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Ebola menace la production et le commerce en Afrique de l’Ouest

12 novembre 2014

En septembre 2014, la FAO a averti que l’épidémie de fièvre Ebola en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, « les trois pays d’Afrique de l’Ouest les plus affectés », perturbait la production alimentaire et le commerce des produits alimentaires de base. Elle a prévenu que les pénuries de main-d’œuvre « risquaient fortement de compromettre les prochaines récoltes » dans ces pays, où « des zones de quarantaine et de restriction aux mouvements des personnes » avaient aussi été introduites.

Ces restrictions aux déplacements des personnes ont également « entravé le mouvement et la commercialisation des aliments ». Selon la FAO, cette situation a engendré « des achats dictés par la panique, des pénuries alimentaires et de fortes flambées des prix pour certaines denrées, en particulier dans les centres urbains ». La FAO souligne que « ces dernières flambées des prix, [font que nombre de consommateurs urbains] ne peuvent plus du tout se permettre d’acheter des aliments » (particulièrement au Liberia et en Sierra Leone).

Ces développement ont sévèrement affecté une récolte qui s’annonçait bonne. Les représentants de la FAO craignent désormais que « l’insécurité alimentaire s’intensifie dans les semaines et les mois à venir ». Il est probable que la situation actuelle « aura des impacts de long terme sur les moyens d’existence des agriculteurs et les économies rurales ».

La FAO pense que « des mesures de relance du commerce interne sont essentielles pour surmonter les problèmes d’approvisionnement et atténuer les hausses de prix à venir ». En réponse à la crise émergente, le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies « a lancé une opération d’urgence à l’échelle régionale prévoyant quelque 65 000 tonnes de nourriture en faveur de 1,3 million de personnes ».

Les importations extra-continentales sont également affectées, les exportateurs de riz thaïlandais faisant état de difficultés croissantes à se procurer les navires pour livrer des cargaisons dans les ports d’Afrique de l’Ouest – les propriétaires de navires ayant des difficultés à recruter du personnel pour les livraisons en Afrique de l’Ouest, et les propriétaires de navire européens augmentant les tarifs du fret et imposant des surtaxes pour les transports vers les ports ouest-africains (voir article Agritrade « Le Guyana cherche à développer ses exportations de riz vers l’Afrique de l’Ouest », à paraître en 2014). Ces facteurs, outre le débarquement et le transbordement des marchandises via les ports moins gravement touchés pour les expédier par la route – pourraient grandement augmenter les coûts des livraisons de produits alimentaires dans les pays d’Afrique de l’Ouest atteints par Ebola dans les mois à venir.

Dans le même temps, afin de contrer le renchérissement des coûts dû à l’épidémie d’Ebola, le gouvernement du Liberia a cherché à réglementer les prix du riz et d’autres aliments de base. Cela s’est traduit par la mise en place de prix maximums que les détaillants et les consommateurs sont vivement priés de ne pas dépasser.

Commentaire éditorial

L’impact de l’épidémie d’Ebola sur la production et le commerce en Afrique de l’Ouest pourrait inciter les gouvernements de la région à intensifier leurs efforts pour faciliter les mouvements transfrontaliers formels de produits alimentaires de base, dans un contexte où les schémas d’importation changent, du fait de la réponse du transport maritime international à l’épidémie d’Ebola.

La création de « corridors humanitaires de transport » pour faciliter la circulation sécurisée de produits alimentaires de base à travers les frontières, afin de s’assurer que les pertes en vies humaines dues à l’épidémie d’Ebola ne sont pas considérablement multipliées par l’augmentation imminente de l’insécurité alimentaire, pourrait offrir une opportunité pour accélérer la mise en œuvre de projets anciens visant à faciliter le commerce des produits céréaliers en Afrique de l’Ouest (voir article Agritrade «  Examen des contraintes qui pèsent sur le commerce régional des céréales... », 12 mai 2013). 

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