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Les différentes politiques appliquées au secteur du riz gagneraient à partager leur expérience en Afrique de l'Ouest

28 octobre 2014

D'après la FAO, la campagne 2013 du riz en Afrique de l'Ouest a produit « un volume record de 13,7 millions de tonnes (8,7 millions de tonnes en équivalent riz blanchi) ». Ceci a été imputé aux récoltes exceptionnelles au Tchad, au Mali et au Nigeria et à des niveaux de production favorables en Côte d'Ivoire, en Gambie, en Guinée, en Guinée-Bissau, en Mauritanie, en Sierra Leone et au Togo. Toutefois, du fait des « conditions climatiques erratiques, la production a chuté au Bénin, au Burkina Faso, au Ghana, au Liberia, au Niger et au Sénégal ».

Même si les premières prévisions ne sont que provisoires, compte tenu des incertitudes liées au climat, la FAO prévoit une augmentation de 1,46 % de la production de riz ouest-africaine en 2014, pour atteindre 13,9 millions de tonnes de riz paddy (8,8 millions de tonnes en équivalent riz blanchi). Ceci est imputable « à l'aide gouvernementale et aux investissements accrus dans le secteur », ce qui a augmenté les surfaces cultivées en riz. Le tableau varie cependant d'un pays à l'autre de la région.

Au plan politique, « en 2013, les responsables du gouvernement gambien ont annoncé des plans visant à imposer une interdiction totale des importations de riz d'ici 2016, année à laquelle ils entendent être totalement autosuffisants en riz ».  Ces dernières années, le gouvernement de la Gambie s'est efforcé de promouvoir la production de riz grâce à la distribution d'intrants, dont les variétés améliorées de riz NERICA. Plus récemment, dans le cadre de son Agenda d'autosuffisance en riz – Vision 2016, le gouvernement entend « promouvoir une culture du riz à grande échelle, les cultures multiples ainsi que des améliorations en matière d’infrastructures ». Sur cette base, la FAO prévoit une augmentation de la production de riz à un niveau supérieur au record de 2013, pour atteindre une récolte de 72 000 tonnes (47 000 tonnes en équivalent riz blanchi).

Toutefois, en 2012/13, les importations annuelles de riz de la Gambie ont atteint 137 000 tonnes, pour une consommation de riz nationale de 178 822 tonnes. Le gouvernement est par conséquent en train de reconsidérer sa décision d'interdire les importations de riz à compter de 2016, cette interdiction étant tributaire des objectifs d'autosuffisance atteints. Les experts locaux ont démontré de façon convaincante qu'une interdiction des importations sans réalisation des objectifs d'autosuffisance tout simplement « aboutirait à la contrebande de riz, comme dans le cas du Nigeria ».

Le gouvernement du Ghana cherche également à promouvoir activement la production de riz locale pour réduire la dépendance à l'égard des importations et obtenir l'autosuffisance en 2018, « la production devant alors atteindre 1,2 million de tonnes ». Le gouvernement a développé un éventail de programmes de subventionnement et d'amélioration des intrants (ciblant plus particulièrement la jeunesse) et il soutient une série d'initiatives d'irrigation. La FAO, toutefois, sous-entend que l'objectif d'autosuffisance du gouvernement ghanéen pourrait être trop ambitieux, puisqu'il exige une croissance de la production annuelle de 20 %.

Le gouvernement du Liberia espère encourager la production de riz locale en introduisant une exigence d'achat local de 25 % pour toutes les agences gouvernementales. Ceci devrait créer un marché pour environ 3 500 tonnes de riz. Les achats de riz se font déjà auprès des agriculteurs travaillant dans le cadre d'un système de soutien au développement du riz de l'USAID. La création d'opportunités de marché pour les producteurs de riz locaux par le biais de ces initiatives d'achats publics est considérée comme essentielle pour que les efforts de développement de la production s'avèrent durables. 

Commentaire éditorial

Compte tenu de la demande croissante de riz par les consommateurs et de l'augmentation de la facture des importations, les gouvernements ouest-africains recherchent de plus en plus les types de politiques du secteur public ainsi que les programmes de soutien qui peuvent promouvoir au mieux la production de riz locale. Toute une série d'outils politiques sont actuellement utilisés en Afrique de l'Ouest, notamment les programmes de soutien à la production et aux intrants et les mesures commerciales.

Les mesures commerciales actuelles vont de l'utilisation des exigences d'achat public en vue de créer des marchés pour les producteurs de riz locaux jusqu'aux restrictions d'importation et même les interdictions d'importation, en passant par l'application de droits d'importation différentiels liés à l'investissement dans le développement de liens en amont.

Souvent des mesures différentes sont combinées au sein d'une politique unique. En outre, les politiques peuvent évoluer à la lumière de l'expérience, en particulier en réponse à la contrebande qui apparaît avec l'application de droits d'importation différents pour le riz à travers l'Afrique de l'Ouest.

Ceci suggère que des bénéfices pourraient être obtenus d'une évaluation de l'efficacité des différents types de mesures politiques appliquées dans le secteur, en termes de soutien à une production durable et à la commercialisation du riz. Une telle évaluation pourrait servir de base à une approche graduelle pragmatique de l'harmonisation de la politique du secteur du riz, qui est une condition essentielle pour réduire l'impact négatif des flux commerciaux informels dans le secteur du riz sur les politiques officielles des gouvernements pour le secteur du riz.

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