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Le CBI souligne les tendances et les opportunités pour les exportateurs de thé, café et cacao

12 janvier 2014

L’analyse du Centre pour la promotion des importations en provenance des pays en développement (CBI), une agence du ministère néerlandais des affaires étrangères, suggère que la rareté et les tendances de la demande dans les économies émergentes seront les principaux moteurs des marchés du thé, du café et du cacao, créant de nouvelles opportunités pour les producteurs. L’augmentation de la demande asiatique devrait générer un commerce Sud-Sud plus important. Dans l’analyse, publiée en novembre 2013, le CBI met en exergue les possibilités de coopération le long de la chaîne d’approvisionnement pour lever des fonds afin d’aborder les problèmes imminents de la rareté de l’offre, la capacité de négociation des fournisseurs dans ce domaine augmentant potentiellement.

L’analyse note que la récession économique dans certaines régions d’Europe conduit « certains acheteurs de l’UE à remplacer le café, le thé et/ou le cacao de première qualité par des produits de qualité inférieure ».

En revanche, on observe un durcissement des normes des acheteurs pour le thé, le café et le cacao, en matière de « santé, sécurité, qualité, LMR [limites maximales de résidus], métaux lourds, traçabilité et durabilité », et plusieurs producteurs ont des capacités limitées à répondre à ces nouvelles exigences. Le respect de ces normes peut requérir un engagement important en termes de ressources financières et humaines, en particulier au vu des nombreuses normes différentes appliquées et du manque de coordination entre les différentes normes.

Bien que l’analyse du CBI affirme que la certification en conformité avec certaines de ces exigences puisse donner lieu à une prime sur les prix, le plus grand fabricant de chocolat industriel Barry Callebaut souligne que les utilisateurs veulent du cacao certifié durable « sans augmentation des coûts », malgré les coûts de certification élevés qui peuvent en découler.

L’analyse note que la rareté fait du café un marché vendeur, tandis que le cacao et le thé restent un marché acheteur. Cependant, des informations émanant du Kenya suggèrent que les producteurs de café et de thé sont confrontés à des problèmes sérieux : en novembre 2013, les prix du thé ont chuté à leur niveau le plus bas sur sept ans, et le café était « la denrée agricole s’en sortant le moins bien sur ces deux dernières années », la tendance baissière des prix ne montrant aucun signe d’amélioration.

L’analyse du CBI estime que le faible pouvoir des fournisseurs vis-à-vis des grands détaillants et des grandes multinationales alimentaires peut en partie être pallié en renforçant les organisations de producteurs et en introduisant le marketing coopératif.

À la lumière des tendances identifiées, l’analyse du CBI met en lumière un certain nombre de domaines d’action possibles par les producteurs et les exportateurs, notamment :

  • négocier des contrats à long terme améliorés, qui devraient « stipuler la qualité, la quantité et le prix, la période d’expédition, les conditions de vente spécifiques, la période durant laquelle l’offre est valable » ;
  • améliorer à la fois la gestion des contrats et la gestion de la logistique ;
  • devancer les tendances aussi bien des contrôles officiels que des exigences du secteur privé, les marchés étant clairement identifiés avant que des investissements soient consentis pour se conformer à des normes spécifiques ;
  • renforcer les organisations de producteurs et le marketing coopératif, afin de tirer profit des raretés émergentes ;
  • promouvoir la coopération multi-parties prenantes pour financer des améliorations de productivité ;
  • tirer profit des avantages de productivité plus généraux découlant de l’engagement total vis-à-vis de la conformité aux normes (par ex. les normes GAP) ;
  • tirer profit des tendances de consommation dans la production, la transformation et le conditionnement du thé, du café et du cacao. 

Commentaire éditorial

Concernant l’émergence du commerce Sud-Sud, les grandes multinationales européennes dans des secteurs tels que le cacao cherchent à se positionner pour garantir un approvisionnement en matières premières en provenance de pays africains et d’autres pays en développement, afin d’améliorer leur capacité à fournir la demande en pleine croissance dans les marchés asiatiques. On ne sait pas vraiment dans quelle mesure ces accords commerciaux aideront les producteurs africains à améliorer leurs revenus avec la hausse rapide de la demande asiatique.

Les perspectives de prix positives du CBI contrastent nettement avec la situation actuelle des producteurs de café et de thé kényans, ce qui laisse à penser que le grand problème auquel sont confrontés les producteurs de thé, de café et même de cacao des pays ACP est la gestion de la volatilité des prix. Un grand enjeu politique pour les gouvernements des pays ACP producteurs de thé, de café et de cacao sera de mettre en place des stratégies pour gérer la volatilité des prix, tout en permettant aux producteurs nationaux de tirer profit de l’évolution des tendances de marché.

Bien que la certification puisse apporter des avantages en termes de prix, les utilisateurs finaux réclament souvent la certification de la durabilité sans augmentation des coûts, comme le souligne Barry Callebaut. Ceci soulève des questions plus générales portant sur l’avenir des primes sur les prix, la certification de la durabilité devenant la norme de l’industrie, mais aussi sur la répartition des coûts de la certification de la durabilité le long de la chaîne d’approvisionnement. 

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