CTA
Petite police
Polic moyenne
Grande police
English |
Passer à l'anglais
Français
Passer au français
Filtrer par Questions agricoles
Produits de base
Régions
Type de publication
Filtrer par date

La réciprocité est peut-être le prix à payer pour que l’Afrique du Sud continue à bénéficier de l’AGOA

22 juin 2014

Un article de presse de mai 2014 indiquait que le gouvernement sud-africain « envisage d’accorder à certains producteurs américains le même accès au marché local que celui accordé à l’UE, si c’est le prix à payer » pour préserver les bénéfices retirés par l’Afrique du Sud de la loi AGOA. L’offre de l’Afrique du Sud a été formulée dans le contexte des préoccupations exprimées par les législateurs américains sur les préférences tarifaires accordées à certains pays (notamment l’UE) et qui ne sont pas accordées aux exportateurs américains. Les produits affectés par ce que certains aux États-Unis qualifient de discrimination sont la volaille, le porc et le bœuf. Le département américain de l’agriculture a déclaré en avril 2014 que « les estimations prudentes indiquent que les industries du bœuf, de la volaille et du porc (y compris l’alimentation animale) sont en train de perdre du terrain dans les échanges commerciaux annuels avec l’Afrique du Sud, avec une perte de 175 millions $US, ce qui représente un peu plus de la moitié de la valeur des exportations agricoles américaines actuelles vers l’Afrique du Sud ». En revanche, l’Afrique du Sud importe « du bœuf, de la volaille et du porc pour un montant avoisinant les 630 millions $US chaque année, essentiellement d’Europe, du Brésil et du Canada ».

En novembre 2013, 15 groupes agricoles et de machinerie agricole américains ont envoyé une lettre au Congrès américain pour faire part de leurs inquiétudes concernant la participation future de l’Afrique du Sud dans l’AGOA, étant donné les mesures commerciales sud-africaines de protection qu’ils jugeaient injustes contre les exportateurs américains. Ces préoccupations ont été réitérées en janvier 2014 devant la Commission américaine du commerce international dans les témoignages des représentants de l’US National Chicken Council.

L’avenir de l’AGOA sera débattu au premier sommet Afrique-États-Unis qui se tiendra en août 2014. Il semble que le sommet pourrait inclure des discussions sur la transition vers la réciprocité. Toutefois, le ministre sud-africain du commerce et de l’industrie s’est récemment dit satisfait de l’AGOA dans sa mouture actuelle.

Commentaire éditorial

L’Afrique du Sud et les pays voisins de l’Union douanière de l’Afrique australe (SACU), à savoir le Botswana, le Lesotho, la Namibie et le Swaziland, sont les seuls pays ACP ayant un accord pour une zone de libre-échange avec l’Union européenne pleinement en vigueur. Les avantages tarifaires que cela confère aux exportateurs de l’UE face à leurs concurrents des États-Unis ou du Brésil ont été parfaitement illustrés en octobre 2013, lorsque l’Afrique du Sud a introduit des droits de douane NPF plus élevés sur cinq produits de la volaille, à l’exception des importations en provenance de l’UE (voir article Agritrade «  L’Afrique du Sud augmente de manière sélective les droits de douane sur... », 17 novembre 2013). Du fait des droits plus élevés, les importations des fournisseurs non UE ont chuté et les importations en provenance de l’UE ont augmenté. Ceci est la poursuite d’une tendance qui a vu les exportations de volaille de l’UE passer de 7 938 tonnes en 2009 à 131 970 tonnes en 2012.

L’UE jouit également d’avantages tarifaires allant de 6,6 % à 10 % sur les exportations de produits oléagineux vers l’Afrique du Sud (voir article Agritrade «  Examen du secteur des oléagineux d’Afrique du Sud », 5 juillet 2011). C’est ce type de discrimination tarifaire que les exportateurs américains cherchent activement à supprimer.

Cette question a gagné en importance en 2014 puisque l‘échéance du 1er octobre pour la mise en œuvre des APE intérimaires UE-ACP approche à grands pas. Les exportateurs américains craignent que les types d’avantages tarifaires dont bénéficie l’UE au titre de l’Accord sur le commerce, le développement et la coopération UE-Afrique du Sud soient élargis aux exportations européennes vers d’autres pays africains lorsque les divers APE intérimaires entreront en vigueur le 1er octobre 2014.

Commenter

Termes et conditions