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Le rapport d’impact d’UTZ Certified révèle que la certification améliore les rendements et les revenus des agriculteurs

08 mars 2014

D’après des articles parus dans Confectionery News, au cours de l’année 2012/13, le cacao UTZ Certified représentait 14 % de la production mondiale (quelque 534 614 tonnes), contre 5 % en 2011/12 et cent fois moins il y a quatre ans. UTZ Certified, un label et un programme pour la production durable de produits agricoles, espère « doubler les volumes de cacao mondiaux cultivés durablement dans les dix prochaines années » : si l’on considère toutes les formes de certification de la durabilité, environ 20 % de la production totale est cultivée durablement.

À ce jour, « cinq des 10 plus grands producteurs de chocolat se sont engagés à utiliser du cacao UTZ Certified, notamment Barry Callebaut, Cargill, Mars, Nestlé et Natra ». UTZ Certified espère que d’autres entreprises leur emboîteront le pas, estimant que la certification de la durabilité est un « défi à l’échelle du secteur ».

La mesure dans laquelle d’autres entreprises vont adopter la certification de la durabilité (notamment les interdictions concernant le recours au travail des enfants) pourrait bien être influencée par la décision d’un tribunal californien en janvier 2014, en vertu de laquelle trois Maliens ont « obtenu le droit d’intenter une action en justice contre Nestlé, Cargill et Archer Daniels Midland (ADM) pour travail d’enfants ». Les entreprises concernées ont réfuté ces accusations et réitéré leur engagement envers « une chaîne d’approvisionnement du cacao dans laquelle aucun enfant n’est soumis à des conditions de travail dangereuses ou forcées ». Cependant, l’affaire soulève des questions portant sur la « traçabilité de la chaîne d’approvisionnement et la responsabilité », les ONG de développement affirmant que « le trafic d’enfants et le travail des enfants sont encore monnaie courante » dans l’industrie du cacao.

UTZ Certified fait valoir que « la certification est un des outils les plus puissants des fabricants de chocolat pour éviter des déficits sérieux de cacao et pour améliorer les conditions de vie des agriculteurs ». Dans son dernier rapport d’impact, les résultats de 24 études externes sont examinés pour évaluer l’impact de la certification sur les rendements et revenus des agriculteurs. Le rapport, publié en janvier 2014, a révélé que, parmi les producteurs ghanéens de cacao certifié, environ 95 % « ont doublé ou triplé leur rendement et amélioré leurs revenus grâce à la mise en place de pratiques agricoles UTZ », tandis que la productivité a augmenté de 200 kg/ha en 2008 à 512 kg/ ha en 2012. Les agriculteurs certifiés semblaient jouir d’un meilleur accès au crédit et « étaient plus susceptibles de mettre en œuvre des techniques agricoles améliorées ».

Malgré ces facteurs positifs, Han de Groot, directeur exécutif de UTZ Certified, a déclaré qu’« être un producteur de cacao reste un chemin difficile du point de vue économique » : la population agricole dans les principaux pays producteurs de cacao ouest-africains est vieillissante, et il y a peu d’incitations à rejoindre ce secteur pour les jeunes agriculteurs. La situation est en outre compliquée par « l’accès limité aux crédits et aux titres de propriété ainsi que les [flambées] de ravageurs et de maladies ».

Actuellement, la plupart du cacao UTZ Certified vient d’Afrique, mais la croissance (en termes de volume) est plus rapide en Amérique latine et en Asie (Indonésie, Brésil, Amérique centrale et Vietnam).

UTZ Certified fait valoir qu’il enseigne aux organisations d’agriculteurs des techniques commerciales qui leur permettent de « négocier un prix équitable », ceci rapportant une prime sur le prix déterminée sur une base commerciale. UTZ Certified considère que « les primes sont importantes, mais doivent faire partie d’un mécanisme de marché », puisqu’une « prime négociée est plus efficace qu’une prime fixe – la productivité peut être bien plus importante pour les agriculteurs ». Il note que Fairtrade « garantit un prix minimum de 2 000 dollars par TM et une prime de 200 dollars pour les agriculteurs ».

Commentaire éditorial

Le rapport d’impact d’UTZ Certified soulève une fois encore la question de savoir quel type de certification offre les bénéfices les plus importants aux producteurs de cacao. De toute évidence, un prix minimum de 2 000 $US/tonne offre peu de bénéfices supplémentaires aux producteurs vu les prix du marché supérieurs à ce niveau depuis novembre 2007. Cependant, Confectionery News a signalé en novembre 2013 que le cacao UTZ Certified offrait en 2012 des primes sur le prix moyennes de 151 $US/tonne, à comparer avec la prime commerce équitable garantie de 200 $US/tonne. Mais UTZ Certified met également l’accent sur l’amélioration des rendements et la garantie de la qualité – sans atteindre la qualité nécessaire, les fèves peuvent rester invendues quelle que soit la certification.

Compte tenu des aspirations d’UTZ Certified à développer la certification, avec 50 % du cacao mondial cultivé durablement, des questions se posent :

  • Quels seraient les effets commerciaux des hausses de rendement générées par des pratiques agricoles UTZ améliorées sur la situation d’approvisionnement totale ?
  • Cela pourrait-il exercer une pression sur les prix, malgré l’expansion rapide de la demande de cacao en Asie ?

En outre, si la certification de la durabilité devient courante après 2020, représentant plus de la moitié de la production, les primes sur les prix résultant de la certification pourraient bien disparaître. Cela a été le cas dans le secteur du bois tropical, où la certification ne génère plus une prime mais constitue tout simplement une condition pour que le bois tropical soit placé sur les marchés développés.

Tout effet adverse sur les prix découlant de l’adoption généralisée de la certification de la durabilité serait susceptible de compromettre plus encore le renouvellement des cultivateurs de cacao dans les principaux pays producteurs de cacao d’Afrique de l’Ouest, qui sont aujourd’hui confrontés à un sérieux défi.

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