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Augmentation de la production de coton en Afrique de l’Ouest et centrale malgré de faibles pluies précoces

02 février 2014

D’après un rapport de l’USDA, la saison du coton 2013/14 en Afrique de l’Ouest (août à juillet) a commencé tardivement du fait des pluies irrégulières, obligeant les agriculteurs à replanter le coton.

Production de coton graine en Afrique de l’Ouest pour les campagnes de commercialisation 2011/12-2013/14

  Tonnes $US/kg
  2011/12 2012/13 2013/14 (prévision) 2011/12 2012/13 2013/14 (prévision)
Burkina Faso 415 000 630 000 700 000 0,55  0,45  0,47
Mali 445 000 450 000 450 000  0,55  0,51  0,50
Côte d’Ivoire 256 000 360 000 400 000  0,53  0,53  0,50
Tchad 78 000 88 000 90 000  0,43  0,43  0,48
Sénégal 25 000 32 000 31 000  0,51  0,51  0,51
Total 1 219 000 1 560 000 1 671 000

Source : USDA, « 2013 West Africa: Cotton and products », 26 novembre 2013 (voir ci-dessous).

Le rapport note que le Burkina Faso continuera d’être le plus grand producteur de coton ouest-africain, avec une production de 700 000 tonnes, supérieure de 69 % à celle de 2011/12. Les prix proposés aux agriculteurs étaient inférieurs de 7 % à ceux de la saison précédente mais les prix des engrais étaient supérieurs de 15 %.

La production de coton au Mali devrait atteindre 450 000 tonnes, soit 7 % de plus qu‘en 2011/12. Les prix payés aux producteurs au Mali étaient inférieurs de 2 % à ceux de la saison précédente, tandis que les subventions maintenaien les prix des engrais stables.

L’USDA s’attend à ce que la Côte d’Ivoire atteigne une production de 400 000 tonnes, supérieure de 56 % au niveau de 2011/12. Le gouvernement de Côte d’Ivoire a consulté les parties prenantes sur le futur cadre politique. Parmi les réformes prévues, figurent :

  • la privatisation de la « production et distribution des graines de coton » ;
  • « l’amélioration de la livraison d’intrants » ;
  • « la désignation de zones spécifiques à des entreprises individuelles de coton » ;
  • un prix payé au producteur garanti « d’au moins 60 pour cent du prix coût assurance et fret (CAF) ».

Les prix payés aux producteurs ont été fixés à un niveau inférieur de 6 % à celui de l’année passée, les subventions du gouvernement n’étant pas encore déterminées. Les prix des engrais devraient croître de 18 % par rapport aux prix de l’année passée, et les prix de l’urée de 11 %.

Le Sénégal devrait atteindre une production de coton de 31 000 tonnes, soit 22 % de moins que l’objectif initial mais 24 % de plus que le niveau de la production de 2011/12. Du fait des politiques gouvernementales en matière de subventions, les prix des engrais ont été maintenus au niveau de la saison passée.

Contrairement au Tchad, les prévisions du gouvernement suggèrent que la production de coton dépassera de 10 % les prévisions initiales de 100 000 tonnes. L’USDA, cependant, affirme que la production sera de 90 000 tonnes comme prévu, soit toujours supérieure de 15 % comparée au niveau de production en 2011/12. D’après l’USDA, les rendements du coton au Tchad sont faibles par rapport aux normes ouest-africaines, les engrais étant appliqués uniquement à un tiers de la surface consacrée à la culture du coton.

Globalement, bien qu’inférieure de 5 % à l’objectif initial de 1,75 million de tonnes, la production de coton oust-africaine devrait toujours être supérieure de 46,5 % par rapport aux niveaux atteints en 2011/12.

En décembre, les ministres ACP ont réitéré leur appel à ce que l’UE et les États-Unis découplent totalement l’aide directe dans le secteur du coton, et à ce qu’un soutien international soit fourni aux efforts des producteurs de coton ACP développant les activités de transformation à plus forte valeur ajoutée.

La Deutsche Bank craint que l’abandon du soutien des prix au profit de l’aide directe aux agriculteurs par la politique agricole chinoise ne provoque une baisse des prix nationaux dans le sillage des cours mondiaux, réduisant ainsi la demande d’importations et exerçant une pression baissière sur les prix internationaux. Un examen politique complet du secteur du coton est prévu pour 2014. Il a été suggéré que la Chine examinera sa politique du coton à la lumière de son avantage comparatif et de « la disponibilité des ressources de coton internationales pour satisfaire la demande de l’industrie chinoise du textile ».

Compte tenu de ces facteurs, l’USDA a prévu que les importations de coton de la Chine au cours de la prochaine campagne seraient divisées par deux : les importations chinoises au cours du premier trimestre de 2012/13 avaient déjà baissé de 26 %.

Commentaire éditorial

Vu la tendance au développement de la production de coton dans les pays d’Afrique de l’Ouest et centrale examinés (une hausse de 46,5 % depuis 2011/12), les changements imminents apportés à la politique chinoise, impliquant l’abandon du soutien des prix au profit d’une aide directe pour les agriculteurs, pourraient avoir des implications importantes pour les prix mondiaux du coton. Dans ce contexte, l’absence de toute référence aux questions entourant la politique chinoise en matière de coton dans la résolution du Conseil des ministres ACP peut être jugée étonnante. Le développement d’une approche ACP commune pour l’instauration d’un dialogue avec le gouvernement chinois sur les changements imminents à sa politique cotonnière pourrait être une initiative ACP importante en vue d’apaiser les craintes de longue date, à savoir les effets adverses des politiques nationales sur les marchés mondiaux du coton.

Bien que la réunion ministérielle de l’OMC de décembre 2013 ait offert l’occasion pour le groupe ACP/PMA de faire pression sur le gouvernement chinois pour un accès en franchise de droits et de contingents pour les exportations de coton PMA, on ne sait pas encore de manière claire si cela faisait véritablement partie de la stratégie ACP entourant la réunion ministérielle OMC de Bali.

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