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Les exportations de volaille de l’UE sont de plus en plus orientées vers l’Afrique

04 novembre 2012

L’examen annuel du secteur de la volaille de l’UE réalisé par l’USDA, publié en septembre 2012, suggère qu’une croissance supplémentaire du secteur est prévue en 2012 et 2013. La consommation de viande de volaille a été moins affectée par le ralentissement économique que d’autres viandes, même si « les ventes de morceaux meilleur marché (cuisses et ailes) (…) ont augmenté plus vite que les ventes de morceaux plus chers (poitrine et oiseaux entiers) ». La nette augmentation des cours céréaliers mondiaux est également susceptible d’avoir un impact sur les coûts de production de la volaille de l’UE, le ralentissement économique ne permettant pas aux producteurs de répercuter facilement cette hausse des coûts sur les consommateurs.

Le secteur de la viande de volaille de l’UE a bénéficié d’opportunités d’exportation avantageuses, les exportations devant encore augmenter de 4,5 % en 2012 et de 3 % en 2013 (pour plus de détails sur les tendances récentes des exportations de volaille de l’UE, voir article Agritrade «  L’examen annuel 2011 révèle une croissance des exportations de volaille... », 20 mai 2012). D’après l’USDA, cette augmentation est « mue par un boom des exportations de morceaux à bas prix et de viande désossée mécaniquement à destination de l’Afrique occidentale et australe, en particulier l’Afrique du Sud et le Ghana ». Le rapport note que « l’Afrique du Sud est en passe de devenir le plus gros client de viande de volaille de l’UE-27 ». « Les exportations de dinde de la France vers l’Afrique occidentale et australe devraient rester stables. »

Les exportateurs européens sont cependant confrontés à une concurrence accrue de la part des fournisseurs brésiliens sur les marchés de la volaille d’Afrique occidentale et australe (voir article Agritrade «  Forte croissance des exportations de volaille du Brésil vers l’Afrique », 29 juillet 2012). Ceci limite les possibilités pour les exportateurs de répercuter la hausse des coûts de l’alimentation animale sur les acheteurs étrangers.

La concurrence exercée par la volaille importée sur les marchés ACP locaux affecterait semble-t-il l’emploi. Les pertes d’emplois annoncées en septembre 2012 par Astral Foods, le deuxième plus gros producteur de volaille d’Afrique du Sud, ont été attribuées à des prix céréaliers record et à la « prévalence croissante d’importations de volaille meilleur marché ». D’après Astral Foods, « les importations de volaille vers l’Afrique du Sud ont atteint un niveau record », malgré l’imposition de « droits d’importation supplémentaires de pas moins de 63 % sur certains morceaux de volaille du Brésil ». Les droits de douane supplémentaires de l’Afrique du Sud sont maintenant soumis à une procédure de règlement des différends à l’OMC (voir article Agritrade «  Les États-Unis appelés à rejoindre le Brésil dans sa contestation à l’OM... », 13 août 2012).

Les exportations de l’UE ont également profité de l’accession de la Russie à l’OMC et de la hausse des exportations européennes vers l’Ukraine et le Yémen, qui ont plus que compensé la baisse des exportations vers l’Arabie saoudite, Hong Kong, la Chine et le Vietnam. La faillite de la société volaillère française Doux est cependant susceptible d’avoir un impact sur les volumes d’exportation en 2012.

L’excédent commercial de l’UE devrait augmenter en 2012 et 2013 au vu de la stabilité des importations (les plus grands fournisseurs sont le Brésil et la Thaïlande) et de la flambée des exportations. Ceci malgré la réouverture du marché de l’UE aux exportations thaïlandaises de volaille crue, qui devrait avoir un impact négatif sur les importations en provenance du Brésil, mais qui devrait avoir peu d’effet sur les niveaux d’importations généraux de l’UE-27.

Il convient de noter que seuls de faibles volumes d’importations de viande de volaille vers la région de l’UE-27 interviennent en dehors des accords de contingents tarifaires puisque, très souvent, ces importations sont réalisées par des entreprises désireuses de faire leurs preuves et d’établir leur éligibilité à participer aux affectations de quotas les années ultérieures. 

Commentaire éditorial

Les marchés d’Afrique occidentale et australe gagnent en importance en tant que débouché commercial pour les exportations de volaille de l’UE, la concurrence entre les exportateurs de volaille européens et brésiliens se faisant de plus en plus intense. Les producteurs de volaille pourraient bien se retrouver coincés « entre le marteau et l’enclume », quel que soit le système de production de volaille implanté au niveau local.

Dans ce contexte, l’utilisation par l’UE des contingents tarifaires pour gérer le commerce de la volaille de façon à satisfaire à la demande croissante des consommateurs, tout en continuant à alimenter la production de volaille locale, pourrait potentiellement comporter des leçons importantes pour les gouvernements ACP aux prises avec les défis commerciaux posés par l’escalade des factures d’importations et les demandes des producteurs de volaille locaux.

Toutefois, la transparence de la gestion des licences d’importation et la compatibilité avec les accords de politique commerciale régionale sont des éléments essentiels de tout régime commercial encadré dans le secteur de la volaille. Les régimes commerciaux encadrés doivent également être étroitement alignés avec les mesures visant à relever les défis sous-jacents liés à l’obtention d’un approvisionnement en alimentation animale à des prix compétitifs et à l’amélioration du contrôle des maladies animales afin de renforcer la productivité générale du secteur de la volaille.

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