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Les prix mondiaux en hausse pourraient relancer le développement du secteur du café d’Afrique de l’Est

04 juillet 2014

À la mi-mars 2014, le Tanzania Coffee Board (TCB) a confirmé que les prix des sacs de 50 kg de café propre aux enchères avaient augmenté de 125 $US à 240 $US depuis le début de l’année. Les efforts consentis en Tanzanie pour doper les rendements en introduisant de nouvelles variétés ont été minés par les faibles prix du café. Le TCB est confiant dans le fait que l’amélioration des prix aidera les agriculteurs à réaliser l’objectif de 80 000 tonnes prévu pour 2015/16. Au cours de la prochaine saison, la Tanzanie devrait produire environ 67 000 tonnes, contre 49 000 tonnes au cours de la saison précédente. Le directeur général de TCB a appelé les agriculteurs à utiliser les bénéfices engrangés pour améliorer la qualité du café.

La hausse prévue des prix a été imputée à la production de café du Brésil affectée par la sécheresse. Toutefois, il y a un désaccord sur les perspectives relatives à la récolte brésilienne en 2014 et 2015. Les producteurs annoncent des mauvaises récoltes pour 2014 et 2015, alors que les négociants sont plus optimistes. Mais les prévisionnistes conviennent que les récoltes de 2016 et 2017 devraient être bien meilleures.

Café : prix mondiaux pour l’arabica et le robusta (en cents US/livre)

  Arabica Variation mensuelle (%) Robusta Variation mensuelle (%)
Octobre 2013 128,83 - 90,01  
Novembre 2013 122,75 – 4,72 85,67 – 4,82
Décembre 2013 126,74 + 3,52 95,50 + 11,47
Janvier 2014 135,03 + 6,54 92,93 – 2,69
Février 2014 176,28 + 30,55 101,14 + 8,83
Mars 2014 216,06 + 22,57 111,90 + 10,64
Avril 2014 226,99 + 5,06 110,68 – 1,09

Source : Indexmundi Commodities, http://www.indexmundi.com/commodities/?commodity=other-mild-arabicas-coffee et http://www.indexmundi.com/commodities/?commodity=robusta-coffee.

Les hausses récentes des prix sont bienvenues – bien que l’Ugandan Coffee Development Authority (UCDA) ait récemment signalé une augmentation de 25 % du volume des exportations de café entre avril 2013 et mars 2014 (de 3,02 à 3,77 millions de sacs), les recettes n’ont augmenté que de 4,8 %. Cela suggère un déclin de 16 % du prix moyen par sac, passant de 131,1 à 110,1 dollars par sac. Les exportations de robusta ont augmenté de 12,18 % en volume et de 1,37 % en valeur, tandis que les exportations d’arabica progressaient de 14,44 % (en volume) et 6,59 % (en valeur).

Un point positif pour le secteur du café ougandais a été la croissance de la consommation locale, la hausse du nombre de cafés-restaurants venant doper la consommation locale qui est passée de 2 % de la production il y a dix ans à 5 % en 2013. La torréfaction du café pour la consommation locale a été multipliée par quatre, passant de 50 000 à 200 000 sacs. Les chiffres de l’UCDA montrent que l’Ouganda a exporté 3,5 millions de sacs de café en 2012, rapportant 266 millions de dollars. Mais les experts ont souligné que, « si juste 20 pour cent du café exporté avait subi le processus de transformation à plus forte valeur ajoutée de torréfaction et mouture, la valeur de ce café aurait atteint (…) au moins 443 millions $US ». Les possibilités d’ajout de valeur au niveau local sont donc nombreuses. 

Commentaire éditorial

Bien que les avantages économiques de la transformation à plus forte valeur ajoutée soient évidents, une question se pose : quelles composantes de marché les transformateurs locaux à plus forte valeur ajoutée en Afrique de l’Est devraient-ils cibler ? 

Devraient-ils se focaliser sur les marchés régionaux d’Afrique orientale et australe, sur le continent africain plus largement, ou sur les nouveaux marchés émergents tels que la Chine ? Quels segments de marché doivent-ils cibler – la consommation croissante de café dans les cafés-restaurants ou la consommation à domicile ? S’il s’agit de cette dernière, quels produits choisir – café instantané, café en grains ou moulu emballé sous vide ? Ou le marché des portions individuelles, présentant le plus gros potentiel d’ajout de valeur, mais qui en est à ses balbutiements en Afrique orientale ?

Identifier les opportunités de marché pour une production à plus forte valeur ajoutée, mobiliser les compétences requises et échelonner les investissements nécessaires peut être compliqué pour les producteurs à petite échelle. L’expérience dans le secteur du rhum des Caraïbes, cependant, suggère qu’une réelle valeur ajoutée peut être obtenue en développant des normes de qualité communes au niveau régional et en réalisant de manière conjointe des études de marché et un travail initial de positionnement sur le marché. L’expérience du rhum des Caraïbes démontre comment, en accédant à des marchés plus importants, il est possible de surmonter la contrainte de la concurrence intra-régionale.

Des initiatives régionales similaires semblent donc judicieuses dans le cadre du développement des marchés pour le café à plus forte valeur ajoutée et différencié en termes de qualité en Afrique de l’Est. En effet, lorsque des cafés de qualité supérieure ciblent des marchés tels que le marché chinois, des initiatives d’identification de marché pan-ACP sont conseillées. 

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