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Doit-on fermer les zones de haute mer à la pêche?

25 mai 2014

Dans un article scientifique paru dans PLoS Biology, des chercheurs ont avancé que la meilleure solution pour que les stocks d’espèces pélagiques migratoires de haute valeur comme le thon, qui sont en état d’épuisement, puissent se reconstituer, réside dans la fermeture complète des zones de haute mer à la pêche.

Alors que 58 % des mers et des océans font partie des zones de haute mer et sont ouvertes à toutes les nations, plus de 150 zones économiques exclusives nationales (ZEE), créées par la Convention des Nations Unies sur le Droit de la mer (CNUDM), englobent les 42% d’océans restants. Les auteurs soulignent que le libre accès aux eaux en haute mer a favorisé la pêche non- réglementée et entraîné la surexploitation des pêcheries de haute mer. Ils expliquent d’ailleurs que « depuis des décennies, des centaines de tentatives ont été faites lors d’accords multilatéraux principalement à travers les Organisations régionales de gestion des pêches, qui cherchent à coordonner les activités de pêche des ZEE et des zones de haute mer. Bien qu’il y ait des exceptions, ces efforts se sont généralement soldés par des échecs ». Le modèle de simulation des chercheurs prévoit qu’une fermeture complète des zones en haute mer permettrait aux stocks des océans de se reconstituer de 400 % en haute mer et de 30 % au sein des ZEE. Les profits financiers feraient plus que doubler et les rendements augmenteraient de plus de 40 %.

En ce qui concerne les défis liés à la mise en place, les auteurs soulignent « que les impacts seront inévitablement variables en fonction des zones géographiques ». Dans des pays comme le Japon, la Chine et l’Espagne, les flottes thonières opérant en haute mer sont susceptibles d’être affectées par les décisions de fermeture, mais ces pertes « pourraient être compensées par l’augmentation des opportunités de pêche dans leur ZEE au fur et à mesure de la reconstitution des stocks ». Les pays en développement dont les stocks sont épuisés par la surexploitation des zones de haute mer mais qui ne disposent pas de flottes en haute mer seront sûrement ceux qui retireront le plus de bénéfices de ce type de fermeture. 

Commentaire éditorial

L’exploitation des ressources des pêcheries est plus complexe à gérer dans zones en haute mer que dans les ZEE puisqu’elle dépend d’une coopération fructueuse entre les États pratiquant la pêche et les États côtiers et qu’il est plus difficile de la réglementer. La limitation des activités de pêche aux ZEE pourrait garantir une gestion plus efficace et un meilleur contrôle de l’utilisation des ressources halieutiques et accroître les bénéfices des nations côtières à condition que celles-ci s’acquittent de leurs responsabilités. Par conséquent, il est essentiel de veiller à ce que les États côtiers, tels que les pays ACP, aient la capacité et la volonté politique d’adopter des politiques plus fermes concernant la capture des espèces migratoires se déplaçant entre les zones de haute mer et les ZEE. La création d’aires marines protégées (où la pêche est interdite) et hors de toute juridiction nationale est une question qui a déjà été examinée par certaines ORGP mais il s’est avéré difficile de dégager un consensus, puisqu’il faut que les pays qui pêchent s’entendent sur de telles restrictions, lesquelles doivent également être exécutoires.

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