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Une étude examine les captures accessoires et les rejets des flottes européennes et d’autres flottes thonières dans l’Océan Indien

29 avril 2013

Les estimations les plus récentes montrent que 7,3 millions de tonnes de captures accessoires sont produites chaque année, la plupart découlant de la pêche au chalut ; seuls 5 % du total proviennent de la pêche au thon. Toutefois, la question des captures accessoires et des rejets dans les pêcheries au thon a suscité des questions, en particulier dans l’UE, puisque certaines ONG ont fait campagne et pression sur les marchés pour un approvisionnement en thon uniquement auprès de thoniers canneurs dépourvus de dispositifs de concentration des poissons. Dans ce contexte, une étude entreprise par le programme Smart Fish soutenu par l’UE examine les captures accessoires et les rejets dans l’Océan Indien des canneurs, des senneurs et des palangriers. Bien que ces pêcheries représentent moins de la moitié des débarquements de thon de la région, ce sont les seuls secteurs présentant des données statistiques suffisantes pour permettre l’analyse et l’application de mesures d’atténuation.

La pêche à la senne sur des bancs libres dans l’Océan Indien (par les senneurs français) présente de loin le plus faible taux de captures accessoires (1,7 %), tandis que les captures accessoires de la pêche à la senne avec des dispositifs de concentration de poissons (senneurs espagnols) atteignent 5,3 %. L’étude indique « qu’aucune des espèces faisant partie des captures accessoires n’est menacée, et que le tonnage de chacun est trop faible pour avoir un impact sur les stocks ». Chez les canneurs, la majorité des captures accessoires (8,3 %) sont mises en conserve pour consommation locale ou consommées fraîches. Les captures accessoires et les rejets des palangriers (notamment les palangriers espagnols et portugais) sont plus élevées, en particulier si l’on considère l’appât utilisé qui est « rejeté », car les captures d’appât représentent la moitié du total. Leurs captures accessoires représentent 87 espèces, notamment des requins, des oiseaux de mer et des tortues, bon nombre d’entre eux étant considérés comme menacés. Bien qu’ils ne soient pas pris en considération dans cette étude en raison de l’absence de données, les auteurs soulignent que : « les flottes de pêche aux filets dérivants dans le nord de l’Océan Indien semblent présenter des captures accessoires d’espèces écologiquement sensibles atteignant des proportions bien supérieures à d’autres engins, dans une mesure rendant les captures accessoires des canneurs, senneurs et même des palangriers sans doute dérisoires ».

La possibilité de remplacer les senneurs munis de dispositifs de concentration de poissons par des canneurs ou par des navires non équipés de dispositifs de concentration de poissons est également débattue. Une interdiction totale de pratiquer la pêche avec de tels dispositifs de concentration pourrait exclure les senneurs de l’Océan Indien, « avec des conséquences désastreuses pour les économies des pays côtiers fournissant des services à l’industrie de la pêche et à la transformation du poisson, ainsi qu’une perte massive d’emplois ». Les auteurs insistent sur le fait que le remplacement des senneurs par des canneurs multiplierait par six les captures d’espèces non ciblées et doublerait la quantité de carburant utilisé dans la pêcherie, car la consommation de carburant par tonne de thon capturé est deux fois plus élevée pour les canneurs que pour les senneurs. Enfin, le manque de stocks d’appâts et de ressources humaines ayant de l’expérience dans la pêche à la canne sont des barrières majeures à l’expansion de ce type de pêcherie. Raisonnablement, les débarquements des canneurs ne seront jamais en mesure d’approvisionner le volume de matière première que les senneurs produisent pour les conserveries. L’étude conclut : « il y a peu de chances que les canneurs puissent se développer dans l’ouest de l’Océan Indien étant donné le peu d’appâts disponibles, à moins qu’une énorme différence du prix au débarquement pour le thon capturé par les canneurs ne se forme, ce qui est peu probable ».

Commentaire éditorial

Les thoniers européens – les senneurs et palangriers espagnols, les palangriers portugais et les senneurs français – sont actifs dans l’Océan Indien, notamment dans les zones économiques exclusives (ZEE), au travers des APP. Certaines questions posées dans l’étude Smart Fish – en particulier le niveau et la composition des captures accessoires des palangriers – devraient également être abordées dans les APP avec les pays de la région, comme cela a déjà été le cas en 2012 dans le cadre de l’APP avec Madagascar, dans lequel il a été proposé de nouvelles mesures pour diminuer drastiquement, et enregistrer comme il se doit, les captures de requin. Dans le cadre des stratégies régionales de l’UE proposées en vue de la réforme de la dimension extérieure de la Politique commune de pêche (PCP), il serait également important de développer une approche cohérente concernant la promotion d’une consommation durable dans l’UE, que ce soit au travers des importations ou du poisson capturé par des navires de l’UE, de façon à ce que les écosystèmes et les intérêts à long terme des populations ACP soient préservés.

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