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L’infrastructure est un élément capital du commerce agricole dans les pays en développement

15 avril 2013

Un examen par l’OCDE des contraintes qui se posent au commerce agricole des pays en développement, publié le 31 janvier 2013, conclut qu’« une amélioration de 10 % de la qualité de l’infrastructure des transports et de l’infrastructure afférente au commerce pourrait accroître les exportations agricoles des pays en développement de 30 % ». L’investissement dans les ressources humaines est également très important : en effet, une amélioration d’environ 10 % de la fréquentation scolaire dans l’enseignement secondaire pourrait générer une hausse de 7,2 % de la valeur du commerce agricole.

Les politiques des pays en développement peuvent également inhiber le commerce : « les effets spécifiques aux produits des règlements SPS peuvent augmenter les prix des importations de riz du Kenya d’environ 42 %, ou de 29 % pour les huiles comestibles en Ouganda », une augmentation qui pourrait « affecter sensiblement le revenu réel des ménages pauvres et limiter les échanges commerciaux et les volumes de consommation ».

Le document contient à la fois un examen de la littérature en la matière, un exercice de modélisation et des études de cas de deux pays ACP et d’un autre pays en développement. La modélisation applique un modèle gravitationnel transversal pour analyser les flux commerciaux en fonction de certains obstacles au commerce. Les études de cas nationales, qui évaluent le rôle de l’« aide pour le commerce » pour alléger les contraintes, sont celles de l’Indonésie, de la Zambie et du Mozambique.

Une des façons par lesquelles certains producteurs tentent de surmonter ce que le rapport de l’OCDE appelle des « filières inefficaces » est de s’engager dans le commerce équitable. Le rapport de surveillance annuel des données collectées auprès des organisations de producteurs certifiés commerce équitable en 2011 montre que « les producteurs commerce équitable continuent d’investir énormément dans des améliorations à leurs organisations et entreprises ». Il affirme que plus de la moitié des primes commerce équitable payées aux organisations de petits producteurs a été investie dans des « améliorations de la transformation, de la productivité et de la qualité, et dans le renforcement organisationnel ». Toutefois, il existe des problèmes au sein des chaînes d’approvisionnement du commerce équitable. Les « prix élevés du café et de nombreuses autres marchandises qui ont caractérisé 2011 » ont donné lieu à « la vente parallèle généralisée de café par d’autres canaux que les coopératives ». Des ressources importantes sont cependant consacrées « au soutien aux organisations de producteurs pour gérer les risques de la volatilité des prix ».

Le ministère britannique du développement international a également lancé une initiative en faveur du commerce et des filières mondiales (TGVC), qui entend encourager une coopération entre distributeurs alimentaires et de vêtements, associations caritatives locales et gouvernements pour aider les agriculteurs et travailleurs employés par des fournisseurs opérant dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. 

Commentaire éditorial

En théorie, l’Afrique devrait pouvoir tirer profit des cours mondiaux élevés des denrées alimentaires, puisqu’elle est relativement bien dotée en ressources agricoles et qu’elle dispose d’un secteur rural dynamique. Les prix élevés des denrées alimentaires devraient par conséquent être un instrument puissant de réduction de la pauvreté. Dans la même logique, des objectifs ambitieux en matière de biocarburants de l’OCDE exigeant des cultures végétales en tant qu’intrants devraient être bien accueillis par les populations rurales de ces pays possédant d’importantes ressources agricoles.

Cependant, trop souvent, les pays africains (et les autres pays ACP) sont touchés lorsque les prix mondiaux chutent, et ne parviennent pas à tirer leur épingle du jeu (ou pire) lorsque les prix augmentent. L’extrême volatilité des prix peut donc constituer une double malédiction, peu importe l’évolution positive ou négative des prix. Une partie de la réponse à cette énigme est que le potentiel agricole de l’Afrique est trop souvent non réalisé – et même lorsqu’il est réalisé, le faible pouvoir de négociation implique que les agriculteurs n’obtiennent pas les bénéfices majeurs qui sont engrangés par d’autres acteurs de la filière.

Il y a beaucoup de choses que les tierces parties peuvent faire pour réduire ces problèmes. Des investissements dans l’infrastructure physique et humaine de type « aide pour le commerce » sont requis à grande échelle. Le rapport de l’OCDE affirme que ce n’est pas seulement (ou essentiellement) l’absence de routes qui s’avère critique, mais bien les coûts de transport élevés liés à toute une série de facteurs logistiques.

Des organisations du commerce équitable véritables peuvent faire la différence sur le plan de la répartition des bénéfices le long de la filière. Toutefois, des questions plus générales telles que la prévention des abus de pouvoir le long des chaînes d’approvisionnement se posent également – un domaine auquel la CE accorde de plus en plus d’attention politique. Une partie de ce travail peut s’avérer utile dans certains pays ACP, dans certaines chaînes d’approvisionnement.

Mais il existe aussi un vaste agenda national. Parallèlement aux lacunes en matière d’infrastructure, le rapport de l’OCDE cite la mauvaise gouvernance. Dans les pays les plus pauvres, affirme-t-il, les exportations agricoles pourraient être doublées si l’instabilité politique pouvait être sensiblement réduite. 

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