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Les perspectives commerciales pour les ressources en poisson d’ici 2030 présentées dans un nouveau rapport

23 mars 2014

La Banque mondiale, la FAO, l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) et l’Université d’Arkansas ont publié un rapport conjoint intitulé « Fish to 2030: Prospects for fisheries and aquaculture » (Les ressources en poisson d’ici 2030: Perspectives pour la pêche et l’aquaculture). Basées sur l’évolution dans chaque pays ou groupes de pays de la production de la pêche de capture et de l’aquaculture ainsi que de la consommation en poisson, qui est tirée par l’augmentation des revenus et de la population, les projections suivantes de l’offre et la demande mondiales en poisson jusqu’en 2030 sont présentées dans six scénarios établis à partir d’un modèle de référence:

  • Le scénario 1 prédit que le secteur de l’aquaculture a la capacité de croître à un rythme de plus de 50 % entre 2011 et 2030;
  • Le scénario 2 étudie comment l’utilisation accrue de déchets issus du traitement de poissons pour en fabriquer la farine et l’huile pourrait affecter le commerce du poisson;
  • Le scénario 3 introduit l’hypothèse de la propagation d’importantes maladies qui pourrait affecter le secteur aquacole asiatique;
  • Le scénario 4 présente le cas dans lequel la demande des consommateurs chinois progresse beaucoup plus vigoureusement que dans le modèle de référence;
  • Le scénario 5 simule les impacts d’une croissance de la productivité de la pêche où les ressources halieutiques mondiales auraient atteint des niveaux permettant une exploitation compatible avec le rendement maximal durable (RMD). Il convient de noter qu’une abondance relative de poissons ferait baisser les prix du produit si bien que la production aquacole serait réduite de 3 millions de tonnes en 2030 par rapport au modèle de référence;
  • Le scénario 6 examine les impacts du changement climatique global sur la productivité de la pêche de capture marine.

Trois thèmes sont examinés dans ce rapport: (1) l’état de la pêche de capture dans le monde, (2) le rôle que joue l’aquaculture pour combler l’écart entre l’offre et la demande de poissons et dans la réduction potentielle des pressions exercées sur la pêche de capture, et (3) les implications des changements touchant les marchés mondiaux du poisson sur la consommation du produit, en particulier en Chine et en Afrique subsaharienne.

Il est probable que la Chine accroisse son influence sur les marchés mondiaux du poisson. Selon les résultats du modèle de référence elle fournira, en 2030, 37 % de la production totale des ressources (dont 17 % proviendront des opérations de capture et 57 % de l’aquaculture), alors qu’elle représentera 38 % de la consommation mondiale de poissons destinés à l’alimentation humaine.

Il est prévu que la consommation de poissons par personne fléchisse de 1 % par an pour le Japon, l’Amérique latine, l’Europe, l’Asie centrale et l’Afrique subsaharienne et qu’elle tombe à 5,6 kg en 2030. Toutefois, en raison d’une croissance rapide de la population, la demande totale de poisson pour l’alimentation humaine augmentera substantiellement – de 30 % entre 2010 et 2030. Si les taux d’exploitation des pêcheries de capture de la région respectent le rendement maximal durable, l’Afrique subsaharienne affichera, d’ici 2030, une consommation en poisson qui aura progressé de 13 % par rapport aux prédictions du scénario de référence, vu qu’il est probable que les produits récoltés soient consommés dans la région plutôt qu’exportés. La consommation progressera encore plus si le processus de reconstitution des stocks s’accompagne d’efforts visant à réduire de manière substantielle les inefficiences du secteur de la capture (pertes après-récolte, etc.).

Dans son communiqué de presse, la Banque mondiale souligne que, au-delà de 2030, l’aquaculture dominera certainement l’approvisionnement en poisson de la planète: « Garantir un développement fructueux et durable de l’aquaculture est un impératif de premier ordre pour l’économie mondiale ».

Commentaire éditorial

L’expansion globale de la production aquacole dans le monde a certainement un potentiel important pour soutenir l’approvisionnement global en poisson. La pisciculture n’est encore qu’à ses débuts dans bon nombre de pays ACP, et les investissements dans le domaine doivent tirer des leçons de régions comme l’Asie ou l’Amérique latine, dans lesquelles l’essor de l’industrie s’est fait au détriment de l’environnement côtier ou en exigeant des quantités importantes d’intrants provenant de la pêche de capture (farine et huile de poisson) – le développement d’une aquaculture ne générant qu’une faible voire aucune dépendance vis-à-vis de l’importation de farine de poisson devrait être privilégié. Il importe également de noter que, dans le cas de l’Afrique subsaharienne, le maintien d’une pêche de capture durable à l’échelle locale qui sache, entre autres, répondre aux problèmes d’inefficiences du secteur restera la meilleure façon de promouvoir la sécurité alimentaire. Cela signifie que des réformes appropriées en matière de gouvernance doivent être mises en place pour garantir la reconstitution des ressources surexploitées. Les discussions poursuivies dans le cadre de la Stratégie de l’Union africaine pour la réforme des politiques en matière de pêche témoignent déjà de la volonté de concrétiser de telles initiatives.

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