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Réouverture du commerce de bétail entre la Namibie et l'Afrique du Sud par une décision de justice

11 octobre 2014

Le 26 août 2014, la South African Feedlot Association (Safa) a annoncé que les nouveaux règlements applicables au bétail introduits par les autorités sud-africaines en mai avaient été « suspendus avec effet immédiat ». La Namibian Agricultural Union a décrit cela comme étant une « bonne nouvelle », puisque les mesures SPS plus strictes introduites en mai 2014 entraînaient semble-t-il des pertes quotidiennes de 2,3 millions de dollars namibiens pour le secteur de l’élevage de bétail namibien. Cela était une conséquence de la perte d'un marché pour 160 000 animaux qui, en moyenne, « étaient vendus à un prix supérieur de 20 % à celui apparemment pratiqué localement ».

Toutefois, il est apparu que les pertes économiques pour les agriculteurs n'ont pas été aussi graves que ce que l'on pouvait craindre, puisque « des pâturages de qualité et suffisants dans la zone commerciale plus large de la Namibie et dans la plupart des zones communales » ont permis aux producteurs de maintenir leur bétail en bonne santé lors des dernières perturbations de marché.

D'après le directeur général de la Safa, « les objections de la Safa aux besoins en importations révisés ont été soutenues par le ministère de l'agriculture, de la forêt et de la pêche d'Afrique du Sud », le ministre sud-africain reconnaissant qu’« il n'y avait pas suffisamment de consultations inclusives ». Dans ce contexte modifié, un nouveau processus de consultations plus inclusives sera lancé sous peu.

D'après la presse, la situation commerciale devrait « revenir à la normale dans environ trois mois », les exportations se faisant comme avant l'introduction des nouveaux règlements en mai. Ceci signifie que le bétail :

  • doit être originaire de zones exemptes de la maladie de la fièvre aphteuse et ne doit pas provenir de zones situées dans « un rayon de 5 km autour de toute ferme placée sous restriction pour la fièvre de la vallée du Rift et ne doit pas transiter dans une zone infectée par la fièvre de la vallée du Rift » ;
  • ne doit pas provenir d'une ferme soumise à une restriction vétérinaire ;
  • doit être identifié par une marque permanente ou des marques auriculaires et doit être identifiable sur le Namibia Animal Identification and Traceability System (NamLITS).

En outre, les exportateurs « sont également tenus d'obtenir un permis du Registar of Livestock Improvement of South Africa, sauf si les animaux sont destinés à un abattage direct ».

D'après le Conseil de la viande de la Namibie, la suspension des nouvelles exigences « laisse la porte ouverte à des négociations supplémentaires avec les Services vétérinaires de la Namibie et son homologue en Afrique du Sud ». En attendant, le Conseil de la viande poursuit la compilation de « dossiers de soumission à l'Organisation internationale de la santé via la Direction des services vétérinaires pour déclarer la Namibie exempte de peste bovine (petits animaux), de maladies pulmonaires (bétail) et de tuberculose, améliorant ainsi le statut sanitaire national » du bétail namibien.

Reste à voir ce qu'il adviendra des plans visant à augmenter la production des parcs d'engraissement en Namibie. (Voir article Agritrade «  Un nouveau règlement en matière d’importation de bétail d’Afrique du Sud... » , 21 août 2014, et « De nouveaux investissements dans la transformation à plus forte valeur ajoutée dans le secteur du bœuf namibien stimulés par un accès sûr aux marchés », à venir en 2014.)

Commentaire éditorial

Une fois encore, les contestations juridiques par les parties prenantes ont mené à l’infirmation des règlements commerciaux en Afrique australe – dans ce cas, les nouveaux règlements SPS. L'utilisation de moyens juridiques pour contester les règlements publics, tout en étant l’expression d'une société démocratique dynamique dans laquelle l'État de droit offre une protection contre une mesure arbitraire prise par l'État, soulève des questions politiques importantes concernant la mise en place de règles et règlements régionaux pour le commerce de produits agroalimentaires allant au-delà de simples négociations tarifaires.

La première étape préparatoire des négociations d'ALE tripartite SADC (dans lesquelles des informations de base ont été échangées) arrive maintenant à échéance, et des négociations plus détaillées doivent démarrer. À ce stade, la mise en place de modalités appropriées pour garantir une participation inclusive des parties prenantes dans l'élaboration des normes est susceptible de gagner en importance dans la région d'Afrique australe et orientale.

Cela posera de nouveaux défis aux associations de producteurs du secteur privé, dont la puissance varie d'un pays à l'autre. Du fait des différents niveaux de développement économique ou d'orientation commerciale, les associations nationales pourraient préconiser des approches politiques très différentes.

Cela posera également des défis aux responsables de l'élaboration des politiques agricoles et commerciales au niveau national et régional, qui devront aborder des problèmes techniques et scientifiques complexes, dans le contexte de contraintes de capacités locales souvent importantes. 

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