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Un projet de rapport ébauche les réponses possibles à la volatilité des prix des denrées alimentaires

02 mai 2011

D’après l’ICTSD, « un projet de rapport confidentiel d’agences internationales de premier plan a exhorté les gouvernements du G-20 à « renforcer immédiatement » les règles globales sur les restrictions à l’importation et à l’exportation de produits agricoles, ainsi que sur les subventions qui faussent la production, découragent l’offre ou contraignent le commerce international ». Ce rapport OCDE-FAO entend énoncer « un modèle de réponse systématique et concerté au niveau international ». Le rapport servira de base aux discussions au « sommet des ministres de l’agriculture du G-20, prévu les 22-23 juin ».

Le rapport fait une distinction entre les « options politiques conçues pour prévenir ou réduire la volatilité des prix et celles conçues pour minimiser ses conséquences ». Quatre options politiques visant à réduire les causes de la volatilité des prix sont identifiées :

  • l’amélioration des informations sur les marchés et de la transparence ;
  • la création de stocks alimentaires internationaux ;
  • la régulation des marchés à terme ;
  • les politiques agricoles et commerciales intérieures.

Le rapport opte pour une combinaison de mesures visant « à améliorer la transparence des marchés à terme, améliorer le partage des informations entre les gouvernements et harmoniser les politiques commerciales ». Il appelle également à la « création de réserves alimentaires d’urgence, à des systèmes d’alerte précoce et à des filets de sécurité afin de minimiser les impacts négatifs des prix erratiques », ainsi qu’à une augmentation des investissements dans les services rendus aux petits exploitants agricoles vulnérables, allant de l’amélioration des services consultatifs et de vulgarisation, en passant par la diffusion technologique, jusqu’à l’amélioration de l’infrastructure publique.

S’agissant de la politique commerciale, le rapport préconise de limiter l’utilisation des restrictions à l’exportation, celles-ci n’étant autorisées qu’en dernier ressort et soumises à des règles convenues d’un commun accord. Il préconise également que l’aide alimentaire soit exemptée de toute restriction à l’exportation. Il appelle les gouvernements du G20 à utiliser les négociations de Doha afin d’ « améliorer l’accès aux marchés de manière substantielle, tout en conservant des sauvegardes appropriées pour les pays en développement ; de réduire considérablement le soutien interne qui fausse les échanges, en particulier celui fourni par les pays développés ; et d’éliminer les restitutions à l’exportation ».

S’agissant des biocarburants, le rapport recommande que les gouvernements ajustent leurs politiques en matière de biocarburants « lorsque les marchés sont sous pression et que les approvisionnements en produits alimentaires sont menacés ».

Au même moment, les économistes du FMI tirent la sonnette d’alarme, affirmant que la hausse constante des prix des denrées alimentaires depuis 2000 constitue « une tendance et pas seulement le résultat de facteurs temporaires ». Ils affirment que si les conditions climatiques peuvent être tantôt favorables, tantôt défavorables aux cultures, « les causes principales sous-tendant le changement structurel dans les marchés alimentaires mondiaux ne seront pas résolues. Les avancées technologiques et l’augmentation des surfaces consacrées à la production alimentaire pourraient aider à relâcher quelque peu la pression », mais elles n’inverseront en aucun cas les tendances sous-jacentes à court et moyen terme.

Commentaire éditorial

Les pays pauvres qui ne sont pas exportateurs alimentaires nets sont toujours durement touchés par la hausse des prix mondiaux des céréales. Parmi ces pays dépendants des importations figurent non seulement ceux qui ne produisent pas suffisamment de céréales pour une consommation directe, mais également ceux qui importent une grande partie de leur alimentation animale, la volaille étant particulièrement dépendante du maïs. Ils sont à la fois touchés par la hausse des prix et le manque de prévisibilité des prix. La hausse très marquée des prix vers la fin de l’année (voir article Agritrade, « Les prix des denrées alimentaires atteignent les niveaux de 2008 », février 2011) devrait assurément augmenter les prix des céréales et de la viande dans la plupart des pays ACP – dès que les contrats d’approvisionnement préexistants arriveront à échéance, cette hausse se poursuivant pour une majeure partie de cette année au moins.

L’avertissement du FMI selon lequel il existe une tendance haussière séculaire des prix ne fait qu’augmenter la pression pour accroitre la production agricole dans les pays ACP de façon à moins dépendre des importations. Toutefois, la gestion des sévères fluctuations de prix à court terme reste un problème supplémentaire exigeant de propres solutions. La plupart de ces solutions échappent au contrôle des ACP. Elles impliquent à la fois la création de mesures d’amortissement (financières ou physiques) et également une minimisation de certains comportements des principaux producteurs ou consommateurs qui ont tendance à exacerber les fluctuations sur le marché mondial. Le contrôle des exportations par les gros producteurs (tels que la Russie en 2010) est particulièrement préjudiciable pour les autres pays. Mais les politiques de nombreux États de l’OCDE (y compris de l’UE au travers de la PAC) visant à protéger leurs producteurs et, dans une certaine mesure, les consommateurs des conséquences des changements des prix mondiaux, placent également le fardeau de l’ajustement sur des pays qui, à l’instar de la plupart des ACP, n’ont pas les ressources pour en faire de même.

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