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Plus de coopération en matière d’information pour réduire la volatilité des prix

10 août 2014

Des chercheurs de l’université de Bonn ont affirmé dans un rapport récent que « le partage transfrontalier d’informations pourrait aider à stabiliser les prix mondiaux des denrées alimentaires de base à long terme, en réduisant les flambées des prix qui débouchent bien souvent sur le stockage et l’insécurité alimentaire ». Le rapport identifie « la spéculation financière comme étant un déclencheur des flambées des prix et la fluctuation des prix du pétrole comme étant le pivot de la volatilité des prix à moyen terme ».

Le rapport confirme « le lien croissant entre les marchés financiers et de marchandises ». Toutefois, il affirme que les politiques commerciales restrictives « contribuent encore aux flambées des prix ». Il ajoute qu’augmenter les achats des stocks nationaux de céréales pour réduire la volatilité et la dépendance à l’égard des importations « génère une pénurie croissante de céréales et donc des prix plus élevés à court terme ».

Les chercheurs appellent à « une approche internationale plus solidaire impliquant une coopération entre les organes gouvernementaux et les associations nationales pour prévenir les fluctuations de marché et faciliter des contre-mesures efficaces ». Ils estiment que, bien que le Système d’information sur les marchés agricoles (AMIS) du G20 ait tenté de promouvoir davantage de transparence sur la disponibilité alimentaire, certains États membres n’honorent pas leurs engagements à fournir des données actuelles. Dans ce contexte, « l’amélioration de la qualité des informations de marché aiderait tous les acteurs du marché à former leurs anticipations sur la base des fondamentaux et à détecter plus tôt les pénuries ».

Les chercheurs plaident également pour une approche plus ciblée des politiques en matière de biocarburants pour « alléger les pressions sur l’approvisionnement alimentaire et aider à stabiliser les marchés ».

Les conclusions de la recherche ont été établies en procédant à l’examen de données empiriques sur « les pressions de l’offre et de la demande agricoles, les ratios stock-utilisation et les effets des contrats à terme », ainsi qu‘en utilisant trois types de modèle pour « évaluer l’impact des différentes pressions sur le marché ».

Commentaire éditorial

Le lien entre les marchés alimentaire, financier et énergétique a été maintes fois débattu. Si le rapport multi-agences de 2011 pour le G20 n’a pas pris position quant à la nature de ce lien, le rapport de la CNUCED de 2013 a conclu que la spéculation financière exacerbe les fluctuations des prix des denrées alimentaires (voir articles Agritrade «  Le groupe de travail du G20 recommande une action générale pour réduire... », 5 juillet 2011, et «  Les changements sur les marchés des produits de base auront des effets à... », 18 mai 2013). Ce rapport rédigé par des experts de l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires et des universités de Bonn et de Calabre se prononce en faveur de l’existence d’un lien empirique mesurable.

L’analyse constate très justement que l’impact de l’AMIS inspiré par le G20 est limité en raison de ce qu’elle appelle « l’échec de l’action collective », puisque certains membres peinent à fournir des informations suffisantes par le biais du système de déclaration AMIS. La fourniture d’informations plus fiables étant la mesure minimale que les gouvernements doivent prendre pour réduire les fluctuations de prix autres que celles engendrées par la situation physique de l’offre et de la demande, cette lacune semble remettre sérieusement en question la contribution de certains gouvernements à la lutte contre la volatilité des prix mondiaux.

Des considérations similaires s’appliquent au niveau régional. Si des informations actualisées sur les prix du marché, ainsi que sur la localisation et l’ampleur des excédents et déficits, peuvent grandement contribuer à l’objectif de la sécurité alimentaire régionale (voir note de synthèse du CTA sur le rôle du système d’information de marché), bien d’autres choses sont également nécessaires – telles que la promotion de catégories et normes régionales, une infrastructure adéquate de stockage et de transport, des systèmes de récépissé d’entrepôt et des bourses de produits de base. Une plus grande transparence des politiques commerciales du gouvernement pour le secteur des céréales, dans le contexte des initiatives commerciales régionales, pourrait contribuer à mobiliser les fonds requis pour investir dans l’infrastructure physique pour un commerce intra-régional amélioré. Pour plus d’informations sur le commerce structuré des céréales, voir deux publications récentes du CTA :

http://publications.cta.int/en/publications/publication/1742/

http://publications.cta.int/en/publications/publication/1749/

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