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Problèmes liés au processus de production dans le secteur laitier en Afrique australe

17 octobre 2014

La Dairy Association of Zambia (DAZ) affirme que le cadre réglementaire du gouvernement pour les produits laitiers applique de facto des doubles normes en ce qui concerne l'utilisation de l'hormone de croissance appelée somatotropine bovine recombinante (STBr) et l'utilisation des cultures GM dans l'alimentation animale. La DAZ, d'après le journal zambien ThePost, fait observer que, tout en interdisant leur utilisation en Zambie, le gouvernement autorise les importations de « produits laitiers de pays qui utilisent l'hormone somatotropine bovine et les OGM dans la production de lait ». Des représentants de la DAZ semblaient dire que les rendements plus élevés découlant de l'utilisation de la STBr et les coûts inférieurs de l'alimentation animale dus à l'utilisation de cultures GM dans l'alimentation animale généraient des avantages en termes de prix pour les producteurs externes, se traduisant par un « afflux de lait à longue durée de conservation et d'autres produits laitiers » (les importations seraient 40 à 50 % moins chères que les produits laitiers produits localement).

La DAZ a par conséquent appelé à « une interdiction de l'importation de produits laitiers de pays autorisant l'utilisation de l'hormone somatotropine bovine et d'OGM dans la production de lait ». L'association note que l'UE a déjà prononcé une interdiction sur les produits laitiers fabriqués avec du lait provenant de vaches traitées à la STBr, et soutient que l'interdiction de l'UE était basée sur « les risques pour la santé des consommateurs et le traitement inhumain infligé aux animaux par l'utilisation des hormones ». Wikipédia relève cependant que, bien que l'UE ait imposé un moratoire en 1990 sur la vente de lait de vaches traitées à la SBTr par tous les États membres (qui est devenu une interdiction permanente à compter du 1er janvier 2000), « la décision était uniquement basée sur des préoccupations vétérinaires, les lois et les traités », et non sur des preuves scientifiques d'effets sur la santé, pour lesquels il n'existe encore aucune preuve évidente.

Les discussions qui ont eu lieu en Namibie en juillet suggèrent que les problèmes commerciaux constituent un facteur important dans les considérations relatives à l'autorisation ou non de l'utilisation de la SBTr ou d'hormones de croissance similaires. Au vu des efforts consentis pour protéger le secteur du lait namibien des importations laitières d'Afrique du Sud, où la SBTr est utilisée de manière intensive, il a été souligné que, bien que « l'utilisation d'hormones réduirait les coûts de production », elle « engendrerait des interdictions d'exportation dans l'UE et nuirait à l'industrie de la viande rouge ». 

Commentaire éditorial

L'utilisation de la SBTr dans le lait pour la fabrication de produits laitiers en Afrique du Sud pour l’exportation vers la Namibie était un des arguments de la Namibian Dairy Producers Association figurant dans la demande d'application de restrictions quantitatives sur les importations de produits laitiers, qui ont été dûment introduites par le gouvernement namibien le 16 septembre 2013. Clover Industries a formé un recours contre cette mesure du gouvernement namibien, affirmant qu'elle reçoit régulièrement des « engagements/confirmations » de ses producteurs de lait selon lesquels « le lait cru fourni à Clover ne provient en aucune manière d'animaux traités avec des hormones synthétiques telles que la somatotropine bovine recombinante (SBTr) ».

L'utilisation d'hormones et de cultures GM dans l'alimentation des vaches laitières est donc une question délicate dans le commerce de produits laitiers en Afrique australe, faisant partie des contentieux concernant l'utilisation par certains gouvernements des mesures de politique commerciale.

Actuellement, la tendance est aux batailles juridiques définissant les paramètres pour des aspects importants des politiques publiques en matière de commerce et de processus de production dans le secteur laitier de certains pays d'Afrique australe. La question est de savoir si les problèmes liés au processus de production dans le secteur laitier ne seraient pas mieux traités par des négociations commerciales régionales sectorielles plutôt que par toute une série de droits coutumiers.

Toutefois, l'expérience en Afrique orientale suggère que la définition de normes de production régionales pour les produits laitiers est loin d'être simple. En 2011, il est apparu dans une analyse ayant le soutien de la Banque mondiale que les propositions de normes régionales basées sur les normes internationales étaient « irréalistes », les niveaux microbiologiques requis étant « inaccessibles par pratiquement toute l'industrie de la CAE ». L'analyse fait valoir que l'application de ces projets de normes pourrait faire que « la plupart des produits laitiers de la CAE (...) se voient refuser l'accès au regard des normes CAE harmonisées » (voir article Agritrade «  Des initiatives visant à établir une stratégie de développement du secte... », 6 octobre 2011).

Dans ce contexte, la prise de décision politique à l’échelle nationale, qui peut être contestée par la suite devant les tribunaux, est susceptible de devenir le terrain principal sur lequel s'opposeront ces questions relatives au processus de production.

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