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L’aide pour le commerce peut favoriser les exportations mais elle exige une meilleure conception

11 mars 2013

Bien que l’augmentation de l’« aide pour le commerce » ait contribué à augmenter la capacité d’exportation, l’exemple du secteur horticole kényan montre que les approches des bailleurs de fonds doivent changer, selon la recherche dont fait état le site web de Business Fights Poverty en janvier. Le rapport affirme que cela est dû au contexte changeant créé par l’émergence de filières mondiales et de réseaux de production, et considère qu’il faut un « changement d’approche des bailleurs de fonds, qui doivent dépasser le soutien aux entreprises individuelles et la couverture des coûts de conformité, et soutenir davantage les organisations et institutions qui représentent ces entreprises ». Ceci aiderait les plus petites entreprises (tels les petits agriculteurs kényans) à nouer des relations rémunératrices avec les filières mondiales dominantes qui contrôlent le commerce.

L’« aide pour le commerce » représente maintenant un tiers de l’ensemble de l’aide publique au développement, les engagements annuels atteignant plus de 32 milliards de dollars en 2010. Mais cette aide porte-t-elle ses fruits en fournissant aux bailleurs de fonds un bon rapport coût-bénéfice ? Il s’agissait là d’une question posée dans le cadre du Dialogue politique organisé par l’OCDE sur l’aide au commerce le 16 janvier 2013. D’après un document de référence préparé par l’ODI, « la preuve de l’efficacité des différents types de flux d’aide pour le commerce est mitigée (…). Les bénéfices de l’aide pour le commerce ont tendance à augmenter avec des flux plus ciblés. En outre, la facilitation commerciale et l’aide à l’infrastructure liée au commerce ont un impact positif significatif sur les coûts du commerce des pays bénéficiaires ».

La valeur de la facilitation commerciale a été mise en exergue par le commissaire Karel De Gucht dans son discours lors du Dialogue politique de l’OCDE. « Il existe des preuves empiriques solides qui suggèrent que l’aide contribuant à la circulation transfrontalière des marchandises peut générer les plus gros bénéfices en termes de bien-être. La raison en est évidente : le potentiel d’amélioration est énorme ».

Le directeur général de l’OMC, Pascal Lamy, s’exprimant également lors du Dialogue politique, a affirmé que « l’aide pour le commerce n’est pas une œuvre de charité. Dans un système commercial mondial toujours plus interconnecté (…) une amélioration des capacités commerciales des pays en développement est dans l’intérêt de tous ». Ceci s’explique en partie par le fait que la part moyenne des importations par rapport aux exportations a augmenté rapidement. « Même sur la base d’une estimation prudente », affirme-t-il, elle est passée « de 20 % à 40 % et bien plus encore pour les pays émergents à vocation exportatrice ».  

Commentaire éditorial

Il y a eu un parallèle agricole aux changements substantiels dans la structure des échanges commerciaux des produits manufacturés observés ces dernières décennies (avec une explosion du commerce de composants intra-industries). Les bénéfices pouvant être retirés de l’exportation de nombreuses marchandises agricoles sur des marchés mondiaux non différenciés ont fortement diminué ; il est plus rentable d’exporter des produits de niche (généralement d’une qualité élevée et constante) via les filières mondiales qui ont une forte présence dans les marchés les plus attractifs.

Les filières mondiales dont peut faire partie un producteur, et les relations du producteur avec les membres dominants de cette filière, auront tendance à déterminer la rentabilité de la production. Et les relations au sein de la filière mondiale sont déterminées par le pouvoir : quelle est l’importance du producteur « X » pour les bénéfices que les autres membres de la filière mondiale « Y » peuvent obtenir et, à l’inverse, quelle est l’importance de « Y » pour « X » ?

L’« aide pour le commerce » peut jouer un rôle en aidant les agriculteurs ACP (et d’autres pays en développement) à améliorer leur pouvoir de négociation avec les filières mondiales. Mais elle produira le maximum d’effet si elle vise spécifiquement les agriculteurs ayant le potentiel de produire des produits de qualité supérieure mais qui ne parviennent pas à réaliser ce potentiel en raison de certaines barrières (telles que les coûts de la certification). 

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