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Le déficit du marché du bœuf de l’UE devrait s’accentuer

02 mars 2014

D’après le document de la CE « Prospects for agricultural markets and incomes in the EU 2013-2023 » (Perspectives pour les marchés et revenus agricoles dans l’UE pour 2013-2023), publié en décembre 2013, le cheptel laitier et le cheptel bovin ont décliné : la production de bœuf de l’UE a chuté de près de 4 % en 2012 et de 3 % en 2013. L’abolition imminente des quotas de production de lait de l’UE donnera sur le moment une impulsion quant à la taille du cheptel laitier de l’UE mais la tendance à la baisse se confirmera rapidement. Les prix élevés du bœuf pourraient encourager la production de bœuf. Globalement, cependant, la CE prévoit qu’à l’horizon 2023 la production de bœuf sera inférieure d’environ 7 % à la moyenne pour la période 2010-2012.

Malgré la réduction de la demande de bœuf du fait de la situation économique (en 2013, la demande avait baissé de 5,2 % par rapport au niveau de 2010), les exportations européennes de bœuf ont fortement chuté par rapport à leurs niveaux précédemment élevés (les exportations en 2013 ont atteint moins de la moitié du niveau de 2011). Ceci était en partie lié aux restrictions d’importation dans certains grands marchés (Russie et Turquie), théoriquement pour des raisons SPS.

Le déclin des exportations de bœuf de l’UE devrait se poursuivre en 2016, après quoi une légère reprise devrait intervenir. Cependant, en 2023, les exportations de bœuf de l’UE devraient atteindre seulement 35 % du niveau de 2011, et l’UE cherchera de nouveaux marchés pour remplacer la Russie et la Turquie, où la production intérieure devrait augmenter.  

En 2012, les importations de bœuf ont poursuivi leur chute, en partie « en raison de la politique de l’Argentine limitant les exportations ». Les importations de l’UE étaient inférieures de 4,4 % aux niveaux de 2011, atteignant ainsi le niveau le plus bas des importations de bœuf de la décennie. En 2013, les importations en provenance des pays tiers devraient augmenter de 10,6 % (essentiellement du Brésil et de l’Uruguay), en réponse aux prix élevés du bœuf de l’UE (supérieurs de 51 % aux prix du marché mondial en 2013, contre 42 % en 2010), dus à un déficit d’approvisionnement intérieur.  

L’augmentation des importations de bœuf devrait se poursuivre, pour atteindre des niveaux en 2023 qui seront supérieurs de 47 % aux bas niveaux d’importation de 2012. Cependant, les importations resteront inférieures aux niveaux d’importation antérieurement élevés d’Amérique latine, du fait du rétrécissement de l’écart de prix historique entre les prix européens et mondiaux, et d’une hausse de la demande et de la disponibilité de marchés alternatifs pour les pays producteurs.  

Une hausse des importations de bœuf en provenance du Canada au titre du nouvel accord de zone de libre-échange conclu avec l’UE pourrait être enregistrée, mais les prévisions de la CE n’en ont pas tenu compte.

Les prix du bœuf de l’UE devraient rester bien supérieurs aux prix du marché mondial, mais inférieurs aux niveaux historiques. La volatilité des prix pourrait cependant être une caractéristique du marché de l’UE.

Secteur de la viande bovine de l’UE, 2010-2023 : prévisions pour la production, la consommation, les importations, les exportations et les prix relatifs

  Production nette (tonnes) Consommation (tonnes) Consommation par habitant (kg) Importations (tonnes) Exportations (tonnes) Prix de l’UE (€/tonne) Prix mondial    (€/tonne)
2010 8 120 000 8 188 000 11,35 321 000 253 000 3 197 2 241
2011 8 134 000 8 094 000 11,19 286 000 327 000 3 521 2 649
2012 7 811 000 7 874 000 10,86 275 000 211 000 3 838 2 413
2013 7 603 000 7 761 000 10,68 304 000 146 000 3 800 2 512
2014 7 647 000 7 840 000 10,76 325 000 128 000 3 860 2 369
2015 7 785 000 7 982 000 10,93 324 000 126 000 3 792 2 334
2016 7 773 000 8 002 000 10,93 338 000 113 000 3 977 2 441
2017 7 767 000 7 989 000 10,89 341 000 119 000 3 921 2 454
2018 7 754 000 7 985 000 10,86 350 000 120 000 3 774 2 360
2019 7 692 000 7 951 000 10,79 381 000 121 000 3 831 2 391
2020 7 647 000 7 910 000 10,72 387 000 122 000 3 886 2 415
2021 7 593 000 7 868 000 10,65 395 000 120 000 3 961 2 426
2022 7 541 000 7 830 000 10,58 405 000 116 000 4 030 2 411
2023 7 489 000 7 778 000 10,50 405 000 116 000 4 086 2 424

Source : CE, « Prospects for agricultural markets », extrait du tableau 6.18.

Commentaire éditorial

La CE prévoit un déficit de production de bœuf croissant dans l’UE jusqu’en 2023, malgré le déclin de 1,7 % de la consommation par habitant escompté. Cela créera des opportunités de marché plus nombreuses dans le contexte du maintien d’un prix sensiblement plus élevé (+ 60 %) sur le marché de l’UE par rapport aux prix du marché mondial. Bien qu’une hausse des importations de bœuf soit susceptible d’intervenir, les tendances de marché dans l’UE semblent laisser de la place aux fournisseurs ACP.

Cependant, les accords commerciaux transatlantiques pourraient considérablement accroître la concurrence sur les marchés du bœuf haut de gamme, au détriment des exportateurs ACP qui ciblent de plus en plus ces segments du marché du bœuf différencié en termes de qualité (par ex. les exportateurs namibiens).

Plus fondamentalement, l’application de plus en plus stricte des règlements SPS de l’UE pourrait réduire considérablement la disponibilité du bétail pour abattage et transformation dans les abattoirs agréés par l’UE dans des pays tels que la Namibie (voir article Agritrade «  Les contraintes SPS qui pèsent sur la reconstitution des stocks après la... », 20 janvier 2014). Ces considérations SPS pourraient rendre toute prise en compte des implications des développements du marché du bœuf de l’UE pour les exportateurs de bœuf ACP totalement académique.

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