CTA
Petite police
Polic moyenne
Grande police
English |
Passer à l'anglais
Français
Passer au français
Filtrer par Questions agricoles
Produits de base
Régions
Type de publication
Filtrer par date

Les prix bas permanents pour la vente au détail des bananes gagnent les Pays-Bas

10 août 2014

Banana Link a signalé que la guerre des prix des bananes dans les supermarchés s’est étendue aux Pays-Bas, Albert Heijn, le premier détaillant du pays, emboîtant le pas aux supermarchés Jumbo en vendant ses bananes à 0,99 € le kg. Banana Link, une coopérative à but non lucratif basée au Royaume-Uni, laisse entendre que d’autres chaînes de supermarchés néerlandaises pourraient faire de même.

Banana Link remarque que, bien que Jumbo « n’a pas baissé le prix payé à ses fournisseurs lorsqu’il a baissé le prix au détail, il demeure que ses fournisseurs ne seront pas en position d’augmenter les prix qu’ils reçoivent lorsque les contrats seront renégociés ». Selon un représentant d’une entreprise de mûrissement de bananes, « la compétition féroce affecte tout le monde dans le secteur », la politique des prix des supermarchés à 0,99 €/kg signifiant que « personne ne gagne d’argent ».

Dans l’article, Banana Link note qu’au Royaume-Uni « la question clé du déséquilibre des pouvoirs dans les négociations sur les prix » entre acheteurs et fournisseurs n’a jamais été traitée. Une analyse de la Fondation Fairtrade suggère que « la plupart des consommateurs n’achètent pas plus de bananes parce qu’elles sont moins chères », des études indiquant que 84 % des consommateurs ont dit qu’ils seraient prêts à « payer plus pour des bananes s’ils savaient que l’argent supplémentaire bénéficie aux producteurs » et que les bananes « poussent de façon durable sur le plan environnemental ».

Banana Link affirme qu’il est temps pour les détaillants de « prendre conscience que détruire la valeur de la banane empêche de fournir une réelle durabilité et de satisfaire les consommateurs ».

En République dominicaine (RD), l’UE a récemment alloué 12,5 millions € dans le cadre du programme de mesures d’accompagnement de la banane pour appuyer l’investissement dans l’amélioration de la compétitivité et de la productivité des producteurs de bananes en RD. Quelque 50 % de ce financement iront directement soutenir les producteurs de bananes, et 10 millions € supplémentaires seront mobilisés par le gouvernement dominicain. L’objectif du programme est d’augmenter les exportations de 10 %, de réduire de 50 % l’utilisation de produits chimiques et de relancer l’emploi de 20 %.

Commentaire éditorial

Le détaillant Albert Heijn n’est pas seulement présent aux Pays-Bas, il possède également 23 magasins en Belgique et en Allemagne. Cela signifie que sa politique des prix pour les bananes pourrait s’étendre à d’autres états membres de l’UE, exerçant une pression sur les « discounters » pour qu’ils introduisent des rabais permanents sur les prix des bananes.

Il est important, en conséquence, de considérer les initiatives politiques pour renforcer le fonctionnement des chaînes d’approvisionnement de la banane comme un complément nécessaire aux programmes actuels d’aide financière aux mesures d’accompagnement de la banane. Sans des démarches pour arrêter la propagation des politiques des prix des détaillants qui ôtent de la valeur au secteur de la banane, on ne sait même pas comment les producteurs de bananes ACP les plus compétitifs peuvent parvenir à constituer une base pour la production qui soit durable sur le long terme.

Depuis juin 2012, des organisations de consommateurs et des ONG de développement ont fait campagne pour que des éléments de la politique de l’UE sur le renforcement du fonctionnement des chaînes d’approvisionnement soient appliqués aux chaînes d’approvisionnement internationales (voir article Agritrade «  Les préoccupations en matière de durabilité se généralisent dans le sect... », 29 juillet 2012).

Plus récemment, des ONG ont appelé à une action réglementaire pour créer un « médiateur similaire au Groceries Code Adjudicator du Royaume-Uni afin de réguler le pouvoir des acheteurs dans la vente de détail, en commençant par les bananes » (voir article Agritrade «  La Fondation Fairtrade préconise une action réglementaire pour promouvoi... », 2 juin 2014).

Les gouvernements ACP ayant des intérêts dans les chaînes d’approvisionnement de la banane, du sucre et de l’horticulture pourraient devoir se demander si cela constitue un domaine pour un dialogue ACP collectif avec l’UE au sein des mécanismes institutionnels de consultation existants sur les questions commerciales.

Commenter

Termes et conditions