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Les ministres ACP appellent à une accélération et à un élargissement des programmes d’aide à la banane

12 janvier 2014

Lors de la 98e session du Conseil des ministres ACP en décembre 2013, les ministres ACP ont manifesté leur inquiétude face à la « prolifération ininterrompue d’accords commerciaux » accordant des concessions tarifaires aux fournisseurs de bananes concurrents, et aux retards dans la mise en œuvre du programme de mesures d’accompagnement de la banane de l’UE, qui « mine l’efficacité escomptée de ces mesures ». Les ministres ont insisté sur « la nécessité d’aborder l’ajout de valeur et de soutenir la formulation et la mise en œuvre des stratégies de diversification dans le secteur ACP  des produits de base ».

Les ministres ACP ont exhorté l’UE à accélérer les déboursements au titre du programme des mesures d’accompagnement de la banane, notamment au travers d’une utilisation plus importante du soutien budgétaire, et à « éviter d’adopter une position définitive concernant le soutien futur au secteur de la banane ACP avant que les résultats de la mise en œuvre des mesures d’accompagnement de la banane soient connus ».

Dans ce contexte, les pays ACP ont également appelé l’UE « à revoir la situation dans le secteur de la banane ACP, étant donné les nouveaux risques pour la compétitivité posés par les avantages commerciaux supplémentaires proposés par la Commission européenne aux pays tiers ».

Les ministres ont en outre préconisé un renforcement des consultations et de la coopération entre pays ACP sur les questions relatives au secteur de la banane et une coopération plus étroite entre la CE et le Secrétariat ACP dans le cadre du développement des programmes du secteur de la banane et du programme intégré de développement des produits de base.

Les pressions concurrentielles sur le marché de l’UE peuvent être aggravées par l’évolution de la demande sur les principaux marchés de l’UE. Des informations à la fin novembre 2013 ont suggéré que, depuis 2008, les importations de bananes vers l’Allemagne ont chuté de 1 406 226 tonnes à 1 200 000 tonnes (– 15 %). Cela affecte essentiellement les fournisseurs non ACP : 91 % des bananes importées vers l’Allemagne proviennent d’Équateur, de Colombie et du Costa Rica.

Pour les exportateurs traditionnels de bananes des Caraïbes, la situation concurrentielle sur le marché de l’UE n’est qu’un des défis à venir. En décembre 2013, la FAO a appelé à une recherche et un soutien technique accrus pour lutter contre la maladie de la cercosporiose noire, affirmant que, faute de soutien, « les petits cultivateurs n'avaient pas les moyens d'assumer les frais de lutte contre la maladie ». L'arrivée de la cercosporiose noire a été « la goutte d'eau qui a fait déborder le vase », les effets cumulés des ouragans répétitifs, les changements intervenus sur le marché européen de la banane et l’épidémie actuelle provoquant l’abandon de la production de bananes.

La FAO a fait valoir que des mesures efficaces pouvaient être prises contre la maladie, citant des programmes divers mais couronnés de succès en République dominicaine (utilisation de techniques agricoles biologiques), en Jamaïque (introduction de nouvelles variétés résistantes aux maladies pour les marchés non traditionnels) et au Guyana (efforts en cours de réponse à la maladie) en tant que preuve de ce qui pourrait être réalisé si les financements étaient disponibles.

Tous les exportateurs de bananes ACP n’ont pas vécu la même expérience en matière d’érosion des préférences, des informations de novembre 2013 indiquant que les exportations de bananes de la République dominicaine en 2013 devraient atteindre 330 000 tonnes.

Des articles de presse de décembre 2013 ont noté qu’un accord avait été signé pour l’exportation de bananes kényanes vers la Chine.

Commentaire éditorial

L’expérience très diverse des exportateurs de bananes ACP et les performances relativement bonnes des exportations de bananes des pays ACP au cours des 18 derniers mois ne doivent pas faire oublier les effets à long terme de l’érosion des préférences dans le secteur de la banane et les dysfonctionnements de certaines chaînes d’approvisionnement de la banane ACP-UE (voir article Agritrade «  Des politiques non durables de fixation des prix de la banane au Royaume... », 23 décembre 2013). Un des effets dans les Caraïbes a été de miner la capacité des petits exploitants à financer des mesures pour combattre la cercosporiose noire, ces « contraintes de financement » contribuant à la propagation de la maladie.

L’urgence de la maîtrise de la cercosporiose par le biais du financement de la recherche, du soutien technique et des programmes de contrôle de la maladie ainsi que de l’introduction de nouvelles variétés plus résistantes aux maladies suggère qu’il y a peu de chances que les crédits alloués dans le cadre des programmes de mesures d’accompagnement de la banane soient sous-utilisés, à condition que la flexibilité nécessaire soit appliquée à la programmation et aux déboursements.

Les domaines d’assistance potentiels dépassent les mesures de contrôle de la maladie et englobent les programmes de restructuration de la banane de plus grande envergure, le ciblage de nouveaux marchés locaux pour la banane ainsi que les marchés de produits spéciaux (par ex. le marché biologique et, si les problèmes de la chaîne d’approvisionnement sont abordés, les bananes commerce équitable) et les structures changeantes de la demande mondiale de bananes.

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