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Tendances de la production de céréales en Afrique de l’Ouest et centrale

21 septembre 2014

L’édition de juillet 2014 du rapport « Perspectives de récolte et situation alimentaire » de la FAO note que la production de céréales en Afrique de l’Ouest pour 2013 était estimée à 55,1 millions de tonnes, soit un volume de production proche de celui atteint en 2012 et « une hausse de 10 pour cent par rapport à la moyenne des cinq années précédentes ». Les performances étaient variables, cependant, la production dans les pays du Sahel accusant un net fléchissement de 12 % comparé à la bonne récolte de 2012. En revanche, la récolte céréalière « aurait augmenté de 20 pour cent par rapport à celle de 2012 qui avait souffert des inondations ».

En Afrique de l’Ouest, la production globale devrait augmenter de 0,18 % seulement sur la période 2012-2014. Ceci masque une performance de production qui s’est améliorée de manière marginale (+ 0,5 %) en 2014, mais également un déclin de la production sur deux ans qui s’est produit dans cinq des six plus grands pays producteurs de céréales de la région.

Bien que les prix des céréales secondaires se soient stabilisés ces derniers mois aussi bien dans les pays du Sahel que dans les pays côtiers, les perturbations du commerce dues aux conflits ont généré des prix plus élevés (+ 33 %) dans certaines régions (notamment au Nigeria, où l’insécurité dans les zones de production de céréales du nord a accru l’instabilité des prix). Des récoltes faibles récurrentes dans certaines régions ont également généré des hausses de prix localisées.

Pour les pays à faible revenu et à déficit vivrier d’Afrique de l’Ouest et centrale, des volumes d’importations plus élevés sont prévus en 2014 (quelque 15 098 000 tonnes, comparé à 14 537 000 tonnes en 2013).

Production de céréales en Afrique de l’Ouest et centrale, y compris le riz (en millions de tonnes)

  2012 2013   (estimation) 2014   (prévision) Variation 2012/2014 (%)
Afrique de l’Ouest 55,3 55,1 55,4 + 0,18
Burkina Faso 4,9 4,9 4,6 – 6,1
Ghana 2,9 2,6 2,6 – 10,3
Mali 6,7 5,7 6,4 – 4,5
Niger 5,3 4,3 4,9 – 7,5
Nigeria 20,9 23,3 22,1 + 5,7
Tchad 3,2 2,6 2,9 – 9,4
Afrique centrale 4,8 4,9 4,8 0
Cameroun 3,0 3,1 3,1 + 3,3
République centrafricaine 0,2 0,2 0,2 0
RDC 1,6 1,6 1,5 – 6,25

Source : FAO, « Perspectives de récolte et situation alimentaire » (voir ci-dessous), tableaux 8 et 9.

La production de riz, qui est une denrée de base de plus en plus importante dans les zones urbaines d’Afrique de l’Ouest, devrait avoir augmenté de 10,2 % entre 2012 et 2014, les hausses proportionnelles les plus élevées étant enregistrées au Tchad (de 0,2 à 0,4 million de tonnes), au Burkina Faso (de 0,3 à 0,4 million de tonnes) et au Mali (de 1,9 à 2,3 millions de tonnes), mais l’augmentation absolue la plus marquée ayant lieu au Nigeria (de 20,9 à 22,1 millions de tonnes).

Au vu de la croissance soutenue de la demande de riz chez les consommateurs, la région reste tributaire des importations massives de riz pour stabiliser les prix du riz en son sein. Dans ce contexte, les politiques d’exportation du riz de la Thaïlande ont des conséquences importantes sur les tendances des prix mondiaux. La décision du gouvernement thaïlandais de suspendre les exportations de riz à partir des stocks gouvernementaux face au déclin de 5 % prévu de la production thaïlandaise a eu un impact immédiat sur les prix mondiaux. De décembre 2013 à mai 2014, les prix mondiaux de référence du riz ont chuté de 10 %, mais cette chute s’est arrêtée en juin et les prix ont amorcé une reprise immédiate de 2,75 %.

En Afrique centrale, une pluviométrie favorable a amélioré les perspectives de production, mais les conflits en République centrafricaine et en République démocratique du Congo ont affecté négativement la disponibilité alimentaire et ont augmenté la demande d’aide alimentaire à travers la région. Il reste des pays (tels que le Congo et le Gabon) qui sont fortement dépendants des importations de céréales et où la production de céréales n’apporte qu’une faible contribution à la sécurité alimentaire. 

Commentaire éditorial

Les tendances divergentes de la production de céréales dans les pays du Sahel et côtiers d’Afrique de l’Ouest ainsi que les besoins d’importation croissants des pays à faible revenu et à déficit vivrier en 2014 soulignent les possibilités de développer le commerce intra-régional à travers la région d’Afrique de l’Ouest. Cela pourrait potentiellement contribuer à faire baisser les prix et à améliorer la sécurité alimentaire.

Les conflits et l’insécurité constituent un obstacle croissant au commerce de céréales et contribuent à la hausse des prix dans certaines parties de la région. Cela vient exacerber d’autres problèmes sous-jacents dans le secteur des céréales d’Afrique de l’Ouest, liés au nombre substantiel de barrières non tarifaires au commerce (officielles et non officielles), qui font la part belle aux flux commerciaux informels de céréales.

Toutefois, il convient de noter que, dans différents sous-secteurs des céréales, les gouvernements ouest-africains poursuivent des politiques commerciales différentes à l’appui du même objectif politique sous-jacent, à savoir doper la production nationale. Ceci est clairement illustré dans le secteur du riz. Ces dernières années, la production dans ce secteur a augmenté à un rythme respectable, mais au sein de différents cadres politiques. Certains gouvernements mettent davantage l’accent sur l’utilisation des instruments de politique commerciale (notamment le Nigeria), tandis que d’autres gouvernements sont favorables à des mesures de soutien des intrants.

Un examen complet des différentes expériences nationales en matière de promotion du développement du secteur du riz à travers l’Afrique de l’Ouest et centrale semble nécessaire : il pourrait servir de base à un sommet consacré au secteur du riz visant à élaborer une stratégie pour réconcilier les approches politiques conflictuelles, de façon à ce que les engagements vis-à-vis du développement commercial intra-régional puissent être réalisés dans le secteur du riz. 

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