Pour la première fois, le rapport conjoint de l’OCDE et de la FAO, Agricultural Outlook 2011-2020, inclut un chapitre sur la pêche, qui examine la situation du marché, les tendances et les perspectives en matière de commercialisation, ainsi que les principaux enjeux et incertitudes touchant le commerce des produits de la mer.

Le chapitre sur les tendances du marché et les perspectives de commercialisation souligne que, en 2015, pour la première fois dans l'histoire, les volumes de produits de la pêche pour la consommation humaine provenant de l'aquaculture devraient dépasser les volumes provenant des pêches de capture. L'aquaculture continuera à se développer sur tous les continents en termes de nouveaux espaces et espèces, et on observera également une intensification et une diversification de l’offre, en termes d’espèces et de produits, afin de répondre aux besoins des consommateurs. La production aquacole africaine devrait augmenter de 70 % durant la prochaine décennie, en raison de l'augmentation de la capacité du secteur privé, d’une hausse de la demande locale et de politiques locales favorisant l'aquaculture. Avec la croissance des revenus, le poisson en filets ou sous d’autres formes à plus forte valeur ajoutée va être consommé de plus en plus, créant ainsi des déchets qui pourront être utilisés pour la farine de poisson.

Selon les projections, les poissons et produits de la pêche resteront fortement commercialisés, avec environ 38 % de la production mondiale de poissons exportée en 2020. Les pays développés représenteront environ 60 % des importations mondiales de poissons pour la consommation humaine, alors que les pays en développement, y compris la Chine, continueront à être les principaux exportateurs. En 2020, 51 % des exportations mondiales de poisson pour la consommation humaine proviendront de l'Asie, avec la Chine qui maintiendra sa position de premier exportateur de poisson du monde.

Les industries de pêche des pays en développement continueront de dépendre fortement des pays développés, non seulement comme marchés d’exportation, mais de plus en plus comme une source d'importations pour la consommation locale et aussi comme fournisseurs de matières premières pour leurs industries de transformation primaire. Une part croissante des exportations des pays en développement continuera à se composer de produits de la pêche transformés préparés à partir des importations de poissons non transformés.

L'expansion future du commerce sera affectée par plusieurs enjeux, notamment :

• les prix et les marges bénéficiaires tout au long de la filière, comme les marges aux producteurs;
• la hausse des prix des matières premières en général et l'impact sur les producteurs, par exemple le prix du soja qui influence le prix des aliments pour poissons et le prix des poissons d’élevage;
• le prix de l'énergie et son impact sur les pêches - la croissance des prix de l'énergie peut entraîner des frais plus élevés, en particulier pour les pratiques de pêche les plus énergivores;
• l’introduction de labels privés, y compris sur les aspects sociaux et environnementaux, et leur acceptation par les grands distributeurs- la capacité des pays à mettre en œuvre ces labels affectera l’approvisionnement.