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Publication du premier rapport de performance d’une entreprise sur la conformité aux exigences de durabilité plus strictes pour l’huile de palme

08 juin 2014

En 2013, le Palm Oil Innovation Group (POIG), une initiative multi-parties prenantes pour la durabilité de l’huile de palme, a été lancé par « un groupe d’entreprises d’huile de palme progressistes avec des ONG environnementales et sociales ». L’initiative POIG est née du mécontentement suscité par la révision en 2013 des principes et critères de la Table ronde sur l’huile de palme durable (RSPO), qui, a-t-on considéré, « aurait pu être plus novatrice, en particulier sur les questions de la déforestation, des stocks de carbone, de la biodiversité et des relations sociales ». Le POIG « s’engage à renforcer et à améliorer les principes et critères RSPO » en préconisant le respect de normes plus strictes que celles actuellement en vigueur dans le système RSPO.

D’après Greenpeace, la Charte POIG va plus loin que les exigences RSPO et « aborde la déforestation, le développement des tourbières, les émissions de gaz à effet de serre, les pesticides, la responsabilité vis-à-vis de l’eau, le consentement libre, informé et préalable des peuples autochtones et des communautés locales, la sécurité alimentaire (…), la transparence et la corruption, et la traçabilité ».

Seuls les producteurs ayant des antécédents avérés de production d’huile de palme se conformant aux normes de durabilité les plus strictes peuvent adhérer au POIG. Plus précisément, pour devenir un « membre producteur » du groupe, les entreprises d’huile de palme doivent « avoir atteint au moins 50 % de certification RSPO (…) et doivent s’engager à atteindre 100 % de certification dans les deux années à compter de l’adhésion ».

Le plus grand producteur d’huile de palme ACP, New Britain Palm Oil Limited (NBPOL), était une des deux entreprises impliquées dans le lancement de l’initiative POIG. D’après le Rapport sur la durabilité 2012/13 de NBPOL, elle s’est engagée dans l’initiative POIG pour répondre aux préoccupations des parties prenantes sur les exigences de durabilité, en vue de satisfaire aux « attentes des plus grands détracteurs de la production d’huile de palme ».

D’après le Rapport sur la durabilité 2012/13 de NBPOL, l’entreprise a d’abord atteint la pleine certification RSPO en 2008, pour ses activités en Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG), dans les îles Salomon et au Royaume-Uni, et sa certification a été élargie avec succès à ses nouvelles opérations en 2012, avec notamment la certification de la durabilité pour tous les petits producteurs d’huile de palme de l’entreprise. NBPOL affirme qu’elle est maintenant le « principal fournisseur d’huile de palme durable, traçable et ségréguée dans le monde ».

NBPOL indique qu’elle continue à investir dans la capture du méthane présent dans les effluents des usines d’huile de palme, dans le cadre d’un engagement plus général pour « zéro nouvelles émissions de carbone ». L’entreprise signale également qu’elle tente de répercuter sur les petits producteurs les primes sur les prix gagnées grâce à la certification de la durabilité. En 2013, NBPOL a déclaré qu’elle payait une prime équivalente à 8,72 $US/tonne d’huile de palme brute pour la production certifiée durable des petits exploitants, tandis que les certificats GreenPalm « book and claim » recevaient un prix bien inférieur, de 2,76 $US/tonne.

Le Rapport sur la durabilité 2012/13 de NBPOL offre une évaluation des performances de l’entreprise par rapport aux critères POIG plus stricts plutôt qu’aux normes RSPO standard.

Commentaire éditorial

Avec la production d’huile de palme en PNG et dans les îles Salomon, et des raffineries au Royaume-Uni et en PNG, NBPOL a joué un rôle prépondérant dans le développement de principes et critères de durabilité plus stricts en réponse aux préoccupations changeantes des consommateurs. Ceci place NBPOL, une entreprise basée dans les ACP, en première ligne des débats autour des exigences de durabilité.

Mais le principal objectif de l’initiative POIG reste de créer de « la valeur ajoutée pour des producteurs novateurs et modernes au travers d’une meilleure reconnaissance sur le marché et d’une demande pour les produits à base d’huile de palme issue de pratiques novatrices et améliorées ». Ceci peut être considéré comme un développement crucial dans le débat sur la durabilité, puisqu’on cherche à garantir que les utilisateurs finaux attribuent une valeur commerciale au respect de normes de durabilité, au bénéfice des producteurs primaires.

Il s’agit là d’une question centrale pour les pays ACP dans le débat sur la durabilité au sein des pays de l’OCDE. Obtenir des primes sur les prix (« une meilleure reconnaissance sur le marché ») pour des denrées durablement produites est jugé essentiel pour maintenir une production durable en des temps de développements adverses du marché ou de niveaux de production affectés par les conditions météorologiques.

L’expérience de la NBPOL suggère qu’il existe, au sein des pays ACP, une expérience dont on pourrait s’inspirer, renforçant ainsi l’engagement ACP collectif dans les grands débats politiques autour de questions telles que les normes de durabilité du secteur privé et la question essentielle de la répartition des coûts et bénéfices de la certification de la durabilité le long de la chaîne d’approvisionnement (voir rapport spécial Agritrade, «  Les pays ACP et les demandes croissantes du secteur privé en matière de... », 26 mai 2014).

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