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L’Afrique orientale et australe s’intéresse de plus en plus à la production de pommes de terre

23 novembre 2014

La production de pommes de terre est en hausse en Éthiopie. Selon un article publié récemment dans le Irish Times, « le nombre de producteurs de pommes de terre en Éthiopie est estimé à un million, cultivant environ 160 000 hectares par an ». La production est essentiellement pratiquée sur de petites parcelles dans les hauts plateaux, sans application d'engrais. D'après l'International Potato Institue, « l'Éthiopie serait le pays présentant le plus grand potentiel de production de pommes de terre parmi tous les pays d'Afrique, 70 pour cent de ses 13,5 millions d'hectares de terres arables étant adaptés » à la culture de la pomme de terre.

Des initiatives pilotes en Éthiopie ciblent 100 000 producteurs de pommes de terre, ces dernières ayant, estime-t-on, le potentiel de contribuer de manière importante à la sécurité alimentaire des ménages. Cette contribution potentielle à la sécurité alimentaire repose sur les propriétés nutritionnelles de la pomme de terre, sur son adaptabilité au changement climatique et sur sa faible vulnérabilité aux changements de prix internationaux. Toutefois, la mauvaise qualité des plants freine sa productivité en Afrique.

C'est dans ce contexte qu'« une initiative de collaboration conduite par l'Irlande, le Potato Centre of Excellence (Centre d'excellence de la pomme de terre), impliquant des partenaires de la science, des entreprises et du développement et Irish Aid », avec le soutien des parties prenantes du secteur de la pomme de terre et des établissements de recherche, entend partager les connaissances sur la production de pommes de terre à travers six pays – Éthiopie, Kenya, Malawi, Mozambique, Ouganda et Tanzanie – qui ne compteraient pas moins de quatre millions de producteurs de pommes de terre. Les experts considèrent que l'introduction de variétés améliorées pourrait potentiellement doubler les rendements.

Des développements considérables dans le secteur sont déjà en cours au Kenya. Un centre de recherche kényan, avec le concours du Centre international de la pomme de terre (CIP), travaille à améliorer les plants locaux de pomme de terre, ainsi quà développer des variétés à maturation rapide et résistantes aux maladies. La mécanisation est également progressivement introduite dans la récolte des pommes de terre, dans le but de réduire les coûts de récolte (jusqu'à 29 %), de limiter les pertes et d’empêcher la propagation des maladies. Le district de Nyandarua a récemment annoncé que des machines avaient été importées et étaient disponibles à l’Agricultural Machinery Service Station, et les représentants du gouvernement local « ont exhorté les agriculteurs à rejoindre les coopératives » afin de bénéficier de l'utilisation des nouvelles machines.

Bien que des avantages considérables semblent pouvoir être retirés d'une coopération régionale dans la recherche sur la pomme de terre, les possibilités d'instaurer un commerce régional sont plus limitées, le caractère volumineux de la production de pommes de terre faisant que ce produit est mal adapté à un commerce intra-régional. 

Commentaire éditorial

Étant donné le caractère volumineux des pommes de terre et l'accent mis sur la production en vue d'améliorer la sécurité alimentaire des ménages pendant la saison creuse, les principaux problèmes commerciaux dans le secteur de la pomme de terre devraient avoir trait au commerce de plants de pomme de terre. Ceci suggère que les gouvernements des six pays impliqués dans le programme Potato Centre of Excellence devraient travailler ensemble pour élaborer des protocoles communs afin de développer de nouvelles variétés de pommes de terre. Cela faciliterait à la fois l'approbation de l'utilisation de nouvelles variétés et le développement d'un commerce régional de plants de pommes de terre.  

L'intégration de ces dimensions commerciales dans les programmes régionaux de recherche agricole spécifiques aux secteurs pourrait donner un coup de fouet à l'utilisation de nouvelles variétés de plants, une fois leur efficacité démontrée. Cela pourrait également contribuer à surmonter les différences réglementaires découlant de la multiplicité des accords commerciaux régionaux en vigueur dans la région d'Afrique orientale et australe (les pays impliqués dans le programme de la pomme de terre soutenu par Irish Aid sont tour à tour membres de la CAE, du COMESA et de la SADC). Ce type d'approche sectorielle pourrait offrir une alternative à l'harmonisation réglementaire dans le cadre du processus de ZLE trilatérale.

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