissements sur leurs bénéfices avant impôts.

Outre la révision de la TVA annoncée, le gouvernement kényan envisage de mettre en place un fonds de stabilisation des prix en partenariat avec le secteur privé, améliorant la transparence des opérations aux enchères de Mombasa et la mise en œuvre d’enchères électroniques pour le thé à travers un partenariat public-privé. Cependant, la question du financement devra être traitée dans l’ensemble du secteur, étant donné les taux d’intérêt bancaires très élevés et volatils qui prévalent au Kenya.

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