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Les organisations d’agriculteurs britanniques réclament une uniformisation des règles du jeu pour l’usage des pesticides

10 août 2014

Les organisations représentant les agriculteurs et les fournisseurs d’intrants au Royaume-Uni ont exprimé leurs préoccupations que la surréglementation réduise à l’excès la variété des produits phytosanitaires disponibles pour les agriculteurs de l’UE, compromettant ainsi  les récoltes et menaçant la compétitivité de l’agriculture européenne.

Dans son rapport « Récolte saine », publié en juin 2014, le Syndicat national des agriculteurs (NFU) affirme que le nombre de produits phytosanitaires arrivant sur le marché chaque année a chuté de 70 % depuis la révision des normes sur les pesticides de l’UE. Il fait valoir que « l’insuffisance de preuves [a] été utilisée pour imposer des interdictions sur certains ingrédients phytosanitaires et pesticides ». Le NFU travaille désormais avec l’Association européenne de protection des cultures et la Confédération des industries agricoles pour recueillir des éléments probants quant à l’impact effectif et potentiel d’un nombre moindre de produits phytosanitaires sur la production alimentaire du Royaume-Uni.

Un groupe de pression anti-pesticides a affirmé que le rapport était « alarmiste », et que la révision échoue à prendre en compte les investissements dans les alternatives aux pesticides.

Le NFU incite ses membres à demander « les mêmes règles du jeu » entre les producteurs européens et les autres producteurs dans le monde s’agissant de l’utilisation de produits phytosanitaires.

Actuellement, d’après le dernier rapport de l’Autorité européenne de sécurité des aliments, « il a été trouvé davantage de résidus de pesticides excédant les [niveaux maximums de résidus] dans les aliments importés de pays hors de l’Union européenne (6,3 %) que dans les échantillons en provenance de l’UE et de l’AELE (1,5 %) ».

Commentaire éditorial

Le lobbying des agriculteurs et des fabricants de produits phytosanitaires du Royaume-Uni ne devrait pas parvenir à modifier l’approche prudente de l’UE en matière de sécurité des aliments (qui fait porter la charge de la preuve aux fabricants afin d’assurer la sécurité des produits utilisés). Cependant, le mouvement sous-jacent vers l’uniformisation des règles du jeu entre les producteurs européens et ceux des pays tiers pourrait annoncer l’introduction de contrôles accrus sur la nature des produits utilisés dans la production alimentaire en dehors de l’UE mais destinée aux marchés européens.

Cela pourrait avoir de graves conséquences en termes de coûts encourus dans la recherche de traitements alternatifs, le renforcement des contrôles officiels, ou suite à une baisse des rendements. Faute de conformité, cela pourrait aussi aboutir à une hausse des niveaux de contrôle des importations et un accroissement des coûts pour placer des produits sur les marchés de l’UE (voir article Agritrade, «  Une recherche du KEPHIS pour plaider en faveur du relâchement des contrô... », 10 mars 2014).

Dans ce contexte, les gouvernements et les exportateurs des pays ACP feraient bien de suivre le débat lancé dans le rapport « Récolte  saine », afin de s’assurer que la production et les intérêts commerciaux des pays ACP ne sont pas menacés.

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