CTA
Petite police
Polic moyenne
Grande police
English |
Passer à l'anglais
Français
Passer au français
Filtrer par Questions agricoles
Produits de base
Régions
Type de publication
Filtrer par date

L’Éthiopie, l’Ouganda et la RDC s’engagent vis-à-vis de l’ALE du COMESA

03 août 2014

En mars 2014, l’Éthiopie et l’Ouganda ont tous deux annoncé qu’ils s’engageaient à déposer leurs instruments d’accès à l’ALE du COMESA auprès du Secrétariat du COMESA d’ici décembre 2014. La RDC leur a aussitôt emboîté le pas. Les analystes estiment que l’adhésion de l’Éthiopie pourrait réduire le niveau de protection contre les importations des membres de l’ALE du COMESA.

Pour l’heure, l’ALE du COMESA inclut : le Burundi, les Comores, Djibouti, l’Égypte, le Kenya, Madagascar, le Malawi, Maurice, le Rwanda, les Seychelles, le Soudan (Nord), la Zambie et le Zimbabwe. Les membres du COMESA qui ne font pas partie de l’ALE comprennent : l’Érythrée, l’Éthiopie, l’Ouganda, la RDC, le Sud-Soudan et le Swaziland.

D’après des informations de presse, le gouvernement de l’Éthiopie a récemment « introduit des réductions de prix pour juguler une inflation galopante, déclenchant des protestations parmi les partenaires du COMESA tels que le Kenya, qui sont favorables à une politique de libre marché ». Au Kenya, cela est considéré comme symptomatique des restrictions commerciales de longue date imposées aux exportations kényanes vers l’Éthiopie, malgré un engagement à établir un régime commercial simplifié (RCS) du COMESA entre les deux pays. Le gouvernement kényan a ainsi fait appel à l’arbitrage du Secrétariat du COMESA, afin de s’assurer que le gouvernement éthiopien respecte de plus en plus les modalités commerciales basées sur le COMESA.

Par ailleurs, des informations publiées au début de l’année 2014 ont indiqué que les mesures nécessaires à la mise en place d’un ALE tripartite étaient en bonne voie, et qu’il y avait eu des progrès considérables. Les premières phases de négociation, portant sur l’échange d’informations et la détermination des données commerciales à la base les réductions tarifaires, sont aujourd’hui achevées. Le processus de négociation sur les engagements de libéralisation tarifaire, les règles d’origine, les procédures douanières, la simplification des documents douaniers, les procédures de transit, les mesures non tarifaires, les barrières techniques au commerce, les mesures correctives commerciales et le règlement des différends est maintenant en cours. Les négociations sur le commerce des services et les domaines liés au commerce doivent encore être entamées. L’objectif consiste à établir un ALE COMESA-CAE-SADC unique pour 2016, basé sur les ALE déjà existants.

L’analyse de presse reconnaît que « les pays les moins préparés courent le risque d’être engloutis économiquement par les nations plus puissantes, puisque leurs industries locales subiraient de plein fouet la rude concurrence des sociétés rivales dans un marché ouvert ». Cela exigera que les entreprises des pays potentiellement affectés mettent en place des mesures pour améliorer leur compétitivité avant l’entrée en vigueur d’un ALE tripartite.

Commentaire éditorial

Les difficultés auxquelles sont confrontés les exportateurs kényans pour exporter vers l’Éthiopie en vertu du régime commercial simplifié du COMESA mettent en lumière les obstacles qui seront rencontrés pour honorer les engagements de libéralisation du commerce régional, compte tenu de la grande divergence des cadres de politique agricole et des mesures commerciales associées mis en œuvre par les membres du COMESA. Dans certains cas, le cadre politique national protège efficacement les producteurs nationaux des tendances et influences de marché régionales (voir article Agritrade «  Le renforcement des chaînes d’approvisionnement pourrait doper la produc... », 26 mai 2013).

Il ne s’agit pas que d’un problème entre le Kenya et l’Éthiopie. Une utilisation divergente par à-coups des mesures de politique commerciale, telles que les interdictions d’importation et d’exportation, souligne l’ampleur des difficultés qui seront rencontrées pour avancer dans la mise en œuvre de la politique commerciale intra-régionale dans le secteur agroalimentaire extrêmement sensible (voir article Agritrade «  Les conséquences commerciales intra-régionales des restrictions d’import... »,4 août 2014).

Des bénéfices durables concrets pourraient être obtenus plus facilement si, à l’échelle du secteur, les associations du secteur privé se réunissaient pour discuter des modalités spécifiques de la libéralisation du commerce de produits particuliers (par ex. le Conseil des céréales d’Afrique orientale pour le commerce de céréales et de produits à base de céréales). Ceci, ainsi que des systèmes régionaux améliorés d’information de marché, permettrait de tenir compte des sensibilités nationales, tout en établissant dans le même temps un cadre plus transparent pour la promotion du commerce intra-régional.

Ces initiatives pourraient être la bonne marche à suivre, au vu des divergences entre les engagements et la pratique opérationnelle au sein des arrangements commerciaux et de l’ampleur avec laquelle le processus d’ALE tripartite tente de se fonder sur les ALE déjà en place.

Commenter

Termes et conditions