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Appels à davantage d’actions sur la durabilité de l’huile de palme

10 avril 2014

D’après l’Union of Concerned Scientists and Climate Advisers (UCSUSA), « la croissance de la demande mondiale d’huiles végétales a accéléré la déforestation ». L’utilisation d’huiles végétales a augmenté de 5 % par an pendant 10 ans, 75 % environ de ces huiles étant utilisées dans les produits alimentaires consommés par une classe moyenne mondiale en plein essor. Une croissance similaire est attendue au cours de la prochaine décennie.

Le rapport propose deux options pour aborder le problème :

  • les transformateurs alimentaires ne devraient s’approvisionner qu’auprès d’entreprises qui « s’engagent à ne développer la production que sur des terres non forestières et qui travaillent à augmenter les rendements au travers d’une combinaison de meilleures vatiétés et de meilleures pratiques de gestion » ;
  • les transformateurs alimentaires devraient « opter pour des huiles végétales qui ne provoquent pas directement la déforestation (par ex. le maïs, le tournesol, le colza) ».

En février 2014, des rapports des chercheurs de l’université du Colorado ont noté que « les eaux usées produites lors de la transformation de l’huile de palme sont une source importante de méthane qui retient la chaleur dans l’atmosphère », la quantité annuelle de méthane « libérée par un bassin d’épuration de production d’huile de palme (…) équivalant grosso modo aux émissions de 22 000 véhicules ». Cependant, il semble possible de capturer le méthane et de l’utiliser en tant que source d’énergie renouvelable, en utilisant la technologie du biogaz pour « produire de l’électricité renouvelable à un coût compétitif par rapport aux carburants traditionnels ». Il a été suggéré qu’à l’avenir la capture et l’utilisation du méthane fassent partie des exigences de certification de la durabilité.

Ces rapports doivent être envisagés dans le contexte d’un nombre croissant d’entreprises de transformation s’engageant à utiliser uniquement de l’huile de palme durablement produite. En décembre 2013, Hershey s’est engagé à employer uniquement de l’huile de palme traçable et durable d’ici la fin 2014, en utilisant un système de bilan de masse, mais l’entreprise devient plus exigeante en demandant aux fournisseurs d’éviter la déforestation et la dégradation des tourbières. Greenpeace a critiqué l’utilisation du système de certification de bilan de masse, appelant à des initiatives dans le sens de la pleine traçabilité. En janvier 2014, Mondelez International a annoncé qu’il avait atteint son objectif de 100 % d’huile de palme certifiée RSPO deux ans avant l’échéance, mais a également reconnu la nécessité d’aller plus loin pour assurer la transparence et la traçabilité le long des chaînes d’approvisionnement d’huile de palme.

En février, en revanche, Kellogg a annoncé son engagement de s’approvisionner en « l’huile de palme totalement traçable » d’ici la fin 2015, en réponse aux protestations des ONG. Kellogg entend baser ses nouvelles pratiques sur une combinaison de certificats Greenpalm, de bilan de masse et de chaînes d’approvisionnement durables « ségréguées ». L’UCSUSA a salué l’initiative mais se demande si l’entreprise « a pris des mesures suffisamment rapides ou agressives pour faire de cet engagement une réalité ».

Le principal producteur d’huile de palme durable ACP, New Britain Palm Oil, a fait état de « résultats décevants » en février 2014, mais le président de l’entreprise considère que « l’entreprise est bien placée pour tirer profit (…) d’une forte demande pour des produits à base d’huile de palme durable et traçable ». 

Commentaire éditorial

Au cours des prochaines années, le débat sur la certification de la durabilité de l’huile de palme est susceptible de se focaliser sur l’ampleur des engagements de durabilité incorporés dans les exigences de certification. Les nouveaux investissements dans la production d’huile de palme dans les pays ACP devront intégrer l’évolution future des exigences de durabilité dans les plans d’investissement actuels, notamment en ce qui concerne les exigences de capture et d’utilisation potentielles du méthane.

Toute incorporation des exigences de capture et d’utilisation du méthane soulève des questions quant au partage des coûts et bénéfices de la conformité le long de la chaîne d’approvisionnement. Dans le secteur de l’huile de palme, la certification de la durabilité a généralement contribué au positionnement de marché des fournisseurs d’huile de palme, mais pas nécessairement dégagé des primes sur les prix. Par le passé, les producteurs primaires et les transformateurs assurant la première étape de transformation supportaient généralement les coûts de la certification. Toute exigence de capture du méthane, cependant, impliquerait non seulement des coûts d’investissement mais également des retours financiers potentiels importants. Ceci soulève des questions importantes quant à la répartition des coûts et bénéfices des exigences de la certification de la durabilité le long des chaînes d’approvisionnement de l’huile de palme. 

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