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Les importations de volaille vers l’Ouganda suscitent la controverse

13 janvier 2013

Les entreprises de transformation de viande de l’Ouganda ont été accusées par les producteurs de volaille locaux d’avoir importé des poulets prêts à cuire, une allégation « réfutée avec force » par les représentants des entreprises locales de transformation de la viande. Stephan Duyck, le directeur général de Fresh Cuts, a expliqué que son entreprise n’importe que de la volaille mécaniquement désossée d’Europe et du Brésil en tant que matière première pour la production de saucisses de volaille, de jambon de volaille et de produits à base de poulet grillé transformé. Ces importations fournissent une source de protéines très abordable (1 $US/kg). M. Duyck a souligné que les quantités de volaille requises pour être transformées ne peuvent souvent pas être satisfaites par les producteurs locaux.

D’après certains articles de presse, un rapport de juillet 2012 adressé au Président Museveni affirmait qu’« environ 45 pour cent des poulets prêts à cuire vendus sur le marché de l’Ouganda sont importés », principalement du Brésil. Le rapport ajoutait que, entre 2011 et la mi-2012, 728 000 kg de poulets prêts à cuire étaient importés vers l’Ouganda, « les Ougandais consommant environ 30 000 kilogrammes de poulets prêts à cuire par semaine ».

D’après une analyse publiée sur Thepoultrysite.com, les exportations de volaille du Brésil au cours du premier trimestre de 2012 ont augmenté à 974 000 tonnes, soit 4,5 % de plus qu’au cours de la même période l’année précédente. Toutefois, les exportations de volaille du Brésil vers l’Afrique ont augmenté de pas moins de 41 % pour atteindre 159 000 tonnes. Le Brésil devrait conserver sa position en tant que « principal exportateur de volaille (…) pour l’avenir prévisible », avec une part de 34 % du commerce mondial de viande de volaille. Depuis 2000, on estime que les exportations brésiliennes de volaille ont augmenté de 281 %, passant de 815 000 tonnes en 2000 à environ 3 315 000 tonnes en 2012. Toutefois, « d’après Francisco Turra, président de l’Union brésilienne de la volaille (UBABEF), le secteur oriente de plus en plus ses exportations vers les produits à plus forte valeur ajoutée et à prix plus élevé ». 

Commentaire éditorial

Le rapport annuel de l’association brésilienne des exportateurs de volaille pour 2009 fait état d’exportations de volaille plus élevées vers le Kenya que celles officiellement enregistrées en tant qu’importations vers le Kenya. Ceci suggère qu’une grande partie de ce fret consistait en de la viande de volaille en transit ou en des réexportations non officielles vers l’Ouganda.

Bien que les exportations de viande mécaniquement désossée et d’autres morceaux de viande de qualité inférieure soient un problème croissant parmi les pays ACP, en Ouganda, des questions se posent également concernant la nécessité de renforcer le fonctionnement des chaînes d’approvisionnement locales pour mieux relier les producteurs de volaille aux transformateurs de volaille. Ceci semble être la question la plus importante à aborder, compte tenu du potentiel du secteur de la volaille pour l’allègement de la pauvreté, tant en augmentant la consommation de viande qu’en procurant des revenus en espèces grâce aux ventes locales. Toutefois, cela exigera également que les problèmes liés à la disponibilité et au prix de l’alimentation animale soient traités, de même qu’une série de questions sur la santé animale dans le secteur de la volaille.

Ceci soulève la question plus générale de l’investissement public dans le développement de méthodes agricoles et d’élevage modernes et efficaces à travers l’Afrique orientale et australe. Dans ce contexte, il convient de noter que peu de gouvernements dans la région ont satisfait aux engagements du Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (PDDAA) consistant à allouer au moins 10 % des ressources publiques au secteur de l’agriculture. Ce qui à son tour pose des questions liées au renforcement des capacités institutionnelles pour l’application des politiques agricoles convenues.

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