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Le secteur du cacao nigérian se développe en réponse à la hausse des prix

20 juillet 2014

Dans un rapport publié en mai 2014, l’USDA prévoit une augmentation de 7 % de la production de cacao nigériane, à presque 300 000 tonnes, en 2013/14, ajoutant que le succès des producteurs de cacao nigérians dans l’obtention de la certification UTZ « dopait la demande et les prix pour le cacao nigérian sur le marché international ». L’amélioration de la conformité aux systèmes de certification reconnus sur le plan international est importante, étant donné l’état précaire des mécanismes de contrôle de la qualité dans le secteur après la dissolution du Conseil du cacao en 1986. Le rapport suggère que le développement de la certification UTZ est étroitement lié à l’intensification de la coopération entre les principaux acteurs du secteur privé dans la chaîne d’approvisionnement du cacao nigériane et internationale.

D’après l’USDA, « sur les cinq dernières années, les prix payés aux producteurs nigérians ont augmenté de plus de 50 pour cent pour atteindre la moyenne actuelle » de 3 000 $US/tonne. Cela soutient les efforts visant à réhabiliter les exploitations abandonnées et à développer les surfaces consacrées à la culture du cacao.

Dans le cadre de son Plan d’action pour la transformation du cacao, le gouvernement nigérian entend développer la production de cacao de 40 % pour atteindre 500 000 tonnes d’ici 2015. Le pays possède de nombreuses ressources foncières adaptées à la production de cacao, mais les innovations plus générales que les programmes gouvernementaux ont tenté de promouvoir n’ont pas encore véritablement décollé.

L’USDA identifie une série de facteurs limitant la production de cacao au Nigeria, notamment :

  • la rareté et les coûts élevés de la main-d’œuvre agricole ;
  • la non-disponibilité et la faible utilisation d’engrais ;
  • le changement climatique ;
  • une mauvaise infrastructure routière dans les principales régions de production de cacao ;
  • des niveaux insuffisants de subventionnement des intrants à l’appui des investissements au niveau de la ferme, en raison des faiblesses des mécanismes de distribution.

Dans ce contexte, l’USDA estime qu’il y a peu de chances que l’objectif de production de 2014/15 soit atteint.

Cacao nigérian : production, consommation nationale et exportations (en tonnes)

  2012 2013 2014*
Production principale 230 000 230 000 250 000
Production intermédiaire 46 000 44 000 46 000
Production totale 270 000 280 000 300 000
Exportations de fèves 222 360 240 605 250 432
Exportations totales 261 600 271 300 291 097
Consommation nationale 8 400 8 700 8 903

* Prévision pour 2013/14.

Source : USDA, « Nigeria hikes target on cocoa production », 8 mai 2014, p. 7 (voir ci-dessous).

La transformation locale de cacao a augmenté entre 2010 et 2012, alimentée par un programme de dégrèvement destiné à stimuler les exportations, mais la suspension de ce programme en 2012 « après la découverte de “pratiques malhonnêtes” dans les déclarations d’exportation de cacao de certains exportateurs » a ensuite découragé la transformation locale. Certains ont avancé l’idée que la suspension était contraire à l’objectif politique de réalisation d’un « taux de transformation de 25 % de la production nationale dans 4 ans » (contre un niveau actuel de 10 %). Toutefois, le programme de dégrèvement destiné à stimuler les exportations est maintenant en cours de révision avant son rétablissement.

L’USDA affirme dans son rapport que, malgré de tels systèmes, « les exportateurs jugent encore plus rentable et pratique de vendre des fèves de cacao que d’exporter le cacao sous forme transformée ». Ceci s’explique par les coûts élevés de la transformation locale, qui font que « les produits nigérians à base de cacao transformé ne sont pas compétitifs sur le marché international ». Actuellement, seulement 30 % de la capacité installée de transformation du cacao est utilisée.

Globalement, la production et le commerce de cacao au Nigeria sont complètement libéralisés. Quatre-vingt-dix pour cent des exportations se font sous la forme de fèves de cacao, la Belgique, le Royaume-Uni, l’Allemagne et les Pays-Bas étant les principales destinations. 

Commentaire éditorial

Le recours plus fréquent aux systèmes privés pour assurer le contrôle de la qualité soulève la question de la reconnaissance par le secteur public et de la prise en compte des systèmes privés de contrôle de la qualité reconnus sur le plan international dans l’application des contrôles SPS et de sécurité des denrées alimentaires dans les pays de l’OCDE. Il s’agit là d’un aspect de plus en plus important, à la lumière de la hausse des coûts de ces contrôles dans les pays où la transition vers le recouvrement total des coûts des services d’inspection officiels est en cours (par ex. au Royaume-Uni et aux Pays-Bas).

L’expérience du cacao nigérian souligne combien les mesures de politique commerciale pour soutenir des objectifs politiques clés (tels que le développement de la transformation à plus forte valeur ajoutée avant exportation), ainsi que la mise en place d’une capacité de mise en œuvre efficace, transparente et responsable des mesures politiques, sont essentielles si l’on veut maintenir les programmes et réaliser les objectifs sous-jacents.

En l’absence d’une telle capacité, les instruments de politique commerciale peuvent s’avérer inefficaces voire contre-productifs. Le problème de l’établissement d’une capacité institutionnelle efficace pour la mise en œuvre des politiques affecte également les efforts visant à soutenir le développement de la production.

Ces problèmes sont courants dans la plupart des pays et secteurs ACP, l’application de technologies de l’information et de la communication offrant potentiellement des solutions importantes à certains des défis de transparence et de responsabilité rencontrés.

Les coûts élevés de la transformation et les faibles niveaux d’utilisation de la capacité dans le secteur du cacao nigérian soulignent l’importance de traiter les problèmes d’approvisionnement des intrants affectant les activités de transformation à plus forte valeur ajoutée du secteur agroalimentaire. Bon nombre de ces problèmes vont bien au-delà des processus agricoles et de formulation de politique commerciale. 

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