Entre juin et août 2011, les prix de la banane de l’UE ont chuté, les bananes « étant vendues entre 1 et 3 dollars (FOB) en Équateur » par caisse de 40 livres. Un représentant de Fyffes a attribué l’effondrement des prix à la surproduction en Équateur et au nouveau système de licences d’importation de l’UE, qui a incité davantage d’importateurs à entrer dans le commerce de la banane de l’UE. Certains importateurs affirment que les bananes équatoriennes étaient vendues en dessous du prix de revient.

L’épidémie d’EHEC (E-coli) en mai 2011 a eu un impact sur la consommation de toute une série de fruits et légumes frais, faisant chuter la demande de bananes chez les consommateurs de l’UE également. Cet événement a été aggravé par les programmes d’austérité mis en œuvre dans certains États membres de l’UE. Un printemps favorable, qui a avancé la récolte des fruits cultivés dans l’UE, a encore réduit la demande de bananes sur le marché de l’UE. Toutefois, au début du mois d’août, le marché commençait à se stabiliser.

L’agitation politique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord semble également avoir été un facteur important. Cela a non seulement interrompu les paiements pour les bananes déjà livrées, mais a surtout conduit à la perte d’un marché de 1 million de caisses de bananes équatoriennes par semaine. Ces bananes ont alors été dirigées vers un marché de l’UE où la consommation était déjà en berne. Cette offre excédentaire relative semble avoir contribué à l’effondrement des prix de l’UE, malgré les efforts de l’Équateur visant à gérer les approvisionnements. Des mesures de gestion de l’offre supplémentaires sont maintenant en cours d’examen, les exportations étant réduites de 30 à 40 % pour contribuer à la reprise des prix.

Au même moment, en Jamaïque, au début du mois d’août, la phase ultérieure du Programme de soutien à la banane, financé par l’UE, a été convenue avec le Banana Board of Jamaica. Lors de la prochaine phase du programme, « l’UE fournira un soutien aux services de vulgarisation, à l’établissement de pépinières dans des zones sélectionnées de l’île et promouvra d’autres cultures agricoles dans les régions qui ont vu décliner la production de bananes ». D’après les articles de presse, depuis 1999, l’UE a fourni 58,1 millions $US au travers du Programme de soutien à la banane pour contribuer à la restructuration du secteur de la banane jamaïcain.

Parmi les exportateurs de bananes ACP non traditionnels, le Ghana a augmenté ses exportations de bananes au cours des six dernières années, passant de 6 000 à 65 000 tonnes, dont 90 % étaient destinées au marché de l’UE. L’augmentation des exportations de bananes ghanéennes est imputable à l’accès en franchise de droits des investisseurs à tous les intrants et matériaux de conditionnement importés.

En Ouganda, la production de bananes a augmenté de 2,7 % l’année dernière grâce au programme de recherche de la Banque mondiale sur les cultures vivrières et non vivrières à valeur élevée d’un montant de 13 millions $US et aux programmes gouvernementaux visant à offrir des prêts subventionnés à des petites et moyennes entreprises. L’analyse souligne cependant la nécessité de gérer les prix aux producteurs, en particulier lors des périodes de récoltes records, lorsque l’excédent de l’offre sur la demande peut sévèrement faire baisser les prix.