CTA
Petite police
Polic moyenne
Grande police
English |
Passer à l'anglais
Français
Passer au français
Filtrer par Questions agricoles
Produits de base
Régions
Type de publication
Filtrer par date

La Tanzanie a du mal à trouver un juste équilibre entre la demande croissante de sucre et les efforts pour promouvoir la production de sucre locale

29 juin 2014

D’après un article de la presse régionale, les broyeurs de sucre tanzaniens détiennent plus de 62 800 tonnes de sucre, tandis que les distributeurs en conservent 11 000 tonnes supplémentaires, étant donné « l’offre de sucre importé bon marché et illégal ». Des responsables du ministère de l’agriculture ont reconnu que des volumes d’importation excessifs sont intervenus en 2013, d’où la décision du gouvernement d’interdire les importations à compter de janvier 2014. Toutefois, malgré ces restrictions, le Tanzanian Sugar Board (TSB) estime qu’environ 100 000 tonnes de sucre ont été importées depuis l’introduction de l’interdiction.

D’après le TSB, la Tanzanie « consomme actuellement 590 000 tonnes de sucre par an », alors que les quatre sucreries Tanganyika Plantation Company (TPC), Kagera, Kilombero et Mtibwa ont une capacité de production de 291 000 tonnes. Des importations sont par conséquent nécessaires pour satisfaire la demande de sucre nationale.

L’article note que, si le gouvernement avait espéré que l’autorisation de quelques importations détendrait les prix du marché, le prix de vente du sucre « est resté relativement élevé » – 2 000 à 2 500 TSh (1,2-1,6 $US) par kilo contre un prix prévu de 1 600 à 1 700 TSh (0,98-1,02 $US).

De nouveaux investisseurs dans le secteur sucrier tanzanien (actuellement impliqués dans le développement de 130 000 tonnes de production sur des terres inexploitées) ont appelé le gouvernement à promouvoir les investissements dans le secteur sucrier sur des terres inexploitées. On estime que, avec les limites actuelles de la capacité installée à 300 000 tonnes, pas moins de 3 milliards $US de nouveaux investissements dans la production de sucre et la capacité de transformation seront nécessaires sur les 15 prochaines années pour répondre à la demande croissante, qui devrait atteindre 1,5 million de tonnes à l’horizon 2030 avec la croissance démographique. À défaut de consentir les investissements requis, les importations devraient augmenter à 1,1 million de tonnes au cours des 15 prochaines années.

Les responsables du gouvernement tanzanien ont appelé les entreprises étrangères à investir dans l’amélioration de la compétitivité de la production de sucre locale, afin de pouvoir mieux concurrencer les importations.

Prévisions de la CE relatives aux cours sucriers mondiaux, 2010-2023 (en $US/tonne)

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
720 612 531 478 467 500 482
 
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
487 516 526 526 526 522 518

CE, « Prospects for agricultural markets and income in the EU 2013-2023 », tableaux statistiques, tableau 6.15, décembre 2013.

http://ec.europa.eu/agriculture/markets-and-prices/medium-term-outlook/2...

Commentaire éditorial

Les prévisions de la CE suggèrent que les cours sucriers mondiaux pourraient être entre 3,2 % et 12,6 % supérieurs à ceux de 2014 au cours de la prochaine période, atténuant ainsi quelque peu les pressions concurrentielles. Cependant, puisque la production européenne sera vraisemblablement le facteur le plus influent sur le marché sucrier mondial après l’abolition des quotas (la production de sucre de l’UE devant osciller entre 14 et 21 millions de tonnes, en fonction des prix relatifs du sucre et des céréales), la possibilité d’assister à une forte volatilité des prix sur les marchés sucriers mondiaux est considérable (voir article Agritrade «  L’UE s’impose en tant que principal moteur des marchés sucriers mondiaux », 15 juin 2014). Cela pourrait bien compliquer le contexte de la formulation de la politique commerciale du secteur sucrier en Afrique orientale.

Bien que le gouvernement tanzanien ait appelé les investisseurs étrangers à améliorer la compétitivité et à développer la capacité de production de sucre locale, ceci doit être envisagé dans un contexte où la production de sucre dans la région d’Afrique orientale et australe est excédentaire.

En Afrique australe, les prix du sucre de l’UE devraient chuter de 28,7 % à compter de 2016/17 et la demande d’importations de l’UE devrait se contracter de 49 % entre 2013 et 2023, passant de 3,7 millions de tonnes à 1,9 million de tonnes (voir article Agritrade «  Des perspectives de marché plus limitées prévues pour les importations d... », 3 mars 2014). Les sucreries d’Afrique australe existantes sont par conséquent susceptibles de rechercher de nouveaux marchés régionaux. Dans ce contexte, de nouveaux investissements importants consentis par des acteurs bien établis du secteur sucrier semblent peu probables. En effet, les gouvernements de la région subiront vraisemblablement une pression commerciale accrue pour libéraliser le commerce de sucre régional, que ce soit dans le cadre du COMESA ou d’une zone de libre-échange trilatérale plus vaste.

Commenter

Termes et conditions