CTA
Petite police
Polic moyenne
Grande police
English |
Passer à l'anglais
Français
Passer au français
Filtrer par Questions agricoles
Produits de base
Régions
Type de publication
Filtrer par date

Un fonds d’investissement soulève le problème de la chaîne d’approvisionnement du cacao

26 septembre 2010

L’ICTSD a publié un article soulignant les prix élevés du cacao et les activités du fonds d’investissement londonien, Armajaro, qui a « récemment acheté des contrats à terme d’une valeur de £650 millions – un montant équivalent à 7% de l’ensemble de la production de cacao mondiale de cette année ». Des ONG ont exprimé quelques craintes quant à l’ampleur de ces achats spéculatifs qui, semble-t-il, pourraient limiter la capacité des agriculteurs à profiter de la hausse des prix. L’article note que les accords internationaux tels que ceux qui régissent le cacao n’ont aucun pouvoir pour « amortir la fluctuation qui accompagne souvent les flambées des prix des denrées ».

Les prix du cacao ont fortement fluctué depuis la fin des années 70, un problème relativement préoccupant pour les régions ACP où plusieurs pays pauvres sont impliqués dans le commerce du cacao (Côte d’Ivoire, Sierra Leone, Togo et Madagascar) et où, dans le cas du Ghana, il représente jusqu’à 34% des exportations totales. D’après un statisticien de l’Organisation internationale du café, les producteurs de cacao ghanéens n’ont pas profité des récentes flambées des prix, même si cela est imputé « à la libéralisation limitée du marché du cacao ghanéen ». D’après l’ICTSD, au Ghana, le prix du cacao pour les agriculteurs est déterminé au début de la saison, les protégeant ainsi contre les chutes de prix mais « limitant également leur capacité à bénéficier des hausses de prix ». La pression monte maintenant au Conseil ghanéen du cacao pour le versement d’un bonus « en tant que compensation pour la hausse des prix mondiaux ».

Un débat est actuellement en cours sur la manière de mieux faire fonctionner le marché du cacao au profit des producteurs, la question critique étant d’identifier « quels outils politiques sont nécessaires pour assurer que les agriculteurs bénéficient plus directement » du fonctionnement des marchés mondiaux du cacao.

Commentaire éditorial

Le maintien des prix élevés du cacao cette année tombe à point nommé pour les exportateurs de ce produit, même si le prix reste volatile et si, libellé en dollars, il n’a pas atteint les niveaux record de décembre 2009 et janvier 2010. Les prix sur les marchés de Londres et de New York ont nettement chuté après le coup d’Armajaro en juillet.

Les prix plus élevés sur les bourses internationales ne se traduisent pas nécessairement en bénéfices plus élevés pour les exploitants et les travailleurs agricoles dans les pays ACP. Ceci est particulièrement vrai dans un secteur semi-industriel dominé par l’industrie du chocolat. Au sein de l’UE, la Commission européenne tente actuellement de résoudre les problèmes de distribution de la valeur le long des chaînes d’approvisionnement agricole, où les inégalités de pouvoir de marché sont jugées comme posant une menace à la base de production sous-jacente. Toutefois, pour l’heure, la CE n’envisage pas d’étendre sa politique naissante à l’échelon international. Ceci étant dit, la Commission européenne s’est montrée plus sensible au problème d’abus de pouvoir de marché par les acteurs dominants dans les chaînes d’approvisionnement et semble ouverte à l’adoption de nouvelles initiatives réglementaires, lorsque cela se justifie. Une approche prudente est néanmoins adoptée. Dans ce contexte, une initiative de la CE visant à examiner les possibilités d’étendre sa politique au fonctionnement des chaînes d’approvisionnement agricole à l’échelon international pourrait s’avérer utile. Le cacao semble être parfaitement adapté à une discussion politique ACP-UE commune pilote sur la manière d’améliorer le fonctionnement des chaînes d’approvisionnement mondiales. Elle pourrait d’ailleurs s’inspirer des discussions et initiatives déjà en cours dans le contexte de l’Accord international sur le cacao de 2012 (voir article Agritrade d’août 2010, ‘Un nouvel accord international sur le cacao accorde la priorité aux petits agriculteurs et à des prix justes).

Commenter

Termes et conditions