CTA
Petite police
Polic moyenne
Grande police
English |
Passer à l'anglais
Français
Passer au français
Filtrer par Questions agricoles
Produits de base
Régions
Type de publication
Filtrer par date

Le Kenya entend introduire de nouveaux processus de production pour le thé en vue de faciliter la diversification de marché

07 juin 2014

Afin de cibler de nouveaux marchés en Extrême-Orient, la Kenya Tea Development Agency Ltd (KTDA), une entreprise privée fournissant des services de gestion aux petits producteurs de thé pour la production, la transformation et la commercialisation de thé au Kenya, envisage d’introduire la transformation de thés orthodoxes. Les thés orthodoxes sont des « thés à feuilles entières fabriqués au moyen de processus traditionnels » et qui pratiquent des prix généralement plus élevés que ceux fabriqués au moyen du processus CTC (« crush, tear and curl »). Le niveau de production ciblé par la KTDA pour les thés orthodoxes est de 60 millions de tonnes par an, avec au moins une usine dans chaque zone de production fabriquant le produit.

L‘initiative de la KTDA doit être envisagée dans le contexte d’un déclin de 13,3 % du prix moyen des thés exportés en 2013 comparé à 2012 (les valeurs d’exportation ont chuté de 3,09 $US/kg en 2012 à 2,68 $US/kg en 2013). Malgré les prix plus bas, le volume des exportations de thé kényan a augmenté de 20,6 %, passant de 33,5 millions de kg à 40,4 millions de kg, grâce aux conditions climatiques favorables au Kenya. Malgré les meilleurs niveaux de production, l’instabilité économique et politique sur les principaux marchés d’exportation n’a pas permis d’augmenter les recettes totales d’exportation de thé du pays de plus de 2 %.

D’après la KTDA, « les prix du thé aux enchères de Mombasa ont connu une baisse de 30 pour cent depuis juillet 2013 du fait d’une augmentation de l’offre ». Ceci reflète en partie la situation du marché mondial du thé, où la production dépasse la consommation de 200 millions de kg (4,8 milliards de kg sont produits, pour une consommation de 4,6 milliards de kg).

En conséquence, les petits exploitants n’ont cessé de critiquer la KTDA, remettant en question le fait que les grandes multinationales du thé peuvent offrir des prix de base supérieurs à ceux de la KTDA (25 KSh/kg – environ 0,21 € le 24 mai 2014 – contre 14 KSh/kg). Cependant, ce chiffre ne tient pas compte des bonus de fin de saison payés par la KTDA, qui en 2013 s’élevaient à 31 KSh/kg, portant le paiement final à 45 KSh/kg (environ 0,38 €).

Certains ont appelé à ce que KTDA réexamine son système de paiement de bonus pour répartir les paiements sur la saison. Cependant, la KTDA s’attend à ce que les bonus de 2014 soient les plus bas de ces quatre dernières années. Cela tombe mal, puisque les petits exploitants ont augmenté leur production de thé d’un tiers depuis l’exercice financier 2011/12.

Une faible demande sur le marché international et l’absence d’acheteurs d’Égypte et du Pakistan ont engendré des prix plus bas pour le thé est-africain en 2014. Le Rwanda a fait état d’une baisse de 1,4 % des recettes d’exportation pour le thé en février 2014 malgré une augmentation de 11 % des volumes d’exportation. Les prix ont « chuté, passant de 2,79 $ en janvier à 2,48 $ en février ». Ceci fait suite à un déclin de 15,6 % des recettes d’exportation totales pour le thé en 2013 par rapport à 2012. Environ « 60 pour cent du thé rwandais sont vendus aux enchères de Mombasa, tandis que 37 pour cent sont achetés par des acheteurs individuels de pays différents ». 

Commentaire éditorial

L’effort actuel pour diversifier la production de thé est louable et pourrait potentiellement avoir un impact positif sur les petits agriculteurs, à condition qu’il se traduise par des paiements finaux plus élevés. Cependant, il existe toujours des tensions entre les investissements par les organismes détenus par les agriculteurs dans la transformation et le soutien à l’amélioration des techniques agricoles et la répartition actuelle des revenus. L’innovation comporte invariablement un prix financier en termes de répartition à court terme des revenus.

S’agissant des initiatives politiques du gouvernement, bien que l’industrie du thé au Kenya et au Rwanda soit majoritairement dirigée par le secteur privé, les gouvernements pourraient aider les petits exploitants à réduire les coûts de production en améliorant l’accès aux engrais et en réduisant les coûts énergétiques. En outre, le processus plus général de réorganisation parapublique qui a lieu au Kenya pourrait avoir un impact positif en réduisant le nombre d’entreprises parapubliques, augmentant ainsi l’efficacité et réduisant les coûts de l’industrie du thé (dans le secteur du thé, aussi bien le Kenya Tea Board que la Tea Research Foundation sont financés par des taxes payées par l’industrie du thé).

À plus long terme, l’industrie régionale du thé devra collaborer avec d’autres pays producteurs pour développer des stratégies visant à offrir une plus grande stabilité aux marchés du thé en dopant la demande. Les développements dans deux grands pays importateurs, le Pakistan et l’Égypte, ont eu un tel impact sur le secteur du thé kényan qu’il apparaît indispensable d’envisager la diversification de marché ainsi que la diversification de produits.

Il semble également possible de développer les marchés locaux du thé, notamment par le biais du développement de produits conditionnés qui pourraient être lancés ultérieurement sur les marchés internationaux. 

Commenter

Termes et conditions