CTA
Petite police
Polic moyenne
Grande police
English |
Passer à l'anglais
Français
Passer au français
Filtrer par Questions agricoles
Produits de base
Régions
Type de publication
Filtrer par date

Des normes flexibles aident la Papouasie-Nouvelle-Guinée à développer les exportations de cacao certifié commerce équitable, alors que le débat sur l’intégrité du label s’intensifie

04 juillet 2014

En mai 2014, Fairtrade International a annoncé que le « Club 3000 », un groupe de 629 producteurs de cacao en Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG), était devenu la « première organisation de cacao certifié commerce équitable vendant ses produits à une chaîne d’approvisionnement régionale du Pacifique », le premier lot expédié vers l’Australie devant être utilisé dans les barres de chocolat au lait de Cadbury. Cela fait suite aux changements apportés aux Normes commerce équitable pour la production sous contrat, permettant aux producteurs de cacao de s’organiser en structures non formelles, en partenariat avec une organisation de soutien qui a pour vocation d’améliorer l’activité des agriculteurs et leurs compétences agricoles, afin d’amorcer la transition vers une organisation de producteurs indépendante.

Le partenariat d’agriculteurs en PNG s’est fait avec Monpi Cocoa Exports of Madang, et un soutien à l’organisation du Club 3000 a été apporté par le Programme d’aide de la Nouvelle-Zélande et Mondelez. L’objectif de production de cacao certifié commerce équitable en 2014 est de 120 tonnes.

Toutefois, un programme de recherche de quatre ans de la School of Oriental and African Studies de l’université de Londres a épinglé l’échec de la certification commerce équitable à améliorer les conditions de travail. L’analyse des chiffres pour les exploitations certifiées commerce équitable produisant du café, du thé et des fleurs coupées en Ouganda et en Éthiopie a révélé que, en termes de salaires et d’éducation, les travailleurs de certaines fermes certifiées étaient « sensiblement plus mal payés et moins bien traités » que dans celles non certifiées.

Le rapport a donné une mauvaise publicité au mouvement du commerce équitable et ouvert un débat sur la mise en place de « processus d’audit plus pertinents pour garantir un salaire décent et de bonnes conditions de travail ». Un des auteurs du rapport a affirmé que le système du commerce équitable s’est trop appuyé sur des évaluations commandées à des « partenaires de recherche » qui dans de nombreux cas semblent avoir fait un travail bâché plutôt que mené une recherche pleinement indépendante ou proprement académique ». Les chercheurs impliqués ont appelé à :

  • des processus d’audit plus indépendants ;
  • des audits aléatoires sur toutes les exploitations, y compris celles employant moins de 20 personnes ;
  • des exigences d’étiquetage plus claires pour les produits du commerce équitable en mettant davantage l’accent sur « les salaires et la santé et sécurité au travail ». 

Commentaire éditorial

Les coûts de la certification commerce équitable ont souvent été considérés comme un obstacle à l’expansion du commerce équitable. En permettant aux agriculteurs d’engranger les bénéfices de la commercialisation et des meilleures pratiques de production en commerce équitable avant d’encourir les coûts d’établissement d’une organisation formelle, les changements à la Norme commerce équitable pour la production sous contrat semblent apaiser ces préoccupations de longue date.

Toutefois, il est encore difficile de développer les marchés du commerce équitable dans toute une série de secteurs, dans la lignée de l’expansion de la production certifiée commerce équitable. La remise en question récente par des experts universitaires de l’efficacité des normes du commerce équitable pour améliorer les moyens de subsistance et les conditions de travail pourrait compliquer plus encore la promotion d’un essor plus rapide des ventes en commerce équitable.

Dans les pays ACP où la promotion de la certification commerce équitable est considérée comme une stratégie potentiellement importante pour améliorer les revenus et les conditions de travail, il semble déterminant pour les gouvernements ACP, ONG et parties prenantes de l’industrie de travailler ensemble pour :

a)            améliorer la surveillance rentable de la conformité avec les objectifs en matière de commerce équitable sous-jacents (par ex. une production ne recourant pas au travail des enfants) ;

b)            superviser les débats sur les changements requis pour maintenir la confiance des consommateurs dans l’intégrité du label commerce équitable ;

c)            s’assurer que les initiatives visant à faciliter l’accès des groupes d’agriculteurs aux marchés commerce équitable ne soient pas minées par les changements aux normes appliquées, afin de garantir un contrôle plus rigoureux de la conformité aux objectifs en matière de commerce équitable sous-jacents.

Bien que cela ne soit pas un domaine dans lequel les gouvernements ACP se soient traditionnellement engagés, toute la question de la conception et de l’application des normes privées ne cesse de gagner en importance au sein du commerce ACP-UE, alors que des stratégies de différenciation des produits sont lancées dans les pays ACP dans toute une série de secteurs pour tenter de répondre à la concurrence croissante sur les marchés traditionnels (par ex. l’accent mis en République dominicaine sur les exportations de bananes vers l’UE ayant la double certification biologique/commerce équitable).

Commenter

Termes et conditions