CTA
Petite police
Polic moyenne
Grande police
English |
Passer à l'anglais
Français
Passer au français
Filtrer par Questions agricoles
Produits de base
Régions
Type de publication
Filtrer par date

La hausse des prix compense la chute des volumes de thé exportés en Afrique de l’Est

09 septembre 2012

Le Kenya Tea Board a annoncé une baisse de 11,4 % de la production de thé au premier semestre 2012, soit 158 170 tonnes contre 178 400 tonnes sur la même période en 2011. Sur l’ensemble de l’année, le Tea Board estime que le pays atteindra 360 000 tonnes contre 377 000 tonnes en 2011, essentiellement en raison de la sécheresse qui a sévi en début d’année, puis du froid qui s’est abattu sur les zones de production.

L’Ouganda a connu les mêmes difficultés, avec une production attendue en chute de 8 % cette année, amputée là aussi par une grave sécheresse qui a sévi de janvier à mars dans certaines régions. Elle devrait s’élever à 52 000 tonnes en 2012 contre 56 000 tonnes en 2011, indique le secrétaire général de l’Uganda Tea Association, George Sekitoleko.

En définitive, les exportations du port de Mombassa, qui regroupent des thés venus de tous les pays d’Afrique de l’Est, ne devraient être que de 207 770 tonnes contre 211 700 tonnes sur le premier semestre 2011. Toutefois, l’impact financier sera minime car le prix moyen du thé a augmenté jusqu’à quelque 3 $US le kilo contre 2,97 $US sur les six premiers mois de 2011.

En outre, cette région a réalisé cette année une belle diversification de ses marchés à l’export, le Brésil, le Togo et le Cameroun achetant maintenant davantage de thé du Kenya et de la sous-région, tandis que des acheteurs traditionnels comme les Émirats arabes unis, le Kazakhstan, Djibouti et l’Indonésie ont accru leurs achats. L’Égypte demeure le premier client, représentant 21 % des exportations de Mombassa au premier semestre 2012, selon le Kenya Tea Board.

À noter que la progression de la consommation de thé aux Émirats arabes unis serait de 47 %, avec un rôle majeur de plaque tournante joué par Dubaï : sur les seules années 2010/2011, 18 000 tonnes de thé ont été réexportées. Localement, les habitudes de consommation évoluent : les mélanges sont très « tendance » et un important marketing est opéré autour des vertus de cette boisson pour la santé. 

Commentaire éditorial

Ce que vient de connaître la filière thé en Afrique de l’Est pourrait se répéter de plus en plus à l’avenir : les conditions météorologiques et climatiques vont être un élément perturbateur de plus en plus fréquent et intense. Et si, dans ce cas de figure, les trois pays d’Afrique de l’Est ont pu tirer leur épingle du jeu sur ce début d’année, c’est parce que d’autres pays producteurs importants comme l’Inde (baisse de 11,5 % de la production indienne de thé entre janvier et mai), entre autres, ont également connu des conditions météorologiques négatives, et c’est l’ensemble de l’offre mondiale de thé qui en a pâti, d’où la hausse des cours.

Cependant, avec l’intensification de la concurrence au niveau mondial, la situation pourrait ne pas être aussi clémente pour les producteurs d’Afrique de l’Est. Afin de faire face à ces nouveaux défis, avec le soutien potentiel de l’UE, les thés actuellement vendus à l’état brut pourraient faire l’objet d’une transformation sur place, et ainsi sécuriser une plus grande valeur ajoutée. Des recherches sur des variétés de thé plus résistantes aux aléas climatiques pourraient être aussi conduites. Des mécanismes d’assurance pourraient également être mis en place afin que les producteurs aient suffisamment d’engrais à disposition pour maintenir les niveaux de production, contrairement à la situation actuelle en Ouganda.

Commenter

Termes et conditions